Les Français face à la tutelle : du constat à l'action

Au lendemain de cette période électorale et dans la perspective des prochains débats concernant les aidants familiaux et la protection judiciaire, l’association France Tutelle vient de présenter les résultats du volet 2 de son baromètre 2021, « Regard(s) des Français sur la vulnérabilité et la protection juridique de leur proche ». Ce volet étant spécifiquement centré autour de l’exercice de la protection par les proches aidants.





Pour Laetitia Fontecave, directrice de l’association France Tutelle : « pour la première fois, les Français ont été sondés et projetés dans la situation de « tuteur familial » et sans détour ils sont favorables à l’exercice de la protection par la famille ».
 
Et d’ajouter : « (…). Ces résultats mettent aussi en lumière les solutions attendues à savoir l’information, le conseil, l’accompagnement et la souscription d’assurance couvrant les risques, autant de service que l’association déploie en France depuis plusieurs années. »
 
Après avoir mieux cerné les préoccupations, les difficultés et les attentes des Français concernant les conséquences juridiques liées à leur propre vulnérabilité ou celle de leur proche en 2019 et en 2021, ce volet 2 éclaire le grand public sur la manière dont les Français perçoivent et appréhendent leur éventuel rôle de futur tuteur familial.
 
Des Français favorables à la “tutelle familiale” : en effet, une large majorité (91%) des personnes interrogées affirme penser que c’est à la famille d’assumer ce rôle. Lorsqu’ils se projettent dans une situation de vulnérabilité qui concerne directement leur proche, près des trois-quarts (74%) se sentiraient prêts à assumer cette mission par devoir familial.
 
Partager la mission de “tuteur familial” pour se rassurer : les deux-tiers des Français seraient prêts à partager la mesure de protection judiciaire avec un professionnel de la tutelle. Ce mode d’exercice encore peu fréquent semble rassurer et sécuriser le rôle confié à la famille. Lorsque la mesure doit être intégralement confiée à un professionnel de la tutelle, les Français voudraient toutefois avoir un droit de regard quant aux décisions prises.
 
Bénévolat ou indemnisation du “tuteur familial” ? : plus des trois-quarts (78%) des sondés indiquent penser que ce rôle ne devrait pas être rétribué par leur proche. En revanche, près de 60% estiment que ce serait à l’État d’accorder une allocation pour assumer leur rôle de tuteur familial.
 
Des craintes légitimes à davantage prendre en compte : être désigné tuteur familial génère des appréhensions de natures multiples : ne pas être à la hauteur, une responsabilité trop lourde, ne pas savoir comment faire, le risque de conflits familiaux … Pour plus de la moitié (52%) des personnes interrogées, c’est aussi la crainte d’engager sa responsabilité en assumant la mission de tuteur familial.
 
Autant de craintes que les acteurs concourants à leur accompagnement devraient davantage prendre en considération pour mieux les soutenir.
 
Plus de conseils, plus d’information et plus de soutien pour le “tuteur familial” : pour assumer sereinement leur rôle de tuteur familial, les sondés estiment qu’il est nécessaire -à 81%- d’être conseillés, à 79% d’être informés sur les droits et les obligations et d’être orientés vers un professionnel compétent – avocat, notaire… pour 73% d’entre eux.
 
Par ailleurs, 46% des personnes interrogées envisagent comme autres solutions d’être accompagnées par un professionnel du chiffre, du droit et du patrimoine, par une association pour 33% d’entre d’elles et 17% sont favorables à la souscription d’une assurance pour couvrir les risques liés à leurs responsabilités.

Article publié le 01/07/2022 à 08:21 | Lu 5388 fois