Fin de vie : le droit à l’aide à mourir qui divise la France et ses politiques

Alors que l’Assemblée nationale entame ce lundi 12 mai 2025 l’examen de deux propositions de loi sur la fin de vie, la création d’un « droit à l’aide à mourir » suscite un débat intense au sein de la classe politique, du corps médical et de la société civile.

PAR SENIORACTU.COM | Publié le 12/05/2025

Un cadre légal en évolution

La proposition de loi sur l’aide à mourir, adoptée en commission le 2 mai 2025, prévoit que toute personne majeure, française ou résidant en France, atteinte d’une affection grave et incurable, en phase avancée ou terminale, provoquant des souffrances physiques ou psychologiques réfractaires aux traitements, puisse demander une aide à mourir.

Cette aide consisterait en l’administration d’une substance létale, soit par le patient lui-même, soit, en cas d’incapacité, par un professionnel de santé ou une personne volontaire désignée.

Des conditions strictes

Pour accéder à cette aide, cinq critères cumulatifs sont requis :
  • Être âgé d’au moins 18 ans ;
  • Être français ou résident en France ;
  • Être atteint d’une affection grave et incurable, engageant le pronostic vital, en phase avancée ou terminale ;
  • Éprouver des souffrances physiques ou psychologiques réfractaires aux traitements ou jugées insupportables ;
  • Être apte à exprimer sa volonté de manière libre et éclairée.

Un débat politique et éthique

Le texte divise profondément les parlementaires et le gouvernement. Si la proposition sur les soins palliatifs fait consensus, celle sur l’aide à mourir est vivement contestée. Des députés de droite, comme Bruno Retailleau, s’y opposent fermement, tandis que des personnalités comme Line Renaud et l’ancien Premier ministre Gabriel Attal la soutiennent.

La Haute Autorité de santé (HAS) a également émis des réserves, estimant que prendre en compte un pronostic vital individuel serait « une erreur », et appelant à une définition plus précise de la « phase avancée » de la maladie.

Une opinion publique très majoritairement favorable à une évolution

Selon un sondage Ifop, 89 % des Français souhaitent une évolution de la législation actuelle, en légalisant le suicide assisté (18 %), l’euthanasie (47 %) ou les deux conjointement (24 %).

La Convention citoyenne sur la fin de vie, réunie en 2023, s’était prononcée à 75,6 % en faveur d’une aide active à mourir, soulignant l’inégalité d’accès à l’accompagnement de la fin de vie et l’absence de réponses satisfaisantes face à certaines situations de souffrance.

Enjeux pour les seniors et les retraités

Pour les seniors et les retraités, ce débat revêt une importance particulière. La possibilité de choisir sa fin de vie, dans la dignité et le respect de ses volontés, est au cœur des préoccupations. Cependant, des questions subsistent quant à l’accompagnement médical, la prise en charge des soins palliatifs et les garanties éthiques entourant l’aide à mourir.

L’examen de ces propositions de loi marque une étape cruciale dans l’évolution du droit français en matière de fin de vie. Entre avancée sociétale et questionnements éthiques, la création d’un droit à l’aide à mourir continue de diviser, reflétant les tensions et les espoirs d’une société en quête de réponses face à la souffrance et à la mort.




La rédaction vous conseille
< >





Publicité

Facebook
X