Vivere : un beau documentaire sur la maladie d'Alzheimer

Le 18 janvier sortira en salles Vivere. Réalisée par Judith Abitbol, ce documentaire traite avec douceur, pudeur et générosité de la maladie d'Alzheimer et de son accompagnement jusqu’à la fin de la vie. La réalisatrice a suivi pendant huit ans une fille et sa maman atteinte de la maladie. A découvrir.


Voici un très beau documentaire à découvrir à salles dans les prochains jours. En effet, Judith Abitbol a filmé pendant huit années, les relations d’une maman Ede Bartolozzi et de sa fille Paola Bartolozzi. Durant 109 minutes, la réalisatrice témoigne avec douceur et pudeur de cette relation unique et raconte cet amour partagé liant cet enfant à sa mère.
 
« Pendant huit années, je filme ce qui est en train de disparaître. Je le sais. Elle aussi savait » indique la réalisatrice. Et d’ajouter : « pendant des années j’ai filmé Ede, attirée, aimantée par cette vie minuscule. Plus je m‘en approchais plus elle grandissait ».
 
« Ede et Paola, sa fille, étaient liées par un amour extraordinaire. Ce film montre cet amour-là, dans ce village, avec la famille, les amis, les voisins. Les étreintes des corps, les visages et les mains. Il témoigne de ce qui restera : l'immense joie de vivre et d'avoir aimé. Depuis l’enfance je filme la vie. Je la retiens ».
 
« Filmer est très proche pour moi de ce que dit Annie Ernaux de l’écriture, "…Écrire c’est être attentif d’une autre façon aux autres, aux lieux, au temps et à soi-même". C’est ce que je nomme asile, comme abri, refuge, et les fruits de cet asile sont les rushes de ce que je filme ».
 
« Regarder le monde avec ma caméra, le détailler attentivement, patiemment, l’écouter, est une manière de continuer à apprendre, à inventer, à aimer ; une obsession à garder la mémoire de ce qui pourrait manquer plus tard
 ».
 
Partenaire de l’événement, l’association France Alzheimer et maladies apparentées participe à la diffusion de ce documentaire. C’est pourquoi, avec le soutien des associations départementales France Alzheimer, le documentaire sera projeté dans plusieurs cinémas à travers la France.
 
Rappelons qu’aujourd’hui, 900.000 personnes en France sont directement touchées par la maladie d’Alzheimer et 600 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque jour ! Cette pathologie évolutive qui n’affecte pas uniquement les personnes âgées peut être difficile à vivre tant pour le malade lui-même que ses proches. 
 
Judith Abitbol a commencé à écrire avant de filmer. C'est lorsque son père lui a offert une caméra Super 8mm à ses 14 ans qu'elle s'est abondement prêtée à l'exercice de la mise en scène. Elle se souvient : « Des films très courts, fragments de regards par centaines, poétiques, expérimentaux, réalistes, documentaires, familiaux. Je n’ai presque jamais cessé. J’écris aussi bien des scénarios que des textes qui n’ont rien de cinématographique. Filmer pour moi c’est aussi écrire. Presque tous les cinéastes écrivent je crois, c’est très lié. Et puis : Ortega y Gasset a affirmé que chacun a un projet essentiel – peut-être unique – qu’il voue son existence à refuser, ou à accomplir, luttant presque toujours contre lui, dans un combat obscur, désespéré et vivant ».

Publié le 18/01/2017 à 01:00 | Lu 2740 fois