Perla Servan-Schreiber, journaliste, essayiste, découvre, à bientôt 80 ans, le territoire inédit d’une génération qui ne vieillit pas comme les précédentes, et revendique, à condition d’être en bonne santé, d’être pleinement active.
Différemment, toutefois : avec plus de liberté et de sérénité, avec moins de contraintes et d’obligations. Avec aussi, peut-être surtout, l’exigence de tisser des liens constants avec les plus jeunes.
Elle insiste, dans l’entretien qu’elle a accordé à Roger-Pol Droit, sur quelques ingrédients indispensables pour restaurer la confiance entre générations
À condition d’être à peu près bien portants, nous pouvons garder énergie, désir, activités et joie de vivre. […] Évidemment que je suis vieille, mais pas du tout comme l’étaient ma mère et ma grand-mère à mon âge ! Et puis on n’est jamais vieux dans tous les domaines à la fois. […]
Je n’ai aucune envie de me voir appelée « senior », ou encore « aînée », ni d’être classée dans le troisième ou le quatrième âge, dont on ne sait jamais exactement où ils commencent ni où ils finissent. […]
Je préfère donner aux mots de « vieux » et de « vieille » une belle signification, même si elle est nouvelle, non dépourvue de noblesse. Je propose qu’on ne change pas le mot, mais qu’on lui redonne tout son sens. Tant qu’on aura peur de ce mot de « vieux », à cause du jeunisme ambiant, on ne progressera pas, on n’incarnera pas la nouvelle vieillesse.
La clé de tout, me semble-t-il, ce sont les rencontres entre générations, sous mille formes. Ce qui fait en ce moment le drame de la vieillesse, ce ne sont pas les rides, c’est l’isolement, c’est l’absence de liens et le silence dans la solitude. »
Différemment, toutefois : avec plus de liberté et de sérénité, avec moins de contraintes et d’obligations. Avec aussi, peut-être surtout, l’exigence de tisser des liens constants avec les plus jeunes.
Elle insiste, dans l’entretien qu’elle a accordé à Roger-Pol Droit, sur quelques ingrédients indispensables pour restaurer la confiance entre générations
À condition d’être à peu près bien portants, nous pouvons garder énergie, désir, activités et joie de vivre. […] Évidemment que je suis vieille, mais pas du tout comme l’étaient ma mère et ma grand-mère à mon âge ! Et puis on n’est jamais vieux dans tous les domaines à la fois. […]
Je n’ai aucune envie de me voir appelée « senior », ou encore « aînée », ni d’être classée dans le troisième ou le quatrième âge, dont on ne sait jamais exactement où ils commencent ni où ils finissent. […]
Je préfère donner aux mots de « vieux » et de « vieille » une belle signification, même si elle est nouvelle, non dépourvue de noblesse. Je propose qu’on ne change pas le mot, mais qu’on lui redonne tout son sens. Tant qu’on aura peur de ce mot de « vieux », à cause du jeunisme ambiant, on ne progressera pas, on n’incarnera pas la nouvelle vieillesse.
La clé de tout, me semble-t-il, ce sont les rencontres entre générations, sous mille formes. Ce qui fait en ce moment le drame de la vieillesse, ce ne sont pas les rides, c’est l’isolement, c’est l’absence de liens et le silence dans la solitude. »