Emploi aide à domicile… Pierre-Yves Chamla dénonce l’inertie des Pouvoirs Publics

L’aide à domicile pour les personnes dépendantes s’est fortement développée ces dernières années. Secteur méconnu et peu valorisé, il répond à un important enjeu sociétal, celui du vieillissement de la population. Il répond aussi à un enjeu social déterminant.





Celui de l’exigence de prestations de qualité pour accompagner des personnes en fragilité face à leur perte d’autonomie. La professionnalisation du secteur et le niveau de qualification des aidants professionnels sont devenus un impératif incontournable.
 
Pierre-Yves Chamla*, président de Bien A La Maison, dénonce l’inertie des Pouvoirs Publics dans ce domaine. En effet, rien que dans la région Ile‐de‐France, il manque 20.000 aidants professionnels. Comme le déclare Pierre‐Yves Chamla « notre problème n’est pas de trouver des clients mais de pouvoir trouver les aidants professionnels pour honorer nos prestations ».
 
Le secteur de l’aide à domicile des personnes dépendantes représente un important gisement d’emploi. C’est encore une piste bien trop négligée par les Pouvoirs Publics. D’autant que la confusion s’installe entre les aidants familiaux et les aidants professionnels. Des mesures doivent impérativement être mises en œuvre pour que les familles responsables de personnes dépendantes puissent accéder à des solutions de qualité qui passent par la formation et la valorisation des aidants professionnels.
 
Pierre-Yves Chamla propose cinq mesures-clés à mettre en place de toute urgence :

1. Une politique salariale favorisant l’obtention d’un CDI
Nombre d’entreprises jouent sur la flexibilité pour pouvoir rester compétitives ce qui entraine de nombreux emplois précaires (intérim ou CDD). La difficulté d’obtention d’un CDI est aujourd’hui une réalité. Pourtant certaines sociétés ont su s’organiser pour proposer des CDI. Pourquoi ne pas exiger cela de tous les acteurs du secteur ?
 
2. Des plannings qui prennent en compte les disponibilités des aidants‐professionnels
Les aidants professionnels sont dans la plupart des cas des femmes, souvent mères de famille vivant seules avec un emploi du temps haché. Il faut adapter les plannings à certaines contraintes des aidants professionnels. Pourquoi ne pas exiger cela de tous les acteurs du secteur ?
 
3. Des rémunérations graduées et évolutives
L’attractivité de ce métier passionnant et difficile passe par une motivation salariale adaptée aux contraintes du secteur et à la motivation des salariés. Cela implique une grande rigueur dans la gestion des ressources humaines Pourquoi ne pas exiger cela de tous les acteurs du secteur ?
 
4. Un soutien aux conditions de travail des aidants professionnels
Les aidants professionnels sont quotidiennement confrontés à la maladie, à la fin de vie et à la souffrance des personnes dépendantes. Métier difficile, aussi bien moralement que physiquement, la profession est bien souvent sous-estimée et dévalorisée. Il faut accompagner les aidants professionnels avec des outils adaptés et des espaces d’expression et de concertation. Pourquoi ne pas exiger cela de tous les acteurs du secteur ?
 
5. Des perspectives d’évolution de carrière
Le Diplôme d’Auxiliaire de Vie (DEAVS) peut être passé en formation simple mais il peut également être obtenu suite à une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) pour les personnes ayant au minimum 3 ans d’expérience dans le domaine. Les salariés diplômés du DEAVS ont une rémunération supérieure aux salariés sans diplôme. De plus, il est l’un des diplômes les plus connus et reconnus pour le métier d’aidant à domicile. Le DEAVS ouvre davantage de portes et est gage du savoir-faire de l’intervenant. Pourquoi ne pas exiger cela de tous les acteurs du secteur ?
 
*Pierre-Yves Chamla, président de Bien à la maison, organisme privé d’aide à domicile

Article publié le 31/05/2013 à 09:48 | Lu 1290 fois