La rééducation post-AVC, l'importance d'un accompagnement adapté

Chaque année en France, 140.000 personnes sont touchées par un accident vasculaire cérébral, le tant redouté AVC. Si de nos jours, de nombreuses campagnes de communication œuvrent à la prévention, il n’est pas toujours possible de l’éviter… Pour ceux qui ont été touchés par ce problème de santé, il faut savoir que la rééducation post-AVC s’avère plus efficace grâce à un accompagnement adapté.


Qu’est-ce qu’un accident vasculaire cérébral ?

Rappelons que les AVC constituent une urgence médicale. En cas de doute, il est fondamental d'appeler les urgences pour recevoir des soins médicaux le plus rapidement possible. Plus on va vite, plus les chances de survie en santé augmentent.
 
Les AVC résultent de l'obstruction d'un vaisseau par un caillot qui réduit l'irrigation sanguine dans une zone cérébrale (AVC ischémique – le plus courant) ou de la rupture d'un vaisseau empêchant l'irrigation du cerveau (AVC hémorragique). Dans ce contexte, l'apport en sang -donc en oxygène- est insuffisant et le cerveau commence à mourir.
 
Les zones du corps contrôlées par ces cellules cessent alors de fonctionner correctement, entraînant des séquelles parfois permanentes. Il est donc important d'intervenir rapidement afin de réduire au maximum les handicaps physiques et mentaux à long terme. Les facteurs de risque -en plus de l’âge- sont globalement ceux de toutes les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, diabète, tabac, mauvaise alimentation, sédentarité).

Les objectifs de la réadaptation post-AVC

Alors que les seniors paient un lourd tribut à l’AVC, Korian, premier groupe européen du soin et de l’accompagnement du Grand Âge et des fragilités a lancé cette année son site d’info-conseils, à destination des seniors et de leurs aidants, regroupant informations et guides pratiques pour accompagner au mieux nos aînés.
 
En effet, afin de limiter les incapacités et/ou les handicaps résultant d’un AVC, il convient de bien comprendre les tenant et aboutissant de la rééducation en clinique pour limiter les conséquences de l’AVC. Il est également important de connaitre les différentes techniques existantes et les champs d’expertises impliqués dans la rééducation post-AVC.
 
Lorsque l’état clinique du patient est stabilisé, il convient alors de démarrer le plus rapidement possible sa prise en charge pluridisciplinaire qui associera kinésithérapie, ergothérapie et selon les besoins orthophonie ou psychologie. L’objectif étant de commencer la rééducation le plus  précocement possible.

Un accompagnement multidisciplinaire

Suite à un AVC, il convient de faire évaluer le patient par un professionnel de santé qui va mettre en place un projet thérapeutique individualisé. Chaque victime d’un AVC ayant des problématiques spécifiques qui lui sont propres. S’ensuivra une prise en charge rééducative multidisciplinaire sous la coordination du médecin MPR (Médecine Physique et Réadaptation).
 
D’une manière générale, la rééducation vise à récupérer le maximum de ses possibilités physiques et/ou intellectuelles après un AVC afin d’améliorer sa qualité de vie post-AVC. Cette rééducation est individuelle et adaptée à chaque patient : du sur-mesure en quelque sorte. Elle est recommandée à tous les stades de sa prise en charge pendant son séjour en clinique SSR, mais également plus tard, après sa sortie.
 
De nombreux spécialistes interviennent durant de cette rééducation : le kinésithérapeute pour prendre la motricité ; les ergothérapeutes pour restaurer les activités humaines du patient de manière sécurisée, autonome et efficace ; les activités physiques adaptées (APA) qui sont sportives ou artistiques ; l’orthophoniste pour les troubles de l'attention et les troubles cognitifs ; le neuropsychologue pour la rééducation des troubles cognitifs et des troubles comportementaux ; le psychologue pour les handicaps physiques et cognitifs ; les diététiciens pour les troubles nutritionnels et les infirmiers et les aides-soignantes qui sont là en soutien aux différentes étapes.
 
La rééducation post-AVC
Une fois le projet de rééducation post-AVC établi, il convient de l’appliquer sans tarder. Différentes méthodes seront employées en fonction des besoins du patients… Par exemple, la rééducation manuelle individuelle prodiguée par le kiné vise à favoriser le contrôle moteur, une amélioration du tonus musculaire et la diminution des déficits sensitifs et du handicap.
 
De son côté, l’'activité physique est préconisée pour amélioer le souffle et l’adaption à l’effort. Le renforcement musculaire est également important (il faut éviter la sarcopénie). La rééduction de la posture et de l’équilibre également. Il faut éviter les chutes qui peuvent s’avérer dangereuses.
 
La marche est aussi un élément fondamentale de cette rééducation post-AVC. Qu’elle se pratique sur ses deux jambes ou avec des aides techniques.
 
Comme on peut le constater, cette rééducation post AVC est variée : elle associe un ensemble de méthodes et d’activités qui visent à la récupération motrice globale du patient. Plus elle est intensive et suivie, meilleures sont les chances de retrouver une motricité satisfaisante chez le patient.
 
L’appareillage
Afin d’optimiser la rééducation des patients, les cliniques de rééducation post-AVC sont dotées de différents appareillages : certaines sont dotées de salles de kinésithérapie, de plateau de rééducation neurologique, d’un cabinet d'orthophonie, d’un espace d'ergothérapie, d’une salle d'appareillage.
 
Certains centres disposent même d’un espace de balnéothérapie ou de piscines fonctionnant à l'eau thermale. On voit également apparaitre des outils robotiques de pointe qui font office d’assistants à la rééducation neurologique. Utilisés avec l’appui du kinésithérapeute, ils permettent notamment de travailler la plasticité cérébrale.
 
On peut également trouver au sein des cliniques de rééducation post-AVC, des appartements thérapeutiques qui reproduisent peu ou prou le domicile du patient, ce qui lui permet de tester in situ les gestes du quotidien. Ce qu’il peut faire. Ou pas.

Et les points sur lesquels il convient de focaliser la rééducation. Cela permet aussi, in fine, de valider le retour à domicile du patient tout en définissant ses besoins spécifiques. Certains établissement sont même équipées de simulateur de conduite qui testent la capacité du patient à la conduite.
 
L’éducation thérapeutique au service de la prévention
Comme pour de nombreuses maladies la prévention est primordiale après un AVC. C’est là tout l’intérêt de l’éducation thérapeutique du patient, l’ETP.
 
Elle le concerne lui en premier lieu, mais elle concerne également son entourage afin de lui permettre d’acquérir des compétences de prévention et de rééducation motrice (automobilisation, pratique de la marche, etc.).
 
Cette ETP, définie dès le début de la prise en charge du patient, fait partie intégrante de son projet de rééducation post AVC. La plupart du temps, l’ETP associe les aidants naturels afin de l’accompagner et le stimuler dans son auto-prise en charge.

Rappel des premiers symptômes soudains et latéalisés d’un AVC
- Une paralysie, une faiblesse ou un engourdissement d'une partie ou de la moitié du corps
- Une déformation de la bouche, des difficultés à parler
- Une perte de la vision d’un œil
- Des troubles de l’équilibre, de la coordination ou de la marche
- Une céphalée atroce inhabituelle
 
La prise en charge rapide des victimes dès les premiers symptômes en appelant immédiatement le ‘15’ est essentielle : plus l’AVC est pris en charge tôt dans un hôpital ayant une unité neuro-vasculaire, mieux il peut être traité. Depuis 2003, la thrombolyse puis depuis 2015 la thrombectomie, sont deux traitements qui ont permis de diminuer considérablement le risque de séquelles.

Publié le 23/12/2020 à 01:00 | Lu 18040 fois