Mais, bon, lorsque l’on exerce le métier de journaliste, on se doit d’être quelque peu entêté, et, toujours pas découragés, nous allons voir ce que nous propose le dictionnaire pour le mot vieillir. Et là … Vieillir apparaît en 1. Comme devenir vieux (celle-là, on nous l’avait déjà faite), être marqué par l’âge (ce n’est guère mieux !), puis en 3 : perdre de sa force, de son efficacité avec le temps (dur !) , mais ô surprise, en 4, acquérir certaines qualités par l’effet du temps…

Alors, certes, le temps altère, use ce sur quoi il passe, les hommes en particulier, trop vivants pour lui résister… Mais, vieillir, quoi qu’en pensent nos sociétés contemporaines, ce n’est pas que perdre... C’est aussi gagner. En sagesse, en disponibilité pour les choses essentielles, en sérénité, en art de vivre que les temps affairés où l’on travaillait d’arrache-pied permettaient si peu de pratiquer…

Si l’activité de production, la rapidité, l’efficacité, la performance sont aujourd’hui des valeurs fondamentales sur l’autel desquelles on sacrifie volontiers le grand âge et sa perte du pouvoir de faire, il faut garder en tête que le pouvoir d’être ne fait lui que se renforcer avec les années, allégé des contraintes de la vie active.

Et rappeler avec force que la perte de certaines facultés n’est pas une perte de dignité, pas plus que la perte de certaines maîtrises n’est une perte d’humanité.

par Nancy Cattan, journaliste santé

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