Allocation de fin de vie, chronique de Yann Reboulleau

L’adoption, dans une belle unanimité, par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi tendant à instituer une allocation permettant d’accompagner une personne en fin de vie est effectivement de nature à nous rassurer sur l’existence, encore, d’une part d’humanité dans le gouvernement de la cité.


Encore un petit effort…

L’auteur de ces lignes se gardera bien d’ajouter au cœur des insatisfaits qui trouveront que ce n’est encore pas assez, qu’il faudrait plus de trois semaines, que 49 euros par jour c’est bien peu.

Non, c’est en qualité de gestionnaire d’établissements pour personnes âgées, ces maisons de retraite si détestées, qu’il s’aventure ici, alors que le texte de loi doit encore être soumis au Sénat, pour demander que ce beau geste ne laisse pas sur le côté de la route toutes les personnes qui, par choix ou par nécessité, ont pour domicile de leurs dernières années un établissement d’hébergement.

Une résidence de retraite n’est pas un hôpital, c’est un domicile. Et l’on souhaiterait que la notion de domicile qui figure dans les conditions d’éligibilité à la future allocation couvre bien ce type particulier de domicile…

Les professionnels qui travaillent dans ces établissements font leur quotidien de l’accompagnement des personnes en fin de vie. Ils ressentent cruellement, par sympathie autant pour les vieillards que pour les membres de leur entourage, cette absence d’une participation familiale à l’accompagnement d’une personne qui s’éteint.

Ils se prennent à rêver, comme il faut oser rêver d’une mort douce, que la facilité tout juste inventée par le législateur puisse aussi bénéficier à leurs mourants.

Rappelons que Yann Reboulleau est associé-gérant de Résidéal' Santé et l’auteur du blog : http://lesvieuxdanslesyeux.blog.lemonde.fr/

Publié le 25/02/2009 à 10:27 | Lu 5320 fois