Ostéoporose : multidisciplinarité et coordination territoriale

A l’occasion de la journée mondiale de l’ostéoporose qui s’est tenue le 20 octobre 2020, et alors que la France s’organise pour faire face à cette pathologie osseuse, revenons sur la prise en charge de cette maladie, sur les filières fractures et sur le CPTS…


« Prenons l’exemple d’une femme qui s’est fracturée. Elle est prise en charge par les urgentistes, puis les orthopédistes, les radiologues, les rhumatologues. Les rééducateurs des soins de suite interviennent ensuite pour qu’au final la malade retrouve son médecin traitant et selon les cas, kinésithérapeute et infirmière » indique le professeur Thierry Thomas.
 
Et de poursuivre : « si ce parcours aux multiples intervenants est mal coordonné, avec de surcroît une absence d’attention particulière et rapide à l’égard de l’ostéoporose sous-jacente à la fracture, alors la patiente ou le patient est exposé(e) à un risque important de nouvelle fracture dans les deux ans qui suivent cet événement ».
 
Dans ce contexte, l’échelon local et régional représente un axe majeur d’amélioration de la prévention et spécifiquement de cette potentielle « cascade fracturaire » (fracture puis re-fracture)…
 
A ce titre, les FLS (ou filières fractures, il en existe une trentaine en France) font partie des solutions organisationnelles, mais leurs résultats ne concernent encore qu’une faible proportion de patients fracturés.
 
Quant aux CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé), elles ont été développées dans le cadre du plan « Ma santé 2022 » et favorisant le regroupement des professionnels de santé, leur vision et participation se révèlent indispensables pour le futur de la prise en charge de l’ostéoporose.
 
De nombreux projets témoignent d’une avancée positive, parmi lesquels ceux proposés en régions Auvergne-Rhône Alpes ou Hauts de France.
 
« La remarquable coordination et la co-construction dans le cadre de projets innovants témoigne d’un élan dynamique porteur. La prochaine étape consistera à mutualiser les efforts régionaux dans une perspective favorable d’essaimage », concluent de concert avec une note d’optimisme les Professeurs Bernard Cortet et Thierry Thomas.
 
On ne le répétera jamais assez, l’ostéoporose peut-être source d’un handicap important et d’une vraie dégradation de l’autonomie, avec pour conséquence une réelle dépendance et un risque important d’être institutionnalisé !
 
Il ne s’agit pas de noircir le tableau mais la réalité est là : la moitié des femmes et hommes touchés par une fracture de hanche ne pourront pas retourner à leur domicile et un quart doit intégrer un EHPAD dans l’année qui suit la fracture…
 
Pour rester autonome longtemps, prenez votre santé osseuse en main !
- Adaptez vos apports en calcium grâce aux produits laitiers ou certaines eaux minérales bons
pour vos os,
- Ne négligez pas les protéines, d’origine animales ou végétales, bonnes pour vos muscles,
- Pratiquez une activité physique régulière et notamment des sports « en charge » (marche,
course à pied, ou l’alternative de la marche nordique),
- Autant que la mammographie, pensez à l’ostéodensitométrie, vous avez peut-être des facteurs
 de risque qui justifient sa réalisation.
 
 Et surtout, parlez-en à votre médecin traitant !

Publié le 23/10/2020 à 01:00 | Lu 2681 fois