Whisky : débuter l'année en majesté avec Dalmore, Loch Lomond et l'Evadé

Deux whiskies écossais, un whisky français, trois raisons d’être optimiste pour ce début d’année. Face à la tradition et à l’excellence de Dalmore et Loch Lomond, voilà avec l’Evadé de Whiskies du monde un nouveau petit français qui vient se mêler au concert des producteurs de whisky.


Avec The Dalmore nous touchons l’excellence. Immédiatement identifiable par la ramure de la tête de cerf qui est son logo, ce pur produit écossais se distingue par la position haut de gamme de ses cuvées. Parfaitement gérée par Richard Paterson, le maître distillateur maison, la production de The Dalmore vise en premier les grands amateurs et les collectionneurs avec la série Paterson Collection qui comprend des cinquante ans d’âge.
 
Plus accessibles, les cuvées âgées de 12, 15, 18 et 25 ans permettent aux débutants de rentrer dans la marque. Le Vintage 2008 ou les King Alexander III, Cigare Malt et Port Wood Reserve, sont également de belles portes d’accès à cette distillerie. Des produits qui reflètent néanmoins l’esprit de Richard Paterson, avec pas moins de six maturations pour le King Alexander, il passe ainsi en fûts de bourbon, de xérès oloroso, de madère, de marsala, de porto et de cabernet sauvignon.
 
Ce qui lui apporte cette rare délicatesse avec un nez de cuir et de fruits confits. Onctueux, épicé, c’est une véritable gourmandise.

Restons en Ecosse, mais dans un registre différent avec la distillerie Loch Lomond. Fruit du hasard, c’est encore un cerf et ses bois majestueux qui sont l’image de la marque. Après une fermeture au début du 19ème siècle, cette distillerie historique renaît de ses cendres en 1964.
 
Alors qu’elle était située au nord du Loch, elle est reconstruite à l’opposé dans la bourgade d’Alexandria en lieu et place d’une ancienne teinturerie.
 
Posée sur la frontière entre les Highlands et les Lowlands, la distillerie Loch Lomond fait figure d’exception, outre le fait d’être l’une des rares distilleries d’Ecosse à utiliser quatre types d’alambics différents (notamment un Lomond qui associe les caractéristiques d’un pot still traditionnel et d’un coffey still), elle fait également partie des rares distilleries à posséder sa tonnellerie intégrée.
 
Une première particularité qui lui permet d’élaborer un choix de single malts aux profils aromatiques très différents. Quant à la tonnellerie intégrée depuis 1994 par le tonnelier Tommy Wallace, elle facilite la gestion de l’élevage ce qui n’interdit pas l’utilisation de fûts de bourbon ou de sherry en fonction des différentes cuvées.
 
Riche d’un catalogue de onze références, la distillerie de Loch Lomond présente en cette fin d’année un coffret contenant trois whiskies de 12 ans d’âge. Il s’agit d’une bouteille de Loch Lomond 70cl accompagnée de deux flacons de 5cl chacun de Inchmurin et de Inchmoan. Un choix parfait pour faire connaissance avec plusieurs références de la maison.
 
Les amateurs de tourbe fumée se retrouveront avec cet Inchmoan 12 ans qui offre une bouche épicée et délicate. A l’opposé le Inchmurrin avec une bouche de fruits à noyaux s’accorde parfaitement avec des desserts au chocolat avec une gourmandise que l’on retrouve dans Loch Lomond 12 ans. Légèrement boisé et tourbé, il accompagne idéalement un joli pâté en croûte.

Après la tradition écossaise, voici le savoir-faire français. Reconnue mondialement pour ses productions de cognac, d’armagnac et de calvados, la France met cette expertise au profit d’une production de whisky. Cela depuis quelques années.
 
Une drôle d’idée me direz-vous, mais pas du tout, il faut savoir que les trois spiritueux nationaux se vendent très mal sur le territoire français alors que le whisky « fait un carton ». La clientèle jeune boude le cognac jugé trop vieux en dépit de nombreux efforts pour rajeunir le produit. L’armagnac est ignoré quant au calvados, il reste le calva pousse-café.
 
Cela malgré la qualité réelle de ces trois alcools. Difficile de changer une image. Voilà pourquoi les producteurs, notamment de cognac, se tournent vers la production de whisky avec un savoir-faire évident. Témoin, ce nouveau whisky intégralement élaboré en France.
 
L’Evadé, c’est son nom, est un pur malt issu de l’agriculture française. Une marque développée par Whiskies du monde en partenariat avec une importante distillerie française qui commercialise déjà sa propre marque. Ainsi de la culture de l’orge à la production des tonneaux, le made in France est à 100%. Sans oublier bien sûr la distillation et l’élevage.
 
Pour l’instant, cette toute jeune marque proposée par Whiskies du monde ne comporte que deux références : un single malt et un single malt tourbé. Une troisième est attendue dès 2020. Avec une robe très pâle le malt tourbé se remarque par un nez délicat et légèrement fumé tandis que l’attaque en bouche révèle immédiatement cet aspect tourbé très apprécié des amateurs français. La longueur en bouche est délicate avec une rondeur très pâtissière.
 
Quant au single malt classique, il offre une attaque franche et ardente. Avec une bouche épicée dans la longueur, il offre un final de caramel salé très agréable. Cet assemblage de jus, vieillis dans six types de fûts différents (chêne français neuf et vintage, chêne américain neuf, bourbon, cognac, bourgogne rouge), témoigne du savoir français en matière de distillation.
 
Joël Chassaing-Cuvillier

Publié le 18/12/2019 à 01:00 | Lu 2036 fois





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