Selon ce nouveau baromètre, pour 39% des Français, les seniors coûtent cher à l’Etat - une proportion encore plus forte chez les jeunes générations qui montre à 59% pour les 18-29 ans et à plus d’un Français sur deux pour les 30-39 ans (55%).
De manière plus marquée, selon 14% de la population, trop d’argent est dépensé en France pour les personnes âgées, qui seraient ainsi « privilégiées » au détriment d’autres priorités...
Pourtant, on constate une pauvreté en hausse depuis plusieurs années chez les Français de plus de 65 ans (Observatoire des inégalités - 2022) !
Au cours de cet intense débat public, a fortiori avec la dernière réforme des retraites, il semble important de souligner l’apport des personnes âgées pour la société au sens large.
Selon le BIRA les seniors sont particulièrement engagés d’un point de vue sociétal et associatif, notamment les retraités. Plus d’un Français sur deux de 70 ans et plus (56%) s’implique ainsi quotidiennement dans des activités associatives, caritatives ou de bénévolat.
L’association Oldyssey, lauréate 2024 des Prix de la Fondation MUTAC, est un bon exemple de cette utilité sociale des seniors avec leur projet ShareAmi.
Rappelons que celui-ci met en relation des jeunes apprenant le français et des seniors francophones, pour créer des duos de conversations via visioconférence - l’occasion d’aider tout en créant du lien social.
Cependant, malgré cette perception plutôt négative des ainés de la part des jeunes, de prime abord, l’âgisme envers nos aînés semble aujourd’hui reculer... Ainsi, toujours selon ce baromètre, en 2023, plus de 58% des 55 à 64 ans avaient un emploi en France -une proportion qui n’avait pas été atteinte depuis 50 ans.
Certaines entreprises favoriseraient même l’emploi de seniors à la place des jeunes, qu’ils considèrent « moins fiables et plus changeants » (notamment la génération Z, difficilement gérable dans le monde de l’entreprise).
Le BIRA apporte aussi un constat différent de la perception des Français sur le sujet ainsi qu’une réalité du quotidien des personnes âgées plus nuancée. Ainsi, 47% des Français, soit près d’une personne sur deux, rapportent que leur environnement de travail leur a fait sentir qu’ils étaient trop vieux.
Les seniors soulignent avoir subi ce type de discriminations dans une grande variété de situations quotidiennes, jusqu’au sein même de la famille ou du cadre conjugal. Du racisme envers l’âge qui semble malheureusement plus accepté que le racisme envers la couleur de peau. Mais ne nous trompons, il s’agit bel et bien de racisme ! Envers l’âge…
C’est probablement pour cette raison que près du tiers des Français (28%) ne s’autorise pas certaines activités en raison de son âge - telles que le sport par exemple, pour 54% des retraités.
La cause de cet arrêt ? 22% des seniors rapportent avoir déjà subi des discriminations dans le domaine du sport ou des loisirs, et 23% dans les transports en commun ou d’autres espaces publics.
Un chiffre préoccupant, quand on sait que 14% d’entre eux ne s’autorisent plus à utiliser ces espaces ou services de transports publics.
Deux propositions de loi autour de la fin de vie consacrées à la question des soins palliatifs et à la légalisation d’une « aide à mourir » seront soumises à un vote solennel le 27 mai prochain, avant leur potentielle soumission au Sénat.
Ces débats réglementaires conduisent à s’interroger sur ce que souhaitent les principales concernées : nos aînés.
Le BIRA met en effet en évidence une tendance de fond en faveur du maintien à la maison le plus longtemps possible des personnes âgées : près des deux-tiers (63%) des Français considèrent que le domicile “est le lieu de vie idéal d’une personne âgée”, un chiffre qui monte à 85% chez les retraités.
Néanmoins aujourd’hui, ce sont 60% des décès qui interviennent à l’hôpital. La question de la fin de vie soulève également celle de la dépendance. En 2015, l’INSEE comptabilisait ainsi 15% des Français de 60 ans ou plus en perte d’autonomie.
Néanmoins, le BIRA met en lumière des préjugés marqués chez les Français (toutes générations confondues), qui surestiment largement la proportion de seniors en perte d’autonomie, l’évaluant en moyenne à 37%.
Pour les plus jeunes, de 18 à 29 ans, ce serait même une personne âgée sur deux qui serait dépendante ou en perte d’autonomie (43%). Une perception donc bien éloignée de la réalité des recensements. Pourtant, le maintien de l'autonomie et de l’indépendance apparaît comme capital pour bien vieillir selon 67% des plus de 50 ans.
A l’aune de transformations sociétales en cours, dont l'allongement de l’espérance de vie, il est impératif de reconnaître la volonté des personnes âgées de “bien vieillir chez eux” ou tout du moins dans un environnement qui leur convient. Face à ce besoin croissant, les questions de pair-aidance, d’approche domiciliaire et finalement de revalorisation des métiers d’aide à la personne semblent essentielles.
L’IRCEM, groupe de protection sociale des métiers de la famille et des services à la personne, estime en effet que la carence en effectifs atteindra 800.000 personnes en 2030. Un réel défi à relever pour répondre aux besoins de nos aînés et des futures générations.
Pour Nicole Bigas, présidente de la Fondation MUTAC, « les résultats de cette nouvelle édition du BIRA soulignent le travail qu’il nous reste à accomplir pour combattre les idées reçues sur nos aînés, telle que la question des dépenses qui leur sont imputées, ou encore des discriminations basées sur l’âgisme ».
*Enquête réalisée par internet du 7 au 21 mars 2024 - Interrogation d'un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans ou plus, composé de 901 personnes.
De manière plus marquée, selon 14% de la population, trop d’argent est dépensé en France pour les personnes âgées, qui seraient ainsi « privilégiées » au détriment d’autres priorités...
Pourtant, on constate une pauvreté en hausse depuis plusieurs années chez les Français de plus de 65 ans (Observatoire des inégalités - 2022) !
Au cours de cet intense débat public, a fortiori avec la dernière réforme des retraites, il semble important de souligner l’apport des personnes âgées pour la société au sens large.
Selon le BIRA les seniors sont particulièrement engagés d’un point de vue sociétal et associatif, notamment les retraités. Plus d’un Français sur deux de 70 ans et plus (56%) s’implique ainsi quotidiennement dans des activités associatives, caritatives ou de bénévolat.
L’association Oldyssey, lauréate 2024 des Prix de la Fondation MUTAC, est un bon exemple de cette utilité sociale des seniors avec leur projet ShareAmi.
Rappelons que celui-ci met en relation des jeunes apprenant le français et des seniors francophones, pour créer des duos de conversations via visioconférence - l’occasion d’aider tout en créant du lien social.
Cependant, malgré cette perception plutôt négative des ainés de la part des jeunes, de prime abord, l’âgisme envers nos aînés semble aujourd’hui reculer... Ainsi, toujours selon ce baromètre, en 2023, plus de 58% des 55 à 64 ans avaient un emploi en France -une proportion qui n’avait pas été atteinte depuis 50 ans.
Certaines entreprises favoriseraient même l’emploi de seniors à la place des jeunes, qu’ils considèrent « moins fiables et plus changeants » (notamment la génération Z, difficilement gérable dans le monde de l’entreprise).
Le BIRA apporte aussi un constat différent de la perception des Français sur le sujet ainsi qu’une réalité du quotidien des personnes âgées plus nuancée. Ainsi, 47% des Français, soit près d’une personne sur deux, rapportent que leur environnement de travail leur a fait sentir qu’ils étaient trop vieux.
Les seniors soulignent avoir subi ce type de discriminations dans une grande variété de situations quotidiennes, jusqu’au sein même de la famille ou du cadre conjugal. Du racisme envers l’âge qui semble malheureusement plus accepté que le racisme envers la couleur de peau. Mais ne nous trompons, il s’agit bel et bien de racisme ! Envers l’âge…
C’est probablement pour cette raison que près du tiers des Français (28%) ne s’autorise pas certaines activités en raison de son âge - telles que le sport par exemple, pour 54% des retraités.
La cause de cet arrêt ? 22% des seniors rapportent avoir déjà subi des discriminations dans le domaine du sport ou des loisirs, et 23% dans les transports en commun ou d’autres espaces publics.
Un chiffre préoccupant, quand on sait que 14% d’entre eux ne s’autorisent plus à utiliser ces espaces ou services de transports publics.
Deux propositions de loi autour de la fin de vie consacrées à la question des soins palliatifs et à la légalisation d’une « aide à mourir » seront soumises à un vote solennel le 27 mai prochain, avant leur potentielle soumission au Sénat.
Ces débats réglementaires conduisent à s’interroger sur ce que souhaitent les principales concernées : nos aînés.
Le BIRA met en effet en évidence une tendance de fond en faveur du maintien à la maison le plus longtemps possible des personnes âgées : près des deux-tiers (63%) des Français considèrent que le domicile “est le lieu de vie idéal d’une personne âgée”, un chiffre qui monte à 85% chez les retraités.
Néanmoins aujourd’hui, ce sont 60% des décès qui interviennent à l’hôpital. La question de la fin de vie soulève également celle de la dépendance. En 2015, l’INSEE comptabilisait ainsi 15% des Français de 60 ans ou plus en perte d’autonomie.
Néanmoins, le BIRA met en lumière des préjugés marqués chez les Français (toutes générations confondues), qui surestiment largement la proportion de seniors en perte d’autonomie, l’évaluant en moyenne à 37%.
Pour les plus jeunes, de 18 à 29 ans, ce serait même une personne âgée sur deux qui serait dépendante ou en perte d’autonomie (43%). Une perception donc bien éloignée de la réalité des recensements. Pourtant, le maintien de l'autonomie et de l’indépendance apparaît comme capital pour bien vieillir selon 67% des plus de 50 ans.
A l’aune de transformations sociétales en cours, dont l'allongement de l’espérance de vie, il est impératif de reconnaître la volonté des personnes âgées de “bien vieillir chez eux” ou tout du moins dans un environnement qui leur convient. Face à ce besoin croissant, les questions de pair-aidance, d’approche domiciliaire et finalement de revalorisation des métiers d’aide à la personne semblent essentielles.
L’IRCEM, groupe de protection sociale des métiers de la famille et des services à la personne, estime en effet que la carence en effectifs atteindra 800.000 personnes en 2030. Un réel défi à relever pour répondre aux besoins de nos aînés et des futures générations.
Pour Nicole Bigas, présidente de la Fondation MUTAC, « les résultats de cette nouvelle édition du BIRA soulignent le travail qu’il nous reste à accomplir pour combattre les idées reçues sur nos aînés, telle que la question des dépenses qui leur sont imputées, ou encore des discriminations basées sur l’âgisme ».
*Enquête réalisée par internet du 7 au 21 mars 2024 - Interrogation d'un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans ou plus, composé de 901 personnes.