Traitements et observance : les nouvelles technos pourraient venir en aide aux seniors...

Selon l'étude OpinionWay/Welcoop « Patients et Observance », seuls 42% des patients ayant suivi un traitement médical au cours des six derniers mois l’ont respecté intégralement ; 55% ne l’ont respecté que partiellement et 2%... pas respecté du tout ! Raisons et conséquences. Détails.


Traitements et observance : les nouvelles technos pourraient venir en aide aux seniors...
Ainsi, selon cette récente étude (dévoilée fin novembre à Deauville), plus de la moitié des Français (56%) ont suivi un traitement au cours des six derniers mois dont 53% sur prescription (sur ordonnance) et 5% sans prescription. Naturellement, sans trop de surprise, les quinquas et plus sont davantage concernés (70%), tout comme la quasi-totalité des personnes (93%) atteintes d'Affection de Longue Durée (ALD).
 
Pour autant, seules 42% des personnes interrogées ont intégralement respecté le traitement prescrit par le médecin ou recommandé par le pharmacien, ou encore indiqué sur la notice. Plus de la moitié, 55%, ne l’a respecté que partiellement et 2% pas respecté du tout !

« Le fait marquant de cette étude est la perception des Français sur l’observance. En effet, la grande majorité des individus ayant suivi un traitement au cours de ces six derniers mois sont persuadés d’avoir été observants, aussi bien sur la posologie que sur la durée du traitement. Or, dans les faits, moins d’un Français sur deux ayant suivi un traitement au cours de ces six derniers mois a réellement été observant », remarque Nadia Auzanneau, directrice d’OpinionWay Santé.
 
Si le suivi du traitement et le respect de la posologie sont bons, les oublis sont fréquents. En effet, plus de la moitié des personnes interrogées déclarent avoir déjà oublié de prendre leur traitement au moins une fois (56%) dont 16% fréquemment, ce qui reste un niveau élevé.
 
L'oubli et les effets secondaires : principales sources de non-observance

Parmi les 5% de personnes n’ayant pas respecté leur traitement pendant toute la durée prescrite : 25% citent l’oubli comme raison majeure ; 24%, la crainte des effets secondaires ; 19% invoquent la guérison totale avant la fin du traitement et 14%, la lassitude.

« Médecins, infirmières, pharmaciens, tous les professionnels de santé doivent travailler en bonne coordination. Si le médecin a un rôle dans le diagnostic et le choix du traitement, il faut bien ensuite que les patients soient suivis de façon régulière. Quatre millions de Français franchissent chaque jour la porte d'une officine. Il est courant que les personnes âgées, par exemple, se rendent à l’officine toutes les semaines. Expliquer des choses pratiques de la vraie vie est ce qui fait ce lien social fort entre les patients et leur pharmacien », souligne de son côté Thierry Chapusot, président du Directoire du groupe Welcoop, coopérative de pharmaciens.
 
A noter que le coût trop élevé du reste à charge est cité dans 5% des cas. Le docteur Eric Couhet, médecin généraliste, remarque qu’en fin de mois, ses consultations sont moins remplies. « En cette période de crise, le coût des traitements joue sans doute et tout particulièrement sur l’observance. »
 
Un fort besoin d’information sur la maladie et ses traitements

Ces résultats mettent en évidence un besoin d'information important des patients, notamment sur la maladie et son évolution (32%), sur les risques encourus en cas de non-observance (34%) et sur davantage d'explications sur les traitements (32%). Ces informations sont davantage plébiscitées par les plus âgés. En effet, plus du tiers 36% des 50 ans et plus souhaitent plus d’information sur les conséquences d’une mauvaise observance contre 34% des 18-34 ans ; et 34% des 50 ans et plus veulent plus d’explications sur les traitements contre 30% des 18-34 ans.
 
Pour Céline Lis-Raoux, co-fondatrice de Rose Magazine : « le cancer est une des seules maladies où le remède est apparemment et immédiatement souvent plus violent que la maladie elle-même. Une chimiothérapie adjuvante rendra le patient au mieux malade, au pire aplasique et sans forces, alors que la tumeur, dans les cas où elle est détectée tôt, n'est pas spécialement douloureuse. C'est un vrai effort intellectuel pour le patient que d'accepter de traverser de telles souffrances pour détruire un hôte invisible. A cela, s'ajoute le manque d’information sur la majorité des effets secondaires, y compris sur l'hormonothérapie qui, à l'usage, s'avère un des traitements les moins bien tolérés par les femmes. »
 
Le numérique plébiscité par les patients pour lutter contre la non-observance mais une défiance persistante envers les informations santé sur Internet

Pour lutter contre les oublis et mieux prendre leurs traitements : 40% des Français prônent le pilulier électronique ou intelligent, notamment les 35/49 ans et les personnes en ALD (respectivement 43% et 49%) ; un tiers aimerait un SMS de rappel, et près de la moitié des moins de 35 ans (43%). « Les personnes âgées, souvent traitées pour des affections de longue durée et les plus motivées à l’observance du traitement, demandent à être aidées pour éviter les oublis. Les objets connectés vont prendre de plus en plus d'importance dans le monde de la santé », conclut Thierry Chapusot.

Publié le 02/12/2014 à 02:20 | Lu 9375 fois