Volet solidarité du plan de relance : 70 millions pour les personnes âgées

La secrétaire d’Etat à la Solidarité, Valérie Létard, a détaillé, le 15 janvier 2009 la ventilation des 200 millions d’euros du volet solidarité du plan de relance, dont 70 millions seront débloqués en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées.


Comme le rappelle le site Internet du gouvernement de François Fillon, le 4 décembre dernier, à Douai (Nord), le président de la République avait annoncé que plus de 200 millions d’euros seraient « dévolus à la mise en œuvre d’un plan d’équipement rapide, sur l’année 2009, en crèches, en maisons de retraite et en unités nouvelles pour malades difficiles destinées aux hôpitaux psychiatriques français ».

Lors d’un déplacement, le 15 janvier dernier, dans une maison de retraite à Droué (Loir-et-Cher), Valérie Létard a annoncé que sur ces 200 millions d’euros, 70 millions seraient débloqués en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées. Les 130 millions restants devant servir à la création de places en crèches et en unités de soins psychiatriques.

Sur ces 70 millions, « 50 millions seront affectés à la construction de maisons de retraite et 20 millions à la construction de structures accueillant les personnes handicapées », a déclaré la ministre dans un entretien du 15 janvier, au Parisien/Aujourd’hui en France. Ces 70 millions d’euros s’ajouteront aux 260 millions déjà disponibles pour le secteur médico-social.

Concrètement, selon le communiqué du secrétariat d’Etat : ces nouveaux crédits permettront de : créer, en 2009, quelque 12 500 places supplémentaires en maisons de retraite, au lieu de 7 500. Soit 60 % de plus ; démarrer la construction de trois maisons de retraite de plus dans chaque région, soit 60 de plus à l’horizon 2011 ; créer 20 000 emplois de soignants : 10 000 dans les établissements existants et 10 000 dans les nouveaux établissements. « Ces nouveaux emplois viendront renforcer le plan des métiers au service des personnes âgées et des personnes handicapées lancé en février 2008, dont l’objectif est le recrutement et la formation de 400 000 personnes avant 2015 » affirme encore le gouvernement.

Le Synerpa accueille positivement le Plan de relance
Le Synerpa, premier syndicat national de maisons de retraite privées, se réjouit que les personnes âgées n’aient pas été oubliées dans le Plan de relance national destiné à faire face à la crise qui touche le pays.

« 5.000 places qui se rajoutent aux 7.500 initialement budgétés… 10.000 nouveaux soignants en plus des 10.000 déjà prévus… » Ces annonces faites par Valérie Létard sont accueillies positivement par le syndicat, précise un communiqué qui précise par ailleurs qu’il « réclame depuis des années une vraie réponse à la pénurie actuelle de places en maison de retraite et des moyens supplémentaires pour ce secteur, important générateur d’emplois et d’activité économique. Les besoins considérables d’ici 2015 pour faire face au vieillissement de la population et à l’augmentation de la dépendance, semblent donc être enfin pris en compte ».

Le syndicat s’inquiète cependant : « pas un mot dans le Plan de relance sur les financements de l’assurance maladie, crédits pourtant indispensables pourtant à la création d’établissements pour personnes âgées dépendantes… »

De son côté, l’AD-PA (qui regroupe au plan national les directeurs de services à domicile et d’établissements) considère dans un communiqué que ce plan de relance pour les personnes âgées est « un verre d’eau dans le désert »…
Et d’argumenter : « les Pouvoirs Publics annoncent 50 millions d’euros pour les personnes âgées ; or, ces crédits sont déjà dans le budget de la CNSA. Une telle annonce n’a donc rien à voir avec un plan de relance ».

Pour l’AD-PA, « un vrai plan de relance supposerait cinq éléments :
- Mobiliser des montants significatifs (le coût de construction d’un établissement est de 10 à 15 millions euros. Avec 50 millions, on peut créer 4 à 5 établissements).
- Débloquer tous les crédits existants. A ce jour, 500 millions euros sont bloqués par l’Etat dans les comptes de la CNSA. Pascal CHAMPVERT, président de l’AD-PA et membre du Conseil de la CNSA, se demande pourquoi ces crédits restent gelés.
- Rendre les 520 millions euros détournés au détriment des personnes âgées par l’Etat pour combler ses déficits et ceux de la Sécurité Sociale.
- Concerner l’ensemble des personnes âgées, donc aussi celles vivant à domicile qui viennent d’être gravement touchées par la récente vague de froid.
- Injecter des crédits nouveaux : dans son rapport de 2005, la Cour des Comptes indique que les besoins des personnes âgées ne sont couverts qu’à moitié. Pour doubler l’aide aux personnes âgées fragilisées, à domicile et en établissement, il faudrait débloquer 6 à 7 milliards d’euros ce qui permettrait, au-delà de la réponse éthique aux besoins de nos aînés, la création dans notre pays, de 4 à 500 000 emplois non délocalisables
».

Publié le 16/01/2009 à 12:33 | Lu 5797 fois





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