Suicide : 40% des victimes sont âgées de 50 ans et plus…

Selon les données dévoilées il y a quelques jours par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), la proportion des décès par suicide concernant des personnes âgées de 50 ans et plus est passée de 27,2% à 39,9% entre 1999 et 2006. Cette progression constante représente une hausse de près de 47% en seulement 7 ans. Par ailleurs, entre 2004 et 2006, le suicide chez les personnes âgées de 50 ans et plus touchait des hommes dans une proportion de 74%.





A l'occasion de l'ouverture de la 18e Semaine de prévention du suicide, qui se tient du 3 au 9 février 2008, l'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) réclame donc à nouveau que la prévention du suicide chez les personnes âgées devienne une priorité d'action pour le gouvernement du Québec.

Selon les recherches, de 60 à 80 % des personnes âgées qui se suicident souffrent d'une dépression. Les maladies chroniques, les handicaps physiques et la dépendance associée à certains problèmes, de même que la douleur chronique, sont aussi liés à la dépression et au suicide. L'accumulation de pertes, comme la perte d'un travail significatif ou la perte de la viabilité financière, représente également un facteur de risque.

« J'ai perdu un ami. Retraité ayant des difficultés, notamment financières, ne voyant aucune solution à ses problèmes et se sentant tout à fait démuni, il a refusé de continuer dans ce monde qui ne lui convenait plus. On reconnaît les valeurs d'une organisation ou d'une société à la façon dont elle traite ses personnes âgées et ses retraités. Puisqu'il est permis de rêver, je m'imagine qu'un jour les différents partis politiques et les différents gouvernements travailleront en équipe, main dans la main, pour un meilleur service à la population », a remarqué M. André Chamberland, membre de l'AQRP de la région de Chaudière-Appalaches. Naturellement, ce qui est vrai au Québec vaut également pour la France et les autres pays européens.
Suicide : 40% des victimes sont âgées de 50 ans et plus…

Plus précisément, l'AQRP demande :
- la désignation des personnes âgées comme un des groupes cibles prioritaires des politiques gouvernementales et des stratégies d'action des organismes de prévention du suicide ;
- le développement de programmes de prévention s'adressant spécifiquement à l'entourage des personnes âgées suicidaires ;
- le déploiement de sentinelles, des personnes formées pour reconnaître les signes de détresse, dans les milieux de vie des personnes âgées ;
- l'amélioration de l'accessibilité à des services de santé mentale pour les personnes âgées présentant un risque de suicide ;
- un soutien financier accru aux organismes de prévention du suicide, que ceux-ci ciblent spécifiquement ou non les personnes âgées.

Dès 2004, dans un document intitulé « L'épidémiologie du suicide au Québec : que savons-nous de la situation récente ? », l'INSPQ signalait que la mortalité par suicide des générations du « baby-boom » semble se maintenir avec leur avancement en âge. L'INSPQ ajoutait que, si cette tendance devait persister, nous risquions d'observer des taux de décès par suicide très élevés chez les personnes de 55 ans et plus dans les prochaines années.

Rappelons que l'AQRP est la principale association indépendante représentant l'ensemble des personnes retraitées des secteurs public et parapublic au Québec. Elle accueille également les personnes préretraitées de 55 ans et plus et toute personne aînée qui souscrit à ses objectifs. Sa principale préoccupation est le maintien du niveau de vie et du pouvoir d'achat des personnes retraitées.

Article publié le 04/02/2008 à 14:48 | Lu 7825 fois