Alzheimer : remise en cause du lien avec la pollution par des particules de magnétite

Une étude parue en 2016 montrait qu'une exposition à la pollution urbaine impliquant des particules de magnétite jouait un rôle dans le développement d'Alzheimer. Elle partait de l'hypothèse que les particules de magnétite généraient des réactions chimiques pouvant induire un stress oxydant pour les neurones. Or, des chercheurs du CNRS remettent en cause ce lien, montrant qu'il est très peu probable que la magnétite soit impliquée dans la dégénérescence neuronale.


Rappelons que la magnétite est l'un des principaux minerais de fer. Il présente une très forte stabilité, y compris à l'échelle des temps géologiques. Une étude scientifique parue en 2016 a suggéré que des nanoparticules de magnétite provenant de la pollution atmosphérique pouvaient pénétrer dans le cerveau par inhalation et, en se liant au peptide amyloïde, provoquer une dégénérescence neuronale responsable de la maladie d'Alzheimer.
 
Une étude antérieure, parue en 2007, décrivait que la magnétite pouvait générer des réactions d'oxydation néfastes. L'article de 2016, présentant la pénétration de la magnétite dans le cerveau et sa fixation à l'amyloïde faisait, dès lors, de la pollution atmosphérique une cause probable de la maladie d'Alzheimer.
 
Des chercheurs du Laboratoire de chimie de coordination du CNRS ont reproduit les expériences dans les conditions de température et de pH identiques aux conditions physiologiques et ont montré que la magnétite était incapable de se lier au peptide amyloïde et d'induire des réactions d'oxydation…
 
Ce résultat, en accord avec la très grande stabilité de la magnétite, permet donc de penser que la magnétite est inerte in vivo et qu'il est donc très peu probable qu'elle soit impliquée dans la dégénérescence neuronale observée dans la maladie d'Alzheimer.
 
Cette étude doit conduire à une relecture attentive des travaux exprimant le caractère dangereux de la magnétite dans le cerveau humain.
 
Ces travaux sont publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition le 11 octobre 2018.

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Publié le 11/10/2018 à 03:13 | Lu 1988 fois