Allemagne : retour sur un système des retraites qui fête ses 125 ans cette année

À l'occasion du 125e anniversaire de la création du régime allemand de retraite, la chancelière Angela Merkel a souligné récemment à Berlin la « réussite » que constitue cette longévité. D'hier à aujourd'hui, « le système de retraite légal a été et demeure un signe marquant de la vivacité de notre État social », a-t-elle indiqué. Sa force réside dans sa souplesse et sa capacité d'adaptation, qui lui ont permis d'encaisser les chocs tout au long du 20ème siècle.


Allemagne : retour sur un système des retraites qui fête ses 125 ans cette année
Car l'histoire du système de retraite allemand n'a jamais été un long fleuve tranquille. Sa création remonte à 1889. À l'époque en pleine révolution industrielle, l'Allemagne voyait fleurir le progrès technique et le développement économique. Mais comme toute médaille, le succès avait son revers… La paupérisation des travailleurs. Celle-ci inspira, dans les années 1880, les grandes lois sociales du chancelier Bismarck. La loi sur la prévoyance vieillesse et l'invalidité, en 1889, fut la dernière d'entre elles.
 
Très vite, cependant, le système fut mis à rude épreuve. Après la Première Guerre mondiale, il fallut payer de nombreuses rentes d'invalidité aux blessés de guerre et verser des pensions aux veuves et aux orphelins. Puis, en 1923, l'hyperinflation fit fondre l'imposant fonds constitué par le régime de retraite légal, avant que la crise économique de 1929 ne vienne encore aggraver les choses. Enfin, l'arrivée au pouvoir des nazis provoqua une mise au pas du régime de retraite, l'abandon du principe de l'autogestion et l'utilisation des caisses de retraite pour le financement de la guerre.
 
Le système, pourtant, ne disparut pas. Et il vécut même une renaissance, après la Seconde Guerre mondiale, durant les années de la reconstruction. En République fédérale, l'autogestion fut rétablie. Et le chancelier Adenauer fit adopter en 1957 une réforme majeure : celle de la retraite dynamique. Le montant des pensions serait dorénavant indexé sur l'évolution des salaires. De plus, le système devenait un système de retraite par répartition. Le résultat fut une hausse importante des pensions de retraite.
 
Le choc suivant fut celui de l'unification. Une nouvelle fois, le système prouva sa capacité d'adaptation : les droits acquis par les citoyens de RDA furent transférés dans le système de retraite de la République fédérale.
Jusqu'à aujourd'hui, le système de retraite légal a ainsi conservé cette stabilité, a loué la chancelière Angela Merkel. Depuis la fin des années 1980, plusieurs réformes ont été entreprises à cette fin, notamment dans la perspective du vieillissement démographique.
 
L'une des étapes les plus importantes fut l'ajout, en 2001, de deux nouveaux piliers au système de prévoyance vieillesse : la retraite complémentaire et la retraite « Riester », un pilier de retraite par capitalisation. Puis, quelques années plus tard, l'âge du départ à la retraite légal fut repoussé à 67 ans à l'horizon 2029.
 
Aujourd'hui, alors que le chômage est au plus bas, le système est en pleine santé. La chancelière Angela Merkel s'en est félicitée. Ces derniers mois, son gouvernement a ouvert aux salariés ayant cotisé pendant 45 ans la possibilité de prendre leur retraite dès 63 ans. Il a également amélioré les pensions des mères de famille. Enfin, il s'apprête à baisser le taux de cotisation à l'assurance vieillesse. Au 1er janvier, celui-ci se réduira de 0,2 point pour s'établir à 18,7 %. Cela représente, pour les cotisants, une économie de plus de deux milliards d'euros par an, a souligné la chancelière.
 
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Publié le 15/12/2014 à 07:56 | Lu 1530 fois