Les innovations numériques ont fortement amélioré les prothèses, même si le patient ne recouvre pas une audition « normale ». Le rôle du médecin aussi a évolué avec la prescription encadrée mise en place par la Haute autorité de santé (HAS).
Un appareil performant analyse l’environnement sonore, utilise des algorithmes de détection de la voix, compresse le bruit de fond et sait s'adapter aux téléphones. La technologie actuelle a supprimé les sifflements et l'effet Larsen.
Autre nouveauté, l'embout non obstructif laisse le conduit auditif externe ouvert, en « open fit », ce qui améliore le confort auditif et réduit des désagréments tels la sensation d’oreille bouchée ou la perception de la mastication.
Évolution des moeurs, l’audioprothèse n'est plus un stigmate du vieillissement mais un assistant personnel de communication, tel les multiples oreillettes de la vie courante. Le patient doit cependant savoir que son appareillage répondra à un certain nombre de ses attentes, sans toutefois restituer son audition normale.
Les rôles du médecin
Classiquement, le médecin traitant suspecte l'atteinte auditive à partir de symptômes simples dont le patient se plaint. Parfois, conjoint, enfants ou amis provoquent la consultation en constatant que le patient éprouve des difficultés à les comprendre, renonce à certaines activités, jusqu'au repli sur soi, voire à un début de dépression. L'âge constitue la plus fréquente cause de surdité.
L'ORL réalise le diagnostic de la surdité et d’autres investigations éventuelles selon la situation clinique, telles une imagerie. Il recherche aussi les pathologies associées (en particulier cognitives et visuelles) et les facteurs limitant l’adaptation et l’utilisation de l'aide auditive (telles l'altération importante de la vocale ou une surdité profonde). Dans ce cas, il propose d’associer à l’appareillage une rééducation orthophonique et informe le patient sur les éventuelles alternatives (implant d’oreille moyenne ou implant cochléaire).
Les modalités administratives et médicosociales de la prise en charge ont également évolué, depuis les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) et la centralisation des démarches à l’échelon départemental par les Maisons des personnes handicapées (MDPH).
Le nouvel encadrement de la prescription par la HAS
La HAS a rédigé une série de recommandations sur l'appareillage des patients, accessibles sur www.has-sante.fr. Elle recommande un examen otologique et audiométrique tonal et vocal.L'équipement doit être prescrit par un médecin otorhino-laryngologiste. Le niveau de gêne et l'objectif d'amélioration seront précisés. L'essai de la prothèse dure au minimum quinze jours, avec au moins deux rendez-vous de bilan. Le prescripteur reçoit un compte rendu. Un suivi à six mois évalue la satisfaction et le bilan audiométrique. Ces recommandations encadrent aussi le renouvellement de l'aide auditive.
Modérateur : O. Sterkers* -
Participants : E. Bizaguet**, D. Bouccara*
*Service d’ORL, Hôpital Beaujon, Clichy
**Laboratoire de Correction Auditive, Paris
Un appareil performant analyse l’environnement sonore, utilise des algorithmes de détection de la voix, compresse le bruit de fond et sait s'adapter aux téléphones. La technologie actuelle a supprimé les sifflements et l'effet Larsen.
Autre nouveauté, l'embout non obstructif laisse le conduit auditif externe ouvert, en « open fit », ce qui améliore le confort auditif et réduit des désagréments tels la sensation d’oreille bouchée ou la perception de la mastication.
Évolution des moeurs, l’audioprothèse n'est plus un stigmate du vieillissement mais un assistant personnel de communication, tel les multiples oreillettes de la vie courante. Le patient doit cependant savoir que son appareillage répondra à un certain nombre de ses attentes, sans toutefois restituer son audition normale.
Les rôles du médecin
Classiquement, le médecin traitant suspecte l'atteinte auditive à partir de symptômes simples dont le patient se plaint. Parfois, conjoint, enfants ou amis provoquent la consultation en constatant que le patient éprouve des difficultés à les comprendre, renonce à certaines activités, jusqu'au repli sur soi, voire à un début de dépression. L'âge constitue la plus fréquente cause de surdité.
L'ORL réalise le diagnostic de la surdité et d’autres investigations éventuelles selon la situation clinique, telles une imagerie. Il recherche aussi les pathologies associées (en particulier cognitives et visuelles) et les facteurs limitant l’adaptation et l’utilisation de l'aide auditive (telles l'altération importante de la vocale ou une surdité profonde). Dans ce cas, il propose d’associer à l’appareillage une rééducation orthophonique et informe le patient sur les éventuelles alternatives (implant d’oreille moyenne ou implant cochléaire).
Les modalités administratives et médicosociales de la prise en charge ont également évolué, depuis les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) et la centralisation des démarches à l’échelon départemental par les Maisons des personnes handicapées (MDPH).
Le nouvel encadrement de la prescription par la HAS
La HAS a rédigé une série de recommandations sur l'appareillage des patients, accessibles sur www.has-sante.fr. Elle recommande un examen otologique et audiométrique tonal et vocal.L'équipement doit être prescrit par un médecin otorhino-laryngologiste. Le niveau de gêne et l'objectif d'amélioration seront précisés. L'essai de la prothèse dure au minimum quinze jours, avec au moins deux rendez-vous de bilan. Le prescripteur reçoit un compte rendu. Un suivi à six mois évalue la satisfaction et le bilan audiométrique. Ces recommandations encadrent aussi le renouvellement de l'aide auditive.
Modérateur : O. Sterkers* -
Participants : E. Bizaguet**, D. Bouccara*
*Service d’ORL, Hôpital Beaujon, Clichy
**Laboratoire de Correction Auditive, Paris