Conducteurs seniors : un simulateur pour améliorer la conduite

Gianclaudio Casutt, neuropsychologue à l’Université de Zurich en Suisse a réalisé une étude sur 88 conducteurs de 65 ans et plus qui se sont entrainés à la conduite sur un simulateur. Cet ordinateur, permet d’une part, de mesurer les capacités cognitives de ces seniors, mais aussi et surtout, de les renforcer.


Les personnes âgées sur les routes sont-elles plus ou moins dangereuses que les autres conducteurs jeunes et moins jeunes. Vaste débat. Les uns disent que oui, les seniors sont plus à risque quand d’autres estiment que les aînés sont plus prudents…

Dans ce contexte, il est toujours difficile d’arbitrer. D’autant que souvent, la voiture est synonyme d’indépendance chez les personnes âgées qui ne vivent pas en ville…

Le neuropsychologue Gianclaudio Casutt, de l’Université de Zurich en Suisse a mis au point un simulateur de conduite qui permet : 1/ de mesurer les capacités cognitives des seniors (ex : l’attention et l’assimilation des informations) et 2/de les entrainer et de les renforcer.

Incontestablement, nos facultés s’amenuisent avec l’âge. Mais le cerveau étant une formidable machine, il s’adapte, s’ajuste, compense et corrige… De plus, les aînés s’arrangent souvent pour conduire sur des routes qu’ils connaissent par cœur et évitent de sortir lorsqu’il pleut, quand il fait nuit ou pendant les périodes de pointe… Dans la mesure du possible, bien évidemment. Cela leur donne le sentiment qu’ils n’ont pas trop perdu leurs réflexes et cela les rassurent lorsqu’ils prennent le volant.

Gianclaudio Casutt a réalisé son étude sur 88 conducteurs seniors (hommes et femmes de plus de 65 ans). Ces derniers se sont entrainés à conduire à bord d’un simulateur (après avoir passé, au préalable, en test sur route). Ils ont ensuite virtuellement arpenté les rues d’une ville, les petites routes de campagne ou les autoroutes. Parfois dans des conditions difficiles (brouillard dense, nuit noire, etc.) et devant faire face à des situations imprévisibles (un animal sauvage qui traverse au dernier moment par exemple).

« Si quelque chose d'inattendu se produit au cours d’un trajet, le conducteur senior peut alors se sentir « piégé » dans sa conduite automatique et peut ne pas réagir correctement et suffisamment vite. Un accident peut alors arriver » souligne Gianclaudio Casutt. « Les causes d’absence de réaction sont à chercher dans le cerveau. Les connexions cérébrales ne sont pas assez rapides ni assez souples » poursuit Casutt. Toutefois, ces connexions peuvent être renforcées par une formation bien ciblée.

Notamment par ce simulateur… « Cet outil s’est révélé être un instrument efficace pour le diagnostic et l'amélioration des capacités cognitives » souligne le neuropsychologue. Selon lui, grâce à cette technique, « les conducteurs âgés peuvent redevenir des usagers de la route sûrs et garder plus longtemps leur autonomie ».

Publié le 21/08/2012 à 14:23 | Lu 2406 fois