Chaville : l’affaire repose la question de l’aide aux personnes âgées, Tribune Libre de Pascal Champvert

Suite à l’expulsion d’une femme de 94 ans, vendredi 4 janvier 2013, de sa maison de retraite de Chaville (Hauts-de-Seine) pour cause de loyers impayés, Pascal Champvert, président de l’AD-PA revient sur cette affaire, qui selon lui, « repose la question de l’aide aux personnes âgées ».


Un cas particulier


Une famille qui refuse de payer un établissement depuis un an et demi et malgré une décision de justice.

Bien entendu, avoir adressé la résidente aux urgences constitue une maladresse ; ce regrettable épisode est toutefois réglé dans la mesure où l’établissement est prêt à accueil de nouveau cette dame.

Il faut donc régler la difficulté qu’ont les établissements avec 3 à 4% de familles indélicates et l’AD-PA demande l’organisation d’une table ronde sur ces questions auprès de la ministre Madame Delaunay.

L’essentiel est ailleurs

Cette affaire montre le scandale que constitue la règlementation concernant les établissements pour personnes âgées : des centaines de milliers de Français doivent donner l’ensemble de leurs revenus et de leur patrimoine et doivent même faire participer parfois leurs enfants et petits-enfants !

La France débat actuellement de la taxation à 75% d’une toute petite partie des revenus d’un millier personnes. Il faut enfin débattre de cette situation où 500.000 personnes doivent verser 100% de leurs revenus, plus leur patrimoine, plus une part du revenu de leurs descendants, ce qui concerne des millions de Français !

La charge financière de l’aide à l’autonomie doit donc être assumée par l’ensemble des Français et non par les seules personnes âgées concernées et leurs familles.

Si seuls les malades hospitalisés payaient le coût de l’hôpital ou de la clinique, personne ne pourrait y être soigné. L’assurance maladie fait donc payer chaque Français pour financer les séjours hospitaliers. Sur le même modèle il faut instaurer la prestation autonomie promise par Nicolas Sarkozy et François Hollande. Certes, dira-t-on, une cotisation ou un impôt de plus, mais c’est indispensable pour mieux aider nos aînés fragiles. Une nécessité qui n’a pas du apparaître à Monsieur Depardieu.

*Pascal Champvert, président de l’AD-PA, organisme qui regroupe au plan national les directeurs de services à domicile et d’établissements pour personnes âgées.

Publié le 08/01/2013 à 09:19 | Lu 2255 fois