Bien vieillir : "la priorité mondiale" selon l'OMS

Alors que le monde entier doit faire face au vieillissement des populations (avec des situations plus ou moins avancées selon les régions), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de publier un communiqué dans lequel elle estime que le « Bien Vieillir » est devenu une priorité mondiale pour les habitants de la planète. Détails.





Un Japonais senior dans le métro de Tokyo
L’espérance de vie des aînés ne cesse de croitre dans le monde entier. Ainsi, en 2020 (demain donc) et pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, le nombre d’individus de plus de 60 ans aura dépassé celui des enfants de moins de 5 ans. De plus, d’ici la moitié du 21ème siècle, on s’attend à ce que la population des seniors de 60 ans et plus représente deux milliards de personnes dans le monde contre 841 millions actuellement !
 
Comme le souligne l’OMS, l’accroissement de la longévité, en particulier dans les pays à revenu élevé, est dû  principalement à la diminution de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires. Notamment, grâce à des stratégies simples, peu coûteuses et efficaces pour réduire le tabagisme et l’hypertension artérielle, mais aussi à l’amélioration de la couverture et de l’efficacité des interventions sanitaires.
 
Toutefois, même si d’une manière générale, on vit plus vieux, cela ne veut pas forcément dire qu’on vit en meilleure santé. Et c’est là, un véritable problème. Il est primordial dans un monde qui vieillit, de favoriser le « bien vieillir » !

Rappelons que les plus de 60 ans représentent près d’un quart (23%) de la mortalité. Une mortalité due en grande partie à des maladies de longue durée, comme le cancer, les pneumopathies chroniques, les cardiopathies, l’arthrite, l’ostéoporose, ainsi que les troubles mentaux et neurologiques.

Naturellement, ces pathologies longues et couteuses, ont des répercussions sur les patients, mais aussi sur leurs familles, sur les systèmes de santé et sur les économies. Et la situation devrait s’aggraver selon les prévisions. Par exemple, d’après les dernières estimations, on s’attend à ce que le nombre de personnes atteintes de démence passe de 44 millions actuellement à 135 millions d’ici 2050.
 
Comme le souligne le Dr John Beard, directeur du Département Vieillesse et qualité de vie à l’OMS : « des réformes profondes et fondamentales des systèmes de santé et d’aide sociale seront requises. Mais nous devons être attentifs à ce que ces réformes n’aggravent pas les inégalités qui sont à l’origine d’une grande partie de la mauvaise santé et des limitations fonctionnelles que nous observons chez les personnes âgées ».
 
« Si certaines interventions pourront s’appliquer dans le monde entier, il sera important que les pays surveillent la santé et l’état fonctionnel de leurs populations vieillissantes pour appréhender les tendances sanitaires et concevoir des programmes répondant aux besoins spécifiques qu’ils auront identifiés », poursuit le Dr Ties Boerma, aussi de l’OMS.
 
Mais, la responsabilité d’améliorer la qualité de vie des ainés dans le monde va bien au-delà du secteur de la santé. Il faut mieux prévenir et prendre en charge les maladies chroniques en proposant des soins de santé abordables à tous les seniors et en prenant en considération l’environnement physique et social. Par exemple, mettre en place un changement de politique pour encourager les ainés à poursuivre le travail plus longtemps, en mettant également l’accent sur la prévention peu coûteuse des maladies et sur le dépistage précoce plutôt que sur les traitements, avec une meilleure utilisation des nouvelles technologies, etc.
 
Et le docteur Dr Chatterji de l’OMS de conclure : « nous devons collectivement regarder au-delà des coûts associés couramment au vieillissement pour réfléchir aux avantages que peut apporter à l’ensemble de la société une population âgée, en meilleure santé, plus heureuse et plus productive ».

Article publié le 13/11/2014 à 06:00 | Lu 2161 fois