Trois œuvres de Franz Bartelt à découvrir : Laide au logement





Franz Bartelt élabore une œuvre décapante à travers des histoires aussi loufoques que bien ficelées. Il joue de son ton noir et cynique pour emmener son lecteur dans une tranquille et déstabilisante inquiétude.

Son ressort est une subtile subversion où l’absurdité n’est jamais loin. On pense à Ionesco à la lecture du récit « Les nœuds », où ceux-ci s’accumulent à la manière des chaises de l’académicien. Jeux de mots, quiproquos dont on devine l’usage qui en est fait avec le mot « nœud », lieux communs… sont mis au service de ce texte pour transgresser le quotidien.

« Navada » est un roman policier où chaque chapitre est valorisé par des exergues hilarantes dont le premier est « il y a une mémoire du rectum, mais elle ne retient pas tout ». La sagesse du roman est dans cette phrase : « Sans le spectacle du crime, que serait l’existence des gens probes, sinon une morne plaine ».
La belle maison

Franz Bartelt persifle et signe l’histoire d’une cité heureuse, Cons-sur-Lombe, contée dans « La Belle Maison ». C’est une pochade animée par une population de pochards. Là, on est dans le politiquement correct, dans l’humanitaire, dans la charité, dans la bondieuserie. On est donc dans l’hypocrisie, ici drôlement dévoilée, avec ce qu’il faut de cruauté sous-jacente pour exciter la perversité du lecteur.

Voilà les Capouille, un couple de marginaux, tout de saleté et de désœuvrement, qui vit dans une masure au dehors de la ville. Le maire de cette ville si propre -il interdit sur sa commune les maladies contagieuses- décide avec le concours de ses administrés d’offrir un logement neuf à ces malheureux. Il s’ensuit cette histoire savoureuse et déjantée…

Les nœuds / Editions le Dilettante / 92 pages - 12 euros
Navada / Edition la branche / 92 pages - 10 euros
La Belle Maison / Edition le Dillettante / 156 pages - 15 euros

Trois œuvres de Franz Bartelt

Article publié le 30/06/2008 à 08:46 | Lu 2623 fois