Dysfonction érectile : elle et lui face à la panne !

Le laboratoire Lilly vient de publier un livret conseil intitulé « Hommes et femmes face aux troubles de l’érection : une affaire de couple ». Il lève le voile sur les différents comportements et attitudes des femmes et des hommes confrontés aux troubles de l’érection, car, en couple, se comprendre et s’écouter restent encore les meilleures solutions.


Définition et interprétation « sexuées » des troubles de l’érection


Selon l’étude Ifop/Lilly, 41% des hommes interrogés déclarent avoir fait l’expérience de troubles de l’érection tandis que « seules » 31% des femmes interrogées témoignent de dysfonction érectile chez leur partenaire… Ce hiatus dans le constat de troubles de l’érection au sein même du couple s’explique par des différences d’interprétation de la « panne » entre hommes et femmes.

« En général pour un homme, l’érection c’est tout ou rien, alors qu’il en existe de divers types, aussi bien en termes de qualité que de durée. Tout est une question de définition et d’interprétation des troubles de l’érection. Les hommes ont tendance à sur-interpréter certains symptômes tandis que les femmes n’en ont tout simplement pas connaissance » explique le Docteur Catherine Solano, sexologue et andrologue à l’Hôpital Cochin, Paris.

« Par ailleurs, les femmes ne déclarent généralement pas les partenaires qui n’ont pas compté, privilégiant les relations sentimentales. Enfin, les femmes ne rapportent pas les petites pannes, n’y prêtant pas d’importance » ajoute le Professeur Pierre Costa, chef du service urologie au CHU de Nîmes et Président de la Fédération Française de Sexologie et de Santé Sexuelle (FFSSS).

Qu’est-ce qu’un trouble de l’érection ?

La dysfonction érectile ou trouble de l’érection est l’incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante. Cette anomalie peut survenir épisodiquement, intervenir de façon plus régulière, voire devenir permanente.

« Lorsque ces troubles se produisent 5 à 6 fois d’affilée et se prolongent au-delà de trois mois » selon le Professeur Pierre Costa, « il est communément admis qu’un individu est atteint de troubles de l’érection ». En France, 32% des hommes de plus de 40 ans déclarent avoir des troubles de l’érection –soit près d’un homme sur 33.

Selon l’étude Ifop/Lilly, le facteur environnemental (stress, fatigue, pollution…) est davantage évoqué par les femmes (50 % vs 38 % des hommes). Les hommes évoquent également un problème d'origine physique (mauvaise circulation sanguine, problème neurologique) à 32 % (contre 21 % des femmes). Ces chiffres peuvent être expliqués par les différences psychologiques entre les deux partenaires : « L’origine psychologique gêne l’homme dans la mesure où elle le fragilise. Il préfère alors parler de troubles physiques. En face, la femme sait que l’homme est fragile et elle ne veut pas le voir malade. Elle pense donc plus facilement aux facteurs environnementaux » indique le Professeur Pierre Costa.

Quelle est l’origine des troubles de l’érection ?

« Les troubles de l’érection peuvent être dus à l’âge, aux facteurs de comorbidité (diabète, maladies cardiovasculaires, neuropathies…) et au psychisme, facteur largement prédominant. Ce dernier comprend l’anxiété de la performance, l’immaturité (peur de la femme et de laisser apparaître sa fragilité), et troubles de l’identité. Les hommes ont fortement tendance à psycho somatiser, ce qui expliquerait beaucoup de troubles de l’érection », selon le Professeur Pierre Costa

Dysfonction érectile : elle et lui face à la panne !
Quand les hommes angoissent, les femmes dédramatisent… Jusqu’à un certain point

Ainsi, les femmes ont plus tendance à dédramatiser : une large majorité d’entre elles (68 %) considère que, lorsque des troubles de l’érection se produisent, ce n’est pas grave, que ça ira mieux la prochaine fois. Dans cette logique, deux femmes sur trois tiennent des propos apaisants. Et c’est une bonne chose : « Les femmes sont majoritairement positives, rassurantes et c’est un vrai bon point. Cela va dans le sens de la psychologie féminine : les femmes sont naturellement portées vers l’échange et la prise en charge », relève le Professeur Pierre Costa.

Les hommes sont moins confiants et 36% évoquent leur frustration, n’ayant pu combler leur désir ou celui de leur partenaire. Par ailleurs, 16% des hommes font part de leur inquiétude, cherchant à savoir quelle est la cause de leurs troubles de l’érection. « Les hommes s’inquiètent, s’angoissent et c’est aussi normal car ils sont mis face à leur performance défaillante. Si ce n’est pas le cas, c’est inquiétant ! » rassure le Professeur Pierre Costa. Des différences générationnelles sont révélées par l’étude dans la mesure où les hommes d’âge intermédiaire sont davantage enclins à évoquer une frustration de leur désir (40% des 35-49 ans contre 29% des 18 à 24 ans).

La fréquence des troubles de l’érection a tendance à faire monter le niveau d’inquiétude ou de frustration alors que dans le dysfonctionnement érectile est rare, on a beaucoup plus tendance à relativiser. Cependant, il apparait paradoxalement que les femmes s’inquiètent plus que les hommes des conséquences des troubles de l’érection sur leur vie de couple :
- une femme sur trois se dit que quelque chose ne va plus entre elle et son partenaire (contre 23% des hommes)
- une femme sur quatre se demande si son partenaire les aime toujours
- Plus d’une femme sur dix craint la rupture (contre 10% des hommes)

« Le « problème paradoxal » des femmes est qu’elles se remettent en cause. Elles pensent qu’elles ne plaisent plus, qu’elles ne sont plus désirées. Or, quand un homme ne veut pas ou plus, il ne tente aucun rapport sexuel. C’est différent que lorsque qu’il essaye et ne peut pas » souligne le Docteur Catherine Solano.

Les solutions envisagées aux troubles de l’érection

a. Des hommes dans le besoin… de leur partenaire
Plusieurs éléments indiquent une volonté d’aborder de concert la question des troubles de l’érection :
- Dans la mesure où il s’agit d’un problème, plus de la moitié des interviewés (54%) estime qu’ils attendent quelque chose de particulier de leur partenaire face aux troubles de l’érection.
- Considérant que c’est un problème qu’elles ne doivent pas régler seules, 73% des personnes interrogées attendent quelque chose de leur partenaire.

Cependant, les chiffres laissent entendre une inaction partagée : la moitié des hommes et des femmes succombe à la tentation de ne rien faire, de façon plus élevée chez les femmes (55% contre 48% des hommes), les personnes âgées (55% parmi les 65 ans et plus) et ceux rarement confrontés aux troubles de l’érection (62%).

b. Envie de parler… si l’autre entame le dialogue
L’attitude d’éviction, ne rien dire quand des troubles de l’érection se produisent, concerne près d’un quart des répondants, sans réelle différence entre les partenaires (26% des hommes et 21% des femmes). L’étude révèle d’autre part que seuls 8 % des hommes et 15 % des femmes se disent prêts à discuter du problème avec leur partenaire si ce dernier venait à se produire. Cependant, l’appétence au dialogue est plus forte parmi les femmes (62% contre 55% des hommes). Une forte majorité (58%) souhaite ainsi pouvoir en parler avec son partenaire.
« Parler permet de se rapprocher, de créer de l’intimité. Et là, tout est plus facile », conseille Catherine Solano. « La femme est un véritable moteur vers le dialogue et la consultation car l’homme l’écoute » ajoute le Professeur Pierre Costa.

Comment en parler ?

Le conseil du Professeur Pierre Costa : « C’est bien que la partenaire ne cède pas et disant « c’est important pour moi comme ça l’est pour toi » : il faut être rassurante et ferme à la fois, sans jamais faire de reproches ». Le conseil du Docteur Catherine Solano : « Le mieux pour aborder le sujet, c’est de l’englober. Dire « on a un problème » au lieu de « tu as un problème », ça change tout. »

Les moments privilégiés de dialogue sont diversement appréciés au sein du couple :

- Les hommes sont plus prompts à souhaiter aborder le sujet à chaud (40% contre 30% des femmes)
- Les femmes misent davantage sur un échange plus éloigné, avec plus de recul (36% contre 31% des hommes).
On observe par ailleurs qu’une personne sur trois souvent confrontée aux troubles de l’érection souhaite disposer d’un moment de discussion privilégiée, à froid.

c. Envie de consulter… à deux
Rappelons que selon une enquête française menée auprès de 5.099 hommes, seuls 25% des hommes confrontés aux troubles de l’érection consultent un médecin. D’après l’étude Ifop/Lilly, près d’un homme sur quatre aimerait aller consulter un professionnel de santé avec sa partenaire pour trouver une solution à son problème. Les femmes ne sont que 12% à avoir l’intention d’en parler à un médecin mais elles sont 27% à souhaiter consulter un professionnel de santé avec leur partenaire.

« Il est important de médicaliser le problème quand il devient sérieux. Cela permet de ne remettre aucun des membres du couple en cause, le problème étant peut-être d’origine physique. Et c’est toujours mieux de consulter pour pas grand-chose que de ne pas aller consulter alors qu’il y a un vrai problème » conseille le Docteur Catherine Solano. D’ailleurs, selon le Professeur Pierre Costa, « pour mener l’homme à la consultation, il faut rassurer sur les causes des troubles qui sont, la plupart du temps, bénins et pouvant être pris en charge ».

Quant aux professionnels de santé consultés, trois hommes sur cinq s’adresseraient en priorité à leur médecin traitant (contre 44% des femmes). Parmi les spécialistes, une femme sur cinq aimerait parler en priorité à un sexologue (contre 13% des hommes), un homme sur cinq citant plus volontiers l’urologue (contre 17% des femmes).

« Hommes et femmes face à la panne » : un livret conseil

Comment réagir face aux troubles de l’érection ? Que faire ? Que dire ? Quand et comment en parler ? Quand consulter ? Destiné avant tout aux femmes mais aussi à leur partenaire, le livret « Hommes et femmes face aux troubles de l’érection : une affaire de couple » qui résume en quelques conseils simples les comportements et attitudes à adopter face aux troubles de l’érection. Rassurer, inciter au dialogue… Le Professeur Pierre Costa et le Docteur Catherine Solano, sexologues et andrologues, invitent les femmes à accompagner au mieux leur partenaire face aux troubles de l’érection, pour qu’ensemble, ils surmontent ce problème dans leur couple.

« Elle et lui face à la panne » par Leslie Bedos, journaliste chroniqueuse radio et écrivain

« En lisant l’enquête « Elle et lui face à la panne » ce qui m’a tout de suite troublée c’est de voir comment, les hommes et les femmes confrontés à ce problème intime, s’éloignent parfois, sans toujours le souhaiter. Et ça commence, dès la première réponse : les femmes sont moins nombreuses, à remarquer que leurs compagnons ont souvent des pannes. On aurait dû, c’est sûr, être plus attentive…

Pourtant, si on dramatise moins, paradoxalement, on va s’inquiéter plus vite jusqu’à une ÉNORME remise en cause. Oui, si nos compagnons ne sont plus comme avant, fiers et vaillants, c’est qu’on n’est plus désirable. Après avoir essayé, un peu mal à l’aise, de rassurer mollement notre voisin de couette « T’inquiète mon amour, ça va s’arranger », on est immédiatement dans le questionnement. Alors, que de l’autre côté du lit, les hommes eux, sont dans la frustration et la crainte de ne plus jamais y arriver.

Et s’il arrive qu’on ait tous les deux la trouille que l’autre s’en aille…, ils ne sont pas vraiment dans le même espace temps. Monsieur pense au futur : si j’assure plus, à force, un jour… elle ne va plus m’aimer et me quitter. Nous, on pense au présent : il ne m’aime plus. Une peur commune, mais un certain décalage sur la façon de réagir. Et comment régler un problème, quand on vit sur 2 planètes opposées, en étant si peu synchrones sur la façon d’appréhender les choses.

Et si on se rejoint, sur l’envie d’améliorer cette situation, notre façon de la gérer est totalement opposée. Monsieur va refuser la réalité, imaginer qu’on lui en veut. Bref, ne pas vouloir qu’on l’aide. Alors que l’on remue ciel et terre pour faire fondre quelques kilos en trop. Seulement, une femme qui change quand son mari n’est pas au top et humilié face à sa virilité défaillante, c’est une pression énorme. Oui, notre comportement inapproprié va avoir sur Monsieur des effets dramatiques : terrorisé, il va nous fuir par peur de l’échec. Espacer encore plus les câlins. Et se renfermer sur lui-même. Erreur de tactique, plantage absolu, perte de temps… et mauvais plan.

Le pire serait qu’il ne veuille même pas aborder le sujet. Ou au moins nous écouter quand on s’inquiète pour lui et notre couple. Heureusement, on veille au grain, on en parlera. Quitte à insister. Les hommes souvent ont beaucoup de mal à mettre des mots sur ce qui leur arrive. Et là encore, tout est une histoire de timing. Si les hommes sont prêts à parler de leurs pannes, à chaud. Nous on préfère en parler… à froid !

Enfin, vous l’avez compris, on ne peut sortir de cette impasse qu’en étant attentif à l’autre. L’important, c’est d’éviter de se tromper de méthode, ne plus partir dans tous les sens, surmonter nos différences et trouver un moment, calme, ni tout à fait à chaud, ni tout à fait à froid, pour aider ces messieurs à aller consulter. Au début, ils vont peut-être nous écouter d’une oreille distraite, mais c’est la seule solution, pour traiter ce problème qu’on prend en charge aujourd’hui très bien. Finalement, avant de s’angoisser, notre première réaction était la bonne, il n’y avait aucune raison de vouloir dramatiser. La preuve… en discutant et en passant un seul coup de fil, le bon, les pannes, bientôt… on en parlera à l’imparfait. »

Les conseils des experts aux partenaires : dédramatiser, dialoguer, consulter (par le Professeur Pierre Costa et le Docteur Catherine Solano)

Dédramatisez la situation… sans la banaliser

Face à un partenaire qui souffre déjà moralement de son problème, il ne faut surtout pas en rajouter. Restez attentive à ne pas le culpabiliser, ne pas le critiquer, ne pas le dévaloriser, ce qui pourrait avoir pour conséquence d’aggraver son blocage et son repli sur lui-même. Pour autant, il ne faut pas laisser la situation s’installer sans réagir. Le silence, l’évitement, la frustration peuvent accentuer le malaise et menacer l’harmonie du couple.

Communiquez : il n’attend que ça !

Le silence est la pire des solutions. Il peut même être interprété comme de l’indifférence. Au contraire, parler avec son partenaire, c’est déjà agir. Naturellement, la femme est souvent le véritable moteur du dialogue dans le couple. N’hésitez pas à discuter avec votre conjoint qui, bien souvent, aimerait aborder le sujet mais ne sait comment faire. Il est important de trouver les bons mots, de rappeler ce qui va bien dans la vie du couple, d’expliquer que c’est aussi important pour vous que ça l’est pour lui, en prenant soin de dire « On a un problème » et surtout pas « Tu as un problème ».

Trouvez la bonne attitude

Ce n’est pas toujours facile de trouver la bonne attitude. S’il est clair que les reproches, les disputes n’arrangent rien, il ne faut pas non plus infantiliser votre partenaire en lui disant : « Je m’occupe de tout, laisse-moi faire ». Evidemment, pas question de lui laisser entendre non plus qu’on en a parlé avec des amies, même si c’est pour lui annoncer qu’il n’est pas tout seul à vivre ce genre de problèmes. Le mot d’ordre, c’est rassurer. Par exemple, en mettant en avant davantage la sensualité que la performance.

Soyez rassurante et ferme à la fois

Les troubles de l’érection sont, avant tout, un problème sexuel mais ils peuvent avoir de fortes répercussions sur la vie du couple. Si votre partenaire en parle de manière spontanée, vous devez avant tout vous montrer rassurante, lui demander « Qu’est-ce qui pourrait t’aider ? », écouter et entendre ce que celui-ci a à dire sur votre vie sexuelle partagée. Dans le cas où il fuit ce sujet délicat, il faut savoir forcer le dialogue car parler permet de se rapprocher, de créer de l’intimité et de trouver des solutions ensemble.

Encouragez-le à consulter

Si le problème dure depuis plus de trois mois, rencontrer un médecin peut devenir utile. En effet, quelle que soit l’origine des troubles, des solutions existent que le médecin saura trouver avec vous et votre conjoint. Bien souvent, le problème est bénin et peut-être pris en charge. Mais il est parfois difficile de parler de son intimité…

Là encore, la femme a un rôle à jouer. Elle peut encourager son partenaire en lui disant, par exemple : « Un bilan de santé est peut-être nécessaire. Cela nous aiderait d’aller consulter ». Souvent, les hommes préfèrent aller seul chez le médecin la première fois mais il est conseillé aux femmes d’accompagner leur partenaire aux rendez vous suivants car les troubles de l’érection concernent le couple et non pas l’homme seul.

Le Top 5 des conseils simples :

1. Créez un climat d’intimité propice à la détente
Rassurez-le sur vos sentiments. Montrez-lui que vous n’êtes pas obsédée par son érection, que vous aimez prendre votre temps et que le principal est de s’aimer.

2. Prolongez les préliminaires
Si l’érection ne lui vient pas spontanément, n’hésitez pas à être plus entreprenante par vos caresses et vos baisers. Tout son corps peut être stimulé : cuir chevelu, dos, jambes… sans oublier les pieds ! Le rapport sexuel ne commence pas à l’érection et ne se résume pas à la pénétration.

3. Tentez des expériences
Si les stimulations habituelles ne suffisent pas, inutile d’insister. Vous pouvez essayer des expériences nouvelles en mettant à profit toutes les ressources de votre sensualité. Massages, exploration de nouvelles zones érogènes... aidez votre partenaire à redécouvrir son corps et son désir.

4. Pourquoi ne pas utiliser un peu d’humour ?
Le rire procure une détente de tout le corps qui peut être bénéfique à l’érection. Le jeu, les caresses ou l’humour chassent efficacement les angoisses et les obsessions.

5. Surprenez-le
Et si sa libido était en cause ? « L’habitude est souvent l’ennemie du désir ». Cette phrase est souvent entendue en consultation. Surprenez-le en agissant de façon inhabituelle ou en ravivant chez lui des souvenirs partagés. Comme par exemple vos premiers flirts ensemble...

*Etude Ifop/Lilly « Elle et lui face à la panne » - Avril 2011. Echantillon de 688 personnes confrontées à des troubles de l’érection dans leur couple, extrait d’un échantillon de 2 015 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Publié le 07/07/2011 à 10:52 | Lu 10833 fois