USA : un médicament expérimental serait efficace pour abaisser le mauvais cholestérol

Selon un récent communiqué de la Mayo Clinic, des injections administrées deux fois par an, d'un médicament expérimental de réduction du cholestérol, le Inclisiran, se seraient efficaces pour abaisser le LDL, souvent appelé le « mauvais cholestérol » chez des patients prenant déjà la dose maximale de médicaments à base de statines selon les données de l'essai ORION-10 présenté en novembre dernier.


Rappelons que le cholestérol est un lipide indispensable à notre organisme… Pourtant, revient toujours l’éternelle question : est-il bon ou mauvais ? Sans lui, notre équilibre serait compromis mais quand il y en a trop, plus de mauvais que de bon, il y a un vrai risque pour notre santé.
 
En cause : une alimentation trop riche en graisses saturées, le tabagisme, la sédentarité (encore elle), la prise de certains médicaments comme les corticoïdes, des troubles du métabolisme comme le diabète ou l’hyperthyroïdie, … Lorsque le taux de cholestérol est bon, il s’autorégule naturellement. Aujourd’hui, la question est de savoir comment on peut gérer le mauvais cholestérol qui endommage les artères ?
 
Des niveaux élevés de LDL s'accumulent dans les parois des artères, les durcissent et les rétrécissent, augmentant de facto le risque de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. « Il est essentiel de maintenir un niveau bas du LDL pendant une période prolongée afin de réduire le risque de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux » indique le Scott Wright cardiologue à la Mayo Clinic et chercheur principal de l'essai ORION-10.
 
ORION-10 est une étude de phase 3 randomisée, à double insu et contrôlée contre placebo réalisé sur 145 sites aux États-Unis. Elle a concerné 1.561 participants atteints d'une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie (maladie où la plaque s’accumule dans les artères) et souffrant d'un taux LDL élevé (supérieur à 70 milligrammes par décilitre), malgré des traitements à base d’une administration maximale tolérée de statines orales.
 
Les participants ont reçu Inclisiran (développé par The Medicines Company) ou un placebo par injection sous-cutanée à l'inclusion, puis à trois mois et tous les six mois par la suite. Les résultats ont montré que ce traitement administré au départ, puis de nouveau à trois mois et tous les six mois aurait entraîné des réductions des taux de LDL vs placebo de 58% au jour 510 et aurait démontré des réductions des taux de LDL vs placebo en moyenne de 56% du jour 90 au jour 540.
 
« Les données montrent que l'Inclisiran administré deux fois par an a permis d'obtenir des réductions durables et indéniables du taux de LDL, tout en assurant un excellent profil d'innocuité sans aucun effet secondaire sur le plan hépatique ou rénal lié au traitement », explique le Dr Wright qui travaille pour The Medicine Company.
 
Et le spécialiste d’ajouter : « l'administration semestrielle par un professionnel de la santé coïncide avec les consultations habituelles des patients, ce qui peut contribuer à l’observance du traitement médicamenteux ».
 
A ce sujet, rappelons que l’Alliance du cœur va déployer l’année prochaine une vaste campagne de sensibilisation sur les risques cardiovasculaires provoqués par le cholestérol. De fait, rappelons que cette maladie silencieuse et encore mal diagnostiquée, concerne… un quart des Français ! Elle serait à l’origine d’un infarctus sur deux et près de 20% de la population adulte présenterait une hypercholestérolémie.

Publié le 17/12/2019 à 01:00 | Lu 1530 fois