Financement de la dépendance : un dossier qui reste sensible pour le Conseil Général des Landes

Au total, 40.000 Landais sont aujourd'hui âgés de plus de 75 ans. Et ils seront 90.000 en 2040. La question de la dépendance n'a donc pas fini de se poser pour le département des Landes (sud-ouest de la France), qui depuis la décentralisation mène une politique volontaire à destination des seniors. Détails.


Chaque année, plus de 60 millions d'euros sont ainsi consacrés aux actions en faveur des personnes âgées et de leur famille.
 
Et 2013 ne devrait pas déroger à la règle, avec notamment plus de quatre millions de crédits pour améliorer le confort des établissements ou procéder à des extensions.
 
La participation du Conseil général des Landes n'est pas neutre pour les résidents. Elle permet de minorer le prix de journée de 2 à 3 euros, soit une économie annuelle de 700 à plus de 1.000 euros suivant les établissements. Comme n'est pas neutre le choix de privilégier les structures publiques, puisque quasiment tous les établissements sont éligibles à l'aide sociale.
 
« Mais cet effort se paye au prix fort tant la question du financement de la dépendance reste vive pour la collectivité départementale » souligne le communiqué du département.
 
Ainsi, l'écart entre les dépenses d'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) pour le Conseil général et les recettes en provenance de la Caisse Nationale de Solidarité continue de s'accroître : plus de trente millions d'euros en 2013, qui s'ajoutent aux 138 millions d'euros sur la période 2008-2012. En tout, 9.000 personnes âgées bénéficiaient de cette prestation fin 2012 dans le département. Un chiffre en constante augmentation, en particulier chez les bénéficiaires en établissement.
 
Parallèlement, les différents plans de création de places en établissement d'hébergement sont arrivés à leur terme. Si 49 nouvelles places seront mises à disposition des Landaises et des Landais en 2013 (à Garmarde-les-Bains, Morcenx et Pouillon), les objectifs du schéma départemental élaborés avec l'Agence Régionale de Santé sont loin d'être atteints : 307 places sont toujours en attente de financement. Les crédits de Sécurité Sociale (crédits d'Etat) n'arrivent pas. Rappelons que l'obtention de ces crédits destinés à financer les soins est un préalable indispensable à l'ouverture de nouvelles places.
 
Cette situation préoccupante n'a pas manqué de faire réagir Henri Emmanuelli. « J'entends le même discours aujourd'hui qu'hier. Et c'est un discours d'évitement. Je suis inquiet » a commenté le président du Conseil général en annonçant qu'il avait écrit à Michèle Delaunay, la ministre chargée des personnes âgées, pour tirer la sonnette d'alarme.
 
« Certes, le gouvernement vient de mettre en place la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie. Mais le compte n'y est toujours pas. Autant dire que les élus attendent avec impatience un projet de loi global sur la dépendance. Il devrait arriver dans les prochains mois » conclut le communiqué du département.

Publié le 02/04/2013 à 10:10 | Lu 953 fois





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