Vivre son couple, la sexualité en parler tout simplement : grande campagne d’information nationale

Du 20 septembre au 2 octobre 2010, les Français n’ont plus d’excuses pour ne pas parler de leurs problèmes de sexualité ! Fatigue, stress, mal de tête… Près d’un Français sur quatre (24%) a déjà inventé une excuse pour masquer un problème sexuel ou éviter un rapport sexuel avec son ou sa partenaire, d’après l’étude Institut Lilly/IFOP 2010*. Parce que de vrais troubles sexuels peuvent se cacher derrière ces fausses excuses et qu’il reste difficile d’en parler, l’Institut Lilly organise donc la 2ème campagne nationale d’information « Vivre son couple, la sexualité, en parler tout simplement ! ». Pendant deux semaines, le grand public pourra venir poser ses questions gratuitement à des professionnels qui sillonneront les routes de France.


Vivre son couple, la sexualité en parler tout simplement : grande campagne d’information nationale
Dans chacune des sept villes de la tournée 2010 (aujourd’hui à Paris), les visiteurs auront l’opportunité de rencontrer gratuitement et sans rendez-vous des spécialistes de l’Association pour le développement de l’information et de la recherche sur la sexualité (ADIRS), psychologues et sexologues, et de bénéficier de conseils personnalisés pour mieux vivre leur couple.

« L’expérience de la tournée 2009 nous a montré qu’il existe une très forte demande et un grand besoin d’information de la part du public. Malgré la levée des tabous de façon générale, les problèmes sexuels restent difficiles à aborder de façon concrète. En allant à la rencontre des personnes qui peuvent être demandeuses, nous leur donnons l’opportunité de pouvoir parler de leur problème et d’envisager des solutions » explique Antoine Lemaire, endocrinologue-sexologue à Lille et président de l’ADIRS.

Autour de témoignages vidéo d’experts et d’animations interactives, une large documentation sera également mise à la disposition du public : comment aborder un trouble sexuel avec son médecin, les symptômes des troubles de l’érection, le diabète et la sexualité,... Ces informations pourront également être consultées en ligne sur le site https://www.santedeshommes.fr/.

Vraies raisons, fausses excuses !

Près du quart des Français interrogés (24%) déclare avoir déjà inventé une excuse pour masquer un problème sexuel ou éviter un rapport avec son ou sa partenaire. Ce comportement est amplifié chez les femmes avec 33% de femmes concernées contre 15% chez les hommes. L’étude Institut Lilly/IFOP 2010 montre également que dans près de 40% des cas, les personnes ressentant un manque de désir dans leur couple (39%) ou ayant rencontré des problèmes d’érection (38%) ont déjà inventé des excuses pour ne pas faire l’amour avec leur partenaire.

« Si les couples peuvent avoir recours à ce type d’excuses pour cacher une baisse passagère de libido sans froisser le partenaire, ces alibis servent aussi à dissimuler un véritable problème sexuel comme par exemple un dysfonctionnement érectile chez l’homme ou une absence d’orgasme chez la femme. La honte, la difficulté de se confronter au problème ou l’apparente absence de solution peuvent motiver ce mensonge » explique le Professeur Pierre Costa, chef du service urologie au CHU de Nîmes et président de l’AIHUS.

Parmi les excuses les plus fréquentes, la fatigue est la plus citée (45%), suivie de la proximité des enfants, parents ou voisins (35%), de préoccupations liées à l’argent ou au travail (33%), ainsi que le mal de tête (28%) et l’excès alimentaire ou d’alcool (25%). Si les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à prétexter la présence des enfants (43% contre 14%) et deux fois plus nombreuses à utiliser le –fameux- mal de tête comme excuse (33% contre 17%), les hommes (38% contre 30% des femmes) – en particulier âgés de moins de 35 ans (41% contre 38% des femmes de moins de 35 ans) –privilégient les préoccupations liées à l’argent ou au travail.

Du désir au plaisir… quand la « mécanique s’enraye »

Si le manque de désir dans le couple reste le problème le plus fréquemment cité (49%), il est également plus féminin (53% des femmes contre 44% des hommes), en particulier chez les femmes de moins de 35 ans qui déclarent plus fréquemment (56% contre 52% des femmes de plus de 35 ans) que les autres être confrontées à ce problème.

De même, les hommes sont plus nombreux que les femmes à souligner l’existence de problème d’éjaculation précoce (34% des hommes contre 27% des femmes) ou de dysfonction érectile (31% des hommes contre 27% chez les femmes). Ces derniers sont particulièrement liés à l’âge : de 17% chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans, le pourcentage de personnes se déclarant concernés par les problèmes d’érection après 65 ans passe à 40%.

« Effectivement les troubles de la sexualité existent aussi bien chez la femme que chez l’homme. Chez la femme, le trouble du désir est le plus fréquemment rencontré, ainsi que l’anorgasmie ou l’absence d’orgasme. Chez l’homme, on rencontre fréquemment les troubles de l’érection, ainsi que les problèmes d’éjaculation précoce, ce dernier dysfonctionnement particulièrement chez les hommes plus jeunes » indique le Docteur Sylvain Mimoun, gynécologue-andrologue à l’hôpital Cochin à Paris.

Mais plus important encore, les différents problèmes sexuels sont corrélés entre eux. Ainsi, les personnes ayant rencontré un manque de désir dans leur couple sont surreprésentées dans les rangs des individus ayant déjà eu un problème d’érection : 78% contre 49% en moyenne chez l’ensemble des Français.

De même, la proportion de personnes admettant avoir eu des problèmes d’éjaculation précoce est deux fois plus élevée dans les rangs des personnes ayant des problèmes d’érection (58%) que chez l’ensemble des Français (31%). Enfin, la proportion de répondants ayant des problèmes d’érection est plus élevée chez les personnes ayant rencontré un manque de désir dans leur couple (46%) que dans l’ensemble de la population (29%).

« Les troubles de la sexualité sont interactifs les uns avec les autres, c’est-à-dire que les troubles de l’homme peuvent réagir sur la femme et vice et versa. Un manque de désir chez les femmes peut être source de stress et d’angoisse chez son partenaire qui pourra alors rencontrer des problèmes d’érection. A l’inverse, une absence d’orgasme chez la femme peut être due à une érection insuffisante ou à un problème d’éjaculation précoce » explique encore le Docteur Sylvain Mimoun.

Des problèmes psychologiques… aux origines organiques

Interrogés sur les facteurs pouvant expliquer leur problème sexuel, les Français mettent majoritairement en cause le stress et les préoccupations (57% des personnes confrontées à un manque de désir ou à un problème d’érection).

D’autre part, 31% des Français interrogés ayant l’expérience de troubles érectiles considèrent ce problème comme une maladie. Le pourcentage tombe à 27% chez les personnes ayant rencontré un problème d’éjaculation précoce et à 17% dans le cas d’un manque de désir.

« Un trouble sexuel tel que la dysfonction érectile peut être d’origine psychologique ou organique, c'est-à-dire lié à une maladie. La part psychologique est importante car elle intervient même dans le cas où le trouble a une cause organique et peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie, l’estime de soi ou les relations de couple. C’est probablement pour toutes ces raisons que les personnes concernées ne considèrent pas cela comme une maladie à proprement parlé » explique le Professeur Pascal Rischmann, chef de service urologie au CHU de Toulouse Rangueil et président de l’AFU.

Le dialogue, en tête des solutions

Pourtant parmi les solutions envisagées pour régler un problème sexuel, le dialogue avec le médecin est cité en 1ère position par 26% des personnes interrogées, derrière la communication au sein du couple (35%). La recherche de solutions sur Internet (6%) et pimenter sa vie de couple (9%) sont également des moyens cités par les personnes interrogées pour remédier à un problème sexuel. Enfin, pour 18% des Français, aucune solution ne parait envisageable !

« Ce résultat démontre à quel point les personnes concernées peuvent se sentir dans une impasse. Pourtant il existe de multiples solutions pour venir à bout d’un problème sexuel, de la prise en charge psychologique à la mise en place de traitements en fonction de la pathologie en cause. Mais pour envisager ces solutions, la première étape essentielle passe par le dialogue, d’abord peut être au sein du couple pour dédramatiser la solution, et ensuite avec un médecin qui pourra orienter le patient vers la solution la mieux adaptée » indique le Professeur Pascal Rischmann.

L’amour d’abord… ?

Troubles du désir, de l’érection, du plaisir… Plus des trois quarts des Français (76%) estiment que les pannes sexuelles ont des conséquences sur la vie de couple. Pour 40% d’entre eux, ces problèmes ont uniquement un impact sexuel, tandis que 36% pensent que cela a également une influence sur l’entente ou l’harmonie du couple.

Infos pratiques

« Vivre son couple, la sexualité, en parler tout simplement » : du 20 septembre au 2 octobre, accès gratuit
Paris, le 22 – Parc de la Villette, Place de la Fontaine aux Lions
Rouen, le 23 – Place Saint Marc
Rennes le 24 - Place des Lices, le 25 - Place St Mélaine
Bordeaux, le 27 et 28 – Place de la Victoire
Marseille, le 29 et 30 – Square Léon Blum, allées de Meilhan
Strasbourg, le 1er et 2 octobre – Place des Halles

*Etude Institut Lilly / IFOP – Septembre 2010. « Les français et la sexualité dans le couple ». Echantillon de 1035 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Menée du 16 au 18 juin 2010

Publié le 22/09/2010 à 10:01 | Lu 5530 fois