Interview du docteur Jean-Louis Giovannoli
Qu’est-ce que l’odontologie durable ?
L’odontologie en 2012, est une discipline médicale à part entière qui permet d’identifier les causes des affections qui la concerne au-delà de la sphère bucco-dentaire. L’essentiel de ces affections est d’origine infectieuse : la carie dentaire, les maladies parodontales…
Elles sont dues à la présence dans la bouche de bactéries, avec lesquelles tout le monde ne cohabite pas de la même façon. Cette susceptibilité à l’infection qui caractérise chaque individu est due à l’existence de facteurs de risques d’origine génétique acquise ou d’ordre comportemental.
Les facteurs de risque acquis concernent par exemple des maladies de système comme le diabète ou les immunodépressions -donc l’état de santé général du patient- et les facteurs de risque comportementaux concernent toutes les agressions que peut subir un organisme, principalement le stress, la consommation de tabac ou d’alcool. Pour maîtriser les infections bucco-dentaires, il est donc nécessaire d’éliminer les bactéries par des mesures d’hygiène appropriées, en prenant en compte l’existence des facteurs de risque et leur origine, c'est-à-dire le profil médical de chaque patient.
On a trop tendance à considérer que l’essentiel de l’activité du chirurgien-dentiste se limite à pratiquer des actes d’ordre mécanique, dans un but esthétique ou fonctionnel. Or, la fiabilité à long terme des traitements délivrés aux patients dépend avant tout du rétablissement et du maintien d’un bon état de santé, c'est-à-dire du contrôle de l’infection. L’odontologie durable a donc, comme mission principale de prévenir d’abord, de soigner ensuite et de maintenir surtout.
Les traitements de soutien, c’est-à-dire l’entretien ou la maintenance, font partie intégrante d’un traitement, et les patients qui nous font confiance ont plus besoin d’une prise en charge dans le temps pour un résultat dans le temps, que d’actes ponctuels qui leur donnent l’illusion de les guérir. On ne guérit pas d’une maladie chronique évolutive. Or les maladies de la bouche sont des maladies chroniques évolutives. Le but d’une prise en charge n’est pas d’éliminer les problèmes, d’autant plus qu’on est rarement capable de contrôler les facteurs de risque, mais de rétablir un équilibre qu’il faudra maintenir dans le temps.
Avec l’augmentation de la longévité de la vie et le vieillissement de la population qui en résulte, la profession dentaire est confrontée aujourd’hui à un afflux de besoin de traitement chez les personnes âgées. Or, s’il y a un vrai problème de santé publique en France, c’est bien l’état de santé bucco-dentaire des personnes âgées.
Chez ces patients, la délivrance des soins est rendue très difficile par leur état de santé général et peu de praticiens disposent de structures adaptées pour les satisfaire vraiment. Bien que notre système de santé soit un des plus performants, les taux d’édentements chez les personnes âgées sont très élevés, ce qui montre bien qu’il ne suffit pas d’être soigné, tel qu’on l’entend habituellement, pour garder ses dents tout au long de la vie. Il faut être suivi efficacement.
Cette « Odontologie durable » que l’on cherche à promouvoir ici est une pratique de la chirurgie dentaire qui privilégie toujours les objectifs de traitement à long terme et qui intègre systématiquement la prévention. Non pas uniquement la prévention primaire qui cherche à éviter l’apparition des maladies, mais aussi la prévention secondaire, c’est à dire la maintenance, qui cherche à éviter la récidive et l’échec.
Comment voyez-vous l’avenir de l’exercice médical dentaire ?
Dans le futur, pour satisfaire la demande grandissante de soins d’une population vieillissante, il ne faudra pas uniquement savoir remplacer les dents par des prothèses ou des implants, mais il faudra surtout faire en sorte que nos patients n’aient plus besoin de ces implants ou de ces prothèses. Pour ce faire, il faudra être capable de prévenir, autant que faire se peut, les affections bucco-dentaires et, en cas de problème il faudra délivrer des soins durables qui font preuve de leur fiabilité dans le temps. Il faudra offrir aux patients un service de prise en charge adapté à leurs besoins, tenant compte de leur profil biologique, pour les maintenir en bonne santé et les aider à « Garder le sourire » tout au long de la vie.
Les quatre règles d’or du praticien pour aider les patients à garder le sourire malgré le temps qui passe :
- Enseigner des méthodes d’hygiène qui permettent de maîtriser le risque infectieux
- Avoir une approche globale en identifiant les facteurs de risque
- Satisfaire la demande esthétique et fonctionnelle en privilégiant toujours la santé
- Assurer une maintenance au long terme
L’odontologie en 2012, est une discipline médicale à part entière qui permet d’identifier les causes des affections qui la concerne au-delà de la sphère bucco-dentaire. L’essentiel de ces affections est d’origine infectieuse : la carie dentaire, les maladies parodontales…
Elles sont dues à la présence dans la bouche de bactéries, avec lesquelles tout le monde ne cohabite pas de la même façon. Cette susceptibilité à l’infection qui caractérise chaque individu est due à l’existence de facteurs de risques d’origine génétique acquise ou d’ordre comportemental.
Les facteurs de risque acquis concernent par exemple des maladies de système comme le diabète ou les immunodépressions -donc l’état de santé général du patient- et les facteurs de risque comportementaux concernent toutes les agressions que peut subir un organisme, principalement le stress, la consommation de tabac ou d’alcool. Pour maîtriser les infections bucco-dentaires, il est donc nécessaire d’éliminer les bactéries par des mesures d’hygiène appropriées, en prenant en compte l’existence des facteurs de risque et leur origine, c'est-à-dire le profil médical de chaque patient.
On a trop tendance à considérer que l’essentiel de l’activité du chirurgien-dentiste se limite à pratiquer des actes d’ordre mécanique, dans un but esthétique ou fonctionnel. Or, la fiabilité à long terme des traitements délivrés aux patients dépend avant tout du rétablissement et du maintien d’un bon état de santé, c'est-à-dire du contrôle de l’infection. L’odontologie durable a donc, comme mission principale de prévenir d’abord, de soigner ensuite et de maintenir surtout.
Les traitements de soutien, c’est-à-dire l’entretien ou la maintenance, font partie intégrante d’un traitement, et les patients qui nous font confiance ont plus besoin d’une prise en charge dans le temps pour un résultat dans le temps, que d’actes ponctuels qui leur donnent l’illusion de les guérir. On ne guérit pas d’une maladie chronique évolutive. Or les maladies de la bouche sont des maladies chroniques évolutives. Le but d’une prise en charge n’est pas d’éliminer les problèmes, d’autant plus qu’on est rarement capable de contrôler les facteurs de risque, mais de rétablir un équilibre qu’il faudra maintenir dans le temps.
Avec l’augmentation de la longévité de la vie et le vieillissement de la population qui en résulte, la profession dentaire est confrontée aujourd’hui à un afflux de besoin de traitement chez les personnes âgées. Or, s’il y a un vrai problème de santé publique en France, c’est bien l’état de santé bucco-dentaire des personnes âgées.
Chez ces patients, la délivrance des soins est rendue très difficile par leur état de santé général et peu de praticiens disposent de structures adaptées pour les satisfaire vraiment. Bien que notre système de santé soit un des plus performants, les taux d’édentements chez les personnes âgées sont très élevés, ce qui montre bien qu’il ne suffit pas d’être soigné, tel qu’on l’entend habituellement, pour garder ses dents tout au long de la vie. Il faut être suivi efficacement.
Cette « Odontologie durable » que l’on cherche à promouvoir ici est une pratique de la chirurgie dentaire qui privilégie toujours les objectifs de traitement à long terme et qui intègre systématiquement la prévention. Non pas uniquement la prévention primaire qui cherche à éviter l’apparition des maladies, mais aussi la prévention secondaire, c’est à dire la maintenance, qui cherche à éviter la récidive et l’échec.
Comment voyez-vous l’avenir de l’exercice médical dentaire ?
Dans le futur, pour satisfaire la demande grandissante de soins d’une population vieillissante, il ne faudra pas uniquement savoir remplacer les dents par des prothèses ou des implants, mais il faudra surtout faire en sorte que nos patients n’aient plus besoin de ces implants ou de ces prothèses. Pour ce faire, il faudra être capable de prévenir, autant que faire se peut, les affections bucco-dentaires et, en cas de problème il faudra délivrer des soins durables qui font preuve de leur fiabilité dans le temps. Il faudra offrir aux patients un service de prise en charge adapté à leurs besoins, tenant compte de leur profil biologique, pour les maintenir en bonne santé et les aider à « Garder le sourire » tout au long de la vie.
Les quatre règles d’or du praticien pour aider les patients à garder le sourire malgré le temps qui passe :
- Enseigner des méthodes d’hygiène qui permettent de maîtriser le risque infectieux
- Avoir une approche globale en identifiant les facteurs de risque
- Satisfaire la demande esthétique et fonctionnelle en privilégiant toujours la santé
- Assurer une maintenance au long terme
Les conseils du docteur Giovannoli
Pour « être bien sans sa bouche », il faut découvrir la perception d’une bouche saine et ressentir soi-même la nécessité de se brosser les dents. Pour beaucoup de patients l’utilisation des brossettes interdentaires doit être systématique. Elle ne doit pas représenter une contrainte, mais au contraire devenir un réflexe de bien-être, comme n’importe quel geste d’hygiène corporelle. Se brosser les dents régulièrement et avoir des brossettes dans sa poche, en les utilisant dès que l’on en ressent le besoin devient vite un plaisir pour quiconque sait ce qu’est « être bien dans sa bouche ».