Vieillissement : une découverte pour lutter contre le déclin de la réponse immunitaire avec l’âge

Une équipe de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal vient d’annoncer dans un communiqué, « l’identification d’une protéine capable de stimuler la production de lymphocytes T, ces cellules du système immunitaire impliquées dans la reconnaissance et l’élimination des agents infectieux ». Cette découverte, dont les résultats ont été publiés dans la revue Immunity, permet d’envisager de pouvoir éventuellement contrer les effets délétères du vieillissement sur la réponse immunitaire.





Grâce au travail du docteur Claude Perreault et de ses collaborateurs sur les propriétés stimulatrices d’une protéine appelée Wnt4, il pourrait être possible de renverser le déclin de la réponse immunitaire chez les personnes âgées.

« L’atrophie du thymus est un problème majeur de santé publique, indique le Dr Perreault. Elle compromet l’efficacité de la vaccination et la résistance à des virus répandus, le virus respiratoire syncytial pour ne donner qu’un exemple, responsable de 150.000 hospitalisations par année aux États-Unis. Ceci parce que les « vieux » lymphocytes ne sont pas aptes à faire face à l’agression de nouveaux corps étrangers, qu’il s’agisse d’un virus ou d’une tumeur. »

Signe du déclin de la réponse immunitaire
La dégénérescence du thymus, une petite glande à la base du cou où s’effectue la maturation des lymphocytes T, est l’un des signes les plus évidents du déclin de la réponse immunitaire avec l’âge. Ce déclin, qui devient significatif à l’approche de la cinquantaine, est causé non seulement par une diminution de la production de lymphocytes T par le thymus mais également par un appauvrissement du répertoire d’antigènes que ceux-ci peuvent reconnaître. Il en résulte une susceptibilité accrue aux infections ainsi qu’une résistance moindre aux effets immunosuppresseurs de la chimiothérapie.

C’est en induisant une surabondance de la protéine Wnt4 dans les organes où s’élaborent les cellules du système immunitaire que le Dr Perreault et ses collaborateurs ont pu constater l’effet stimulateur qu’exerce cette protéine sur le développement de ces cellules. À l’aide de marqueurs spécifiques aux différents stades de maturation cellulaire, les chercheurs ont ainsi déterminé que, chez la souris, la reconstitution du système sanguin par des cellules produisant la protéine Wnt4 s’accompagnait d’une augmentation marquée du nombre de progéniteurs des globules blancs.

Cette augmentation est particulièrement évidente dans le thymus où, en présence de Wnt4, le nombre de progéniteurs de lymphocytes T augmente et où, inversement, il diminue lorsque le gène Wnt4 est inactivé de façon à ce que la protéine correspondante ne soit plus produite.

Article publié le 24/07/2008 à 06:34 | Lu 6567 fois