Faut-il transférer un ancien plan d'épargne retraite vers le nouveau PER ?

Lancé fin 2019 avec la loi PACTE, le nouveau PER est venu remplacer les anciens plans d’épargne retraite que sont le PERP, le Madelin, le PERCO ou l’article 83. Ces derniers ne seront d’ailleurs plus commercialisés après le 1er octobre 2020. Les détenteurs de ces anciens plans d’épargne doivent-ils pour autant s’en séparer au profit du nouveau PER ?


Le nouveau PER donne un nouveau souffle à l’épargne retraite
Le nouveau plan d’épargne retraite (PER) est venu se substituer aux anciens plans depuis le 1er octobre 2019. Ainsi, le PERCO est remplacé par le PER collectif facultatif, l’article 83 par le PER catégoriel obligatoire, le PERP et le Madelin par le PER individuel.
 
Rappelons que le PER est un support dont le fonctionnement est similaire à celui de l’assurance-vie. Une fois le plan d’épargne retraite ouvert, vous y versez librement des sommes qui pourront être placées sur différents supports (fonds euros, unités de compte).
 
Le PER est néanmoins différent de l’assurance-vie dans la mesure où :
- Vous ne pouvez pas retirer l’argent avant l’âge légal de la retraite (62 ans pour la majorité de la population)
- Il est toutefois possible de retirer de l’argent dans certaines situations, par exemple en cas d’accident de la vie ou pour l’achat d’une résidence principale
- Le PER a un avantage fiscal immédiat, les versements pouvant être déduits de votre revenu imposable
- Le PER est transférable vers un autre établissement
 
Le nouveau PER procure des avantages par rapport aux anciens produits d’épargne. Par exemple, il est possible de le débloquer pour l’acquisition d’une résidence principale ou d’opter pour une sortie entièrement sous forme de capital, ce qui n’était pas possible auparavant. Le législateur a ainsi voulu simplifier l’accès à l’épargne retraite et flexibiliser son utilisation.
 
Soyez attentif avant de transfert un ancien plan d’épargne vers un PER
La loi PACTE stipule que les anciens plans d’épargne (PERP, Madelin, PERCO, article 38) cesseront d’être commercialisés à partir du 1er octobre 2020. Après cette date, seuls les PER seront proposés aux épargnants.
 
Mais cela ne veut pas dire que ces anciens produits vont être définitivement enterrés : ils continueront à fonctionner normalement au-delà de cette date. Les détenteurs d’un PERP, d’un Madelin ou d’un PERCO pourront ainsi continuer à les alimenter et les débloquer sous les mêmes conditions.
 
Il est possible de transférer sans difficulté ces anciens plans vers un PER, il suffit d’en faire la demande à l’organisme qui s’en occupe (courtier, banque, assureur…). Mais il faut pour cela s’assurer que le PER est plus avantageux que l’ancien plan d’épargne. Si cela se vérifie dans la plupart des cas, il faut toutefois être attentif car il se pourrait que garder l’ancien plan soit plus avantageux.
 
Soyez notamment attentif :
- Aux avantages propres à votre vieux contrat. Par exemple si vous bénéficiez d’un meilleur taux de garanti que celui proposé par le nouveau PER.
- A la fiscalité qui n’est pas la même pour un PER que pour un ancien plan
- Aux frais de transferts, qui peuvent aller jusqu’à 5% de l’encours du contrat
 
Le transfert vers un PER n’est donc pas forcément la meilleure solution. Etudiez bien cela à la lumière de votre situation personnelle !
 
Le transfert d’une assurance-vie vers un PER
Afin d’encourager les épargnants à ouvrir un PER, le législateur a autorisé le transfert d’une assurance-vie vers un PER. Il est prévu que cette autorisation ne soit effective que trois ans, jusqu’au 1er janvier 2023.
 
Ce transfert est subordonné à trois conditions :
- Il faut que l’assureur soit le même
- Le contrat d’assurance-vie doit être âgé de plus de huit ans
- Vous devez être à plus de cinq ans de la retraite
 
L’intérêt de passer d’une assurance-vie à un PER réside dans l’avantage fiscal immédiat que ce dernier procure ; rappelons en effet que les versements du PER peuvent être déduits de l’impôt sur le revenu. En revanche vous perdrez en liquidité, puisque l’argent sera bloqué jusqu’à l’âge de la retraite, contrairement à une assurance-vie qui peut être débloquée à tout moment.

Publié le 17/07/2020 à 01:00 | Lu 4763 fois