Traitements anti-cholestérol : l'Assurance Maladie renforce son action pour une meilleure utilisation

Dans un contexte de vieillissement de la population et parallèlement, d’augmentation incessante de la consommation de médicaments visant à réduire le « mauvais » cholestérol, l’Assurance Maladie et les médecins libéraux se sont fixés pour objectif l’amélioration de l’utilisation des statines et la maîtrise de croissance de ces dépenses…


Utilisés pour traiter l'excès de « mauvais » cholestérol, les traitements par statines connaissaient, depuis plusieurs années des taux de croissance très élevés (+ 16% en 2003, +14% en 2004) et des dépenses proches du milliard d'euros chaque année. Parallèlement, des études ont souligné que les traitements par statines ne sont pas toujours prescrits dans le cadre des recommandations sanitaires de l'Afssaps et que les mesures hygiénodiététiques, à la base de la prise en charge des patients, sont souvent négligées.

Cette classe thérapeutique constitue ainsi un enjeu majeur pour l'Assurance Maladie, à la fois sur le plan de la santé publique et d'un point de vue économique. Partageant ce constat, l'Assurance Maladie et les médecins libéraux se sont fixés pour objectif, dans la convention médicale de 2005, l'amélioration de l'utilisation des statines et la maîtrise de la croissance de ces dépenses.

Des résultats tangibles... Les actions menées depuis 2005 (maîtrise médicalisée, baisses de prix, introduction des génériques) ont permis d'enrayer les fortes hausses des années passées. Ainsi, en 2006, les dépenses de statines avaient diminué pour la 1ère fois de -4,4% et ont enregistré une baisse identique en 2007 (- 4,4%). Pour l'ensemble des médicaments hypolipémiants, la baisse est de -3,9% en 2007 (-3,2% en 2006). Et le communiqué de l’Assurance Maladie de rappeler que « le coût mensuel d'un traitement par statines seules a également diminué : de 31 euros par patient en 2002 à 23 euros en 2007 ».

La progression annuelle du nombre de traitements s'est également infléchie, alors même que plusieurs facteurs tendent à les faire progresser (augmentation des maladies cardiovasculaires, hausse des traitements par statines des diabétiques, etc.). Enfin, apparus sur le marché français en 2005, les génériques de la simvastatine et de la pravastatine ont bénéficié d'un fort développement, avec un taux de substitution de 90% en 2007.

Au total, depuis 2005, les actions de maîtrise médicalisée sur le thème des statines ont permis d'économiser près de 390 millions d'euros. De bons résultats, estime l’Assurance Maladie, mais « encore insuffisants ». En effet, des marges de progrès importantes demeurent pour améliorer l'utilisation des statines et les prescrire à bon escient.

Ainsi, selon des données 2006, la France occupe toujours le 1er rang en Europe des dépenses de statines par habitant et le 2ème pour les volumes consommés.

Publié le 09/06/2008 à 09:39 | Lu 5339 fois