Dépendance : les personnes âgées devront attendre, Tribune Libre de l’Uniopss

La présentation des mesures portant réforme du financement de la dépendance vient d’être une nouvelle repoussée à début 2012 par le Premier ministre dans le cadre de la présentation du plan de rigueur alors qu’elles étaient attendues pour la rentrée de septembre. Ce n’est que la troisième fois que cette réforme est reportée, suspendue aux aléas des contextes nationaux ou internationaux.





Pourtant, les mesures envisagées apparaissaient bien modestes au regard des besoins exprimés.

Elles ne visaient pour l’essentiel que la revalorisation les montant d’APA pour les plus « dépendants », la réduction timide du reste à charge pour les résidents des Ehpad, le soutien aux conseils généraux pour le financement de l’APA et l’aide aux services d’aide à domicile en difficultés.

Le montant cumulé de ces différentes dispositions ne doit pas excéder 1,2 milliard d’euros selon les déclarations de Roselyne Bachelot-Narquin en juin lors de la présentation des conclusions du grand débat national.

Le Premier ministre a justifié ce nouveau report par le fait que l'enjeu était trop important pour risquer de prendre des mesures décalées par rapport aux besoins dans la situation de crise budgétaire délicate dans lequel le pays se trouvait.

François Fillon a annoncé que les concertations avec les organisations concernées allaient reprendre pour mieux ajuster les pistes afin de dégager les ressources nécessaires. Après le grand débat et la profusion des travaux de réflexion capitalisés durant plus de six mois, on ne voit pas bien ce que l'on pourrait encore avancer comme idée neuve.

Tandis que sur le terrain les besoins de milliers d’hommes et de femmes dépendants, de leurs familles, des établissements et des services d’aide à domicile ne cessent de croître, la réforme risque donc de ne pas voir le jour dans un avenir proche. Une fois de plus, les personnes âgées devront attendre.

L'Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique. Elle est présente sur tout le territoire depuis 1947. Ses missions : organiser une concertation et une représentation transversales aux secteurs traditionnels de l'action sanitaire et sociale (personnes âgées, personnes handicapées, enfance famille, pauvreté exclusion- santé…) ; valoriser le secteur à but non lucratif de solidarité, en France et en Europe et contribuer à sa modernisation ; et veiller aux intérêts des personnes fragiles dans la construction des politiques sociales, et faire le lien entre l'Etat, les pouvoirs publics territoriaux et les associations du secteur.

Article publié le 31/08/2011 à 08:01 | Lu 1244 fois