Convention citoyenne sur la fin de vie : le point de vue des personnes âgées, les premières concernées...

​Alors que les travaux de la convention citoyenne sur la fin de vie se concluent, les Petits Frères des Pauvres, dévoilent le résultat d’un recueil de paroles de « vieilles » et de « vieux » citoyens qui ont souhaité s’exprimer sur la fin de vie, sur leur fin de vie. Puisque ce sont les premiers concernés. Les paroles de 122 personnes âgées de 52 à 97 ans, accompagnées par l’association, viennent nourrir le débat et permettent à l’Association de proposer tout un volet de préconisations.





« Le débat est important, utile et nécessaire. Hélène, 62 ans, vivant à domicile Je pense qu’on veut nous imposer l’euthanasie en utilisant des mots softs alors que si la loi Leonetti était correctement appliquée, elle suffirait " dit Marie-Laure, 72 ans, à domicile.

" Ce débat est important car je me pose moi-même la question et je suis incertaine » dit Fernanda, 92 ans, vivant à domicile.
 
« C’est un débat inutile. Je ne suis pas d’accord avec la légalisation de l’aide active à mourir, c’est du suicide. Les soins palliatifs sont suffisants » dit Henri, 82 ans, vivant à domicile. 
 
« Le débat sur la fin de vie est absolument nécessaire. Il doit se faire dans la sérénité et la sobriété » dit  Ali, 71 ans, vivant à domicile.
 
« Ce débat est indispensable. Pour moi, une personne qui se sent en fin de vie, doit avoir le droit de décider de son départ » dit Raoul, 97 ans, vivant à domicile.
 
« Il faut un débat pour faire avancer la loi car le monde évolue. Je suis pour l’aide active à mourir selon les cas » dit Marie-Jeanne, 82 ans, vivant à domicile.
 
« L’évolution est nécessaire mais doit être encadrée » dit Christiane, 82 ans, vivant à domicile.
 
« Vous ne voulez plus vivre, vous voulez vous suicider, nous allons vous y aider, voilà la solution. La personne est malade dans sa tête, on tue. Dans quelle société sommes-nous ? » dit Gabin, 97 ans, vivant à domicile.
 
« Je suis favorable à une évolution permettant de choisir les conditions de sa fin de vie. Aller en Suisse pour recourir au suicide assisté, ce n’est pas donné à tout le monde. Chacun devrait être libre de choisir » dit Émeline, 92 ans, vivant à domicile.
 
« Que la loi évolue concernant le traitement de la souffrance, oui, mais je ne suis pas pour que l’euthanasie entre dans la loi » dit Joachim, 77 ans, vivant en résidence autonomie.
 
« Le plus important est que le gouvernement puisse embaucher suffisamment de personnel pour accompagner correctement les personnes en fin de vie » dit Odile, 84 ans, vivant à domicile.
 
« Je suis contre l’euthanasie et pour un accompagnement humain et médical. Peut-être que bien appliquer la loi Leonetti suffirait » dit Pauline, 67 ans, vivant à domicile.
 
« Je ne suis pas chaude pour cela, laissons venir les choses » dit Modeste, 88 ans, vivant en
EHPAD.
 
« Il faut que la loi soit votée pour donner un cadre précis » dit Paulette, 84 ans, vivant à domicile.
 
« Pour les personnes isolées, il ne faut pas de réponse immédiate et conduire une réflexion de fond » dit Norbert, 87 ans, en EHPAD.
 
« En cas de forte souffrance, j’accepterais l’euthanasie afin de préserver ma famille des conséquences de la douleur » dit Camille, 63 ans, vivant à domicile.
 
« En fait je me sens trop seule, j’aimerais mieux en finir » dit Victoire, 91 ans, vivant à domicile.
 
« C’est une très bonne chose pour éviter les souffrances et pour préserver les proches des personnes en fin de vie » dit Antoine, 62 ans, vivant à domicile.
 
« Il est nécessaire de légiférer le plus rapidement possible pour abréger les souffrances. Il est inutile de faire supporter à la société les charges pour maintenir en vie une personne qui n’attend que mourir » dit Christian, 70 ans, en EHPAD.
 
« Je ne veux pas être à la charge de mes enfants. Si je suis à l’hôpital, ils seront obligés de venir me voir, même si je ne les reconnais plus » dit Armande, 94 ans, en EHPAD.
 
« Mon souhait serait de ne pas être une charge pour mes enfants et ne pas être subsidiairement une charge pour la société. J’aimerais avoir sur moi une pastille me permettant de partir selon ma volonté » dit Raoul, 97 ans, vivant à domicile.
 
« Ma fin de vie me fait peur, déjà par la souffrance vis-à-vis de la maladie mais aussi la solitude dans ces moments. Espérons que l’on ait toujours des soignants pour nous prodiguer les soins d’hygiène et de médecine » dit Yvonne, 59 ans, vivant à domicile.
 
« Ça me préoccupe, je suis toute seule et j’ai peur de la mort » dit Marie-Thérèse, 87 ans, vivant à domicile.
 
« Je souhaite la mise en place de soins palliatifs à domicile pour ne pas souffrir » dit Bruno, 52 ans, vivant en pension de famille.
 
« Je ne veux pas finir à l’hôpital mais chez moi » dit Pierre, 63 ans, vivant à domicile.
 
« Je voudrais pouvoir bénéficier du suicide assisté, j’y pense depuis deux ans. Quand on souffre, qu’on reste allongé, qu’on tremble, que l’on mange difficilement, c’est plus une vie. Je veux que ce soit facile » dit Ali, 71 ans, vivant à domicile.
 
« Je souhaite ne pas souffrir, être bien soignée jusqu’à la fin, ne pas être seule » dit Marthe, 92 ans, vivant à domicile.
 
« Je souhaite des soins palliatifs » dit Henri, 82 ans, vivant à domicile.
 
« Je souhaite que ma fin de vie soit paisible, sans souffrance, m’éteindre comme une bougie ou en dormant » dit Sophie, 72 ans, vivant à domicile.
 
« Les soins palliatifs, ça dépend de l’endroit où on est » dit Rosalie, 93 ans, en EHPAD.
 
« Les enfants sont parfois réticents à parler du sujet mais en général comprennent que, je puisse l’aborder avec l’âge et la conversation a lieu » dit Gabin, 97 ans, vivant à domicile.
 
« On ne parle pas du sujet dans la famille » dit Modeste, 88 ans, vivant en EHPAD.
 
« Il y a seulement la bénévole avec qui je peux discuter de beaucoup de choses mais pas avec mon frère. J’aurais pu en parler avec ma meilleure amie mais elle est partie. Elle me manque beaucoup » dit Victoire, 91 ans, vivant à domicile.
 
« Mes enfants ne veulent pas entendre parler de ça » dit Michèle, 75 ans, vivant à domicile.
 
« Je ne parle pas de la fin de vie avec ma famille. Sinon ma sœur se fâche et elle pleure » dit Ali, 71 ans, vivant à domicile.
 
« C’est la première fois que je peux en parler, les quelques tentatives de conversation sur le sujet ont fait le vide autour de moi ! » dit Raymonde, 80 ans, vivant à domicile.
 
« Ce n’est pas un sujet qu’on aborde facilement » dit Ophélie, 92 ans, en EHPAD.
 
« Ma fille ne veut pas parler de ce sujet avec moi » dit Luisa, 91 ans, vivant à domicile.
 
« C’est un sujet que je ne peux pas partager avec ma famille mais j’évoque librement, vu mon âge, le sujet de ma propre mort avec d’autres personnes » dit Élodie, 91 ans, vivant à domicile.
 
« J’en parle avec les bénévoles des Petits Frères des Pauvres, avec mes amis, mais pas avec ma famille » dit Roger, 77 ans, vivant à domicile.
 
« Mon fils ne veut pas parler de ce sujet. J’en parle avec la bénévole qui vient me voir » dit Madeleine, 88 ans, vivant à domicile.
 
« Ne jamais laisser seules les personnes en fin de vie » dit Charlotte, 68 ans, vivant à domicile.
 
« Je souhaiterais que la fin de vie soit plus simple et qu’on ait vraiment le choix. C’est scandaleux que la France ne soit pas encore au point avec tout ça » dit Michèle, 75 ans, vivant à domicile.
 
« Les soins palliatifs ont besoin de ressources matérielles et humaines en nombre suffisant » dit Corentin, 73 ans, vivant à domicile.
 
« Nous les personnes âgées, nous avons l’impression d’être un poids pour la famille, au soir de notre vie » dit Marianne, 75 ans, en EHPAD.
 
« Il faudrait surtout être à l’écoute des personnes âgées, surtout pour la solitude qui est très dure à supporter » dit Madeleine, 88 ans, vivant à domicile.
 
« Je voudrais de la reconnaissance de la parole de la personne âgée qui est encore citoyenne à part entière et de la reconnaissance du travail des soignants en EHPAD » dit Micheline, 87 ans, en EHPAD.
 
« Il faut proposer un referendum sur la fin de vie » dit Michel, 74 ans, vivant à domicile.
 
« Il ne faut pas que ce débat reste lettre morte ni dans un tiroir dont on a jeté la clé » dit Rémi, 67 ans, en EHPAD.
 
« Venez écouter les gens en bas de l’échelle avant de décider » dit Manon, 64 ans, vivant à domicile.
 
« N’oubliez pas, qui que vous soyez, qu’un jour vous aussi, vous serez à notre place » dit Pascaline, 86 ans, vivant à domicile.

Article publié le 20/03/2023 à 01:00 | Lu 5711 fois