Se protéger des virus en hiver : trois questions à Thant Le Luong, directrice générale de l’Inpes

Alors que l’hiver s’installe, les virus se propagent. Et les mains sont le vecteur le plus important en matière de transmission de rhume, grippe, rhinopharyngite, gastro-entérite… Afin de se protéger, il faut se laver les mains. Trois questions à Thant Le Luong, directrice générale de l’Inpes sur ce sujet.


Quels sont les bons comportements à adopter pour se protéger des virus de l’hiver ?

Thanh Le Luong : « Les bons comportements relèvent en premier lieu de tous les « gestes barrières »  que l’on peut mettre en place dans son quotidien pour éviter d’attraper un virus. Il s’agit des précautions d’hygiène bien connues que sont, par exemple, un lavage régulier des mains ou encore l’utilisation d’un mouchoir en papier pour se couvrir la bouche quand on éternue ou quand on tousse. Il convient également de limiter les contacts avec les autres afin de se protéger soi-même, mais aussi son entourage. Enfin, si des symptômes apparaissent (fièvre, fatigue, toux…), il faut consulter rapidement son médecin traitant qui prescrira un traitement adapté ».
 
En quoi le lavage des mains est-il indispensable pour se protéger cet hiver ?

Thanh Le Luong : « Le lavage des mains est le geste indispensable à adopter cet hiver puisque c’est par les mains que se propagent la majeure partie des maladies infectieuses. Il faut donc se laver les mains régulièrement, et notamment à certains moments considérés comme « essentiels » : avant de préparer les repas, de manger ou de nourrir les enfants ; après s’être mouché, avoir toussé ou éternué ; lors de chaque sortie et en rentrant au domicile ; après avoir été en contact avec une personne malade. Le lavage des mains ne dure que 30 secondes mais, pour être efficace, il doit respecter certaines conditions : se mouiller les mains sous l’eau chaude ; se savonner les mains, si cela est possible avec du savon liquide ; se frotter les mains pendant 15 secondes pour produire de la mousse (ne pas oublier de frotter le dos de la main, entre les doigts et sous les ongles) ; bien se rincer les mains sous l’eau courante ; enfin se sécher les mains avec une serviette en papier à usage unique ».
 
Y a t-il des personnes considérées à risque face aux virus de l’hiver ?

Thanh Le Luong : « Oui effectivement, certaines personnes sont plus à risque que d’autres. Je pense notamment aux personnes souffrant d’asthme ou de maladies affectant le système respiratoire, aux femmes enceintes, aux personnes de plus de 65 ans ou encore aux nourrissons. Ces personnes doivent être prudentes et limiter les contacts avec une personne malade. De même, il revient à leur entourage d’adopter certains « gestes barrières » afin de protéger leur santé ».

L’hiver et ses virus

La baisse des températures est souvent accompagnée par une hausse des maladies infectieuses : rhume, grippe, rhinopharyngite, gastro-entérite… Ces infections peuvent être désagréables dans le quotidien : fatigue, maux de tête …, mais peuvent également avoir des effets graves.
 
La grippe, un virus particulièrement dangereux pour les personnes âgées
Les jeunes de moins de 15 ans sont les plus touchés par cette maladie (entre 25% et 50%). Les plus de 65 ans le sont moins, mais s’avèrent plus fragiles pour combattre ce virus. Ils représentent à eux seuls la quasi-totalité des 1.500 à 2.000 décès annuels. Au cours de l’année 2012, plus de 2,5 millions de Français ont été touchés par la grippe. L’épidémie a duré 8 semaines du 30 janvier au 25 mars. Pendant cette période, on estime à 1,45 millions le nombre des personnes qui ont consulté leur médecin généraliste pour un syndrome grippal. Le pic de l’épidémie a été observé pendant la semaine du 20 au 26 février où l’on a enregistré 452 cas de grippe pour 100.000 habitants et 4.816 hospitalisations.
 
Le rhume et les autres infections respiratoires à ne pas prendre à la légère
Le plus souvent bénignes, ces maladies comme la rhinopharyngite ou la bronchite, peuvent parfois entrainer des complications sévères chez les personnes à risque notamment les personnes souffrant d’asthme ou de maladies respiratoires, les femmes enceintes, les personnes de plus de 65 ans ou encore les enfants de moins de 5 ans.
 
La gastro-entérite, un virus pas si bénin
Même si elle est bénigne la plupart du temps, la gastro-entérite peut entraîner des complications, en particulier pour les personnes les plus fragiles (nourrissons, personnes âgées…). Au cours du dernier hiver, environ 4,7 millions de personnes ont été touchées par les gastro-entérites2. Plus de 600 personnes en meurent chaque année. En 2012, l’épidémie a été particulièrement courte. Le pic a été observé pendant la semaine du 2 au 8 janvier 2. Pendant cette période, on a pu enregistrer jusqu'à 296 cas de gastro-entérite pour 100.000 habitants et 504 personnes ont dû être hospitalisées.

Publié le 10/12/2013 à 09:00 | Lu 773 fois