Taiwan : le point sur le financement de la dépendance et les aides aux agriculteurs âgés

La mise en place d’une assurance dépendance universelle interviendra-t-elle à la date envisagée, soit 2017 ou 2018 ? Le président de la République, Ma Ying-jeou a semblé, ces derniers temps, remettre en cause le calendrier de cette réforme, en l’assimilant à un « gouffre financier » indique un récent article publié sur le site Internet Taiwaninfo.nat.gov.tw, page officielle du gouvernement taïwanais. Dans le même temps, une étude souligne les effets pervers pour la filière agricole des aides accordées aux agriculteurs âgés.


« A l’avenir, la prise en charge des personnes âgées représentera un grand défi pour l’Etat », a déclaré le chef de l’Etat après une réunion de travail avec Chiu Wen-ta, le ministre de la Santé, sur les conséquences du vieillissement de la population. Le coût des services gériatriques va grimper en flèche, ce qui renchérira d’autant le coût de cette assurance dépendance, a-t-il ajouté.

S’il a évoqué un changement de calendrier, Ma Ying-jeou n’est cependant pas revenu sur le principe de cette réforme, qui figurait parmi ses promesses de campagne en 2008, et a demandé aux ministères concernés d’en prévoir avec prudence la mise en place.

Une autre promesse consistait à faire passer en huit ans les dépenses publiques de santé de 6,2 à 7,5% du produit intérieur brut (PIB). Après quatre années d’un premier mandat, celles-ci atteignent 6,9% du PIB.

Sur le même sujet, une étude du ministère des Sciences dirigée par Chang Chih-hao, professeur à l’Université nationale de Taiwan, critique les effets pervers des dispositifs retenus jusqu’ici pour venir en aide aux agriculteurs âgés toujours en activité. Les allocations qui leurs sont versées ont vu leur montant mensuel passer progressivement, à la faveur de décisions prises en période électorale, de 3 000 à 7 000 dollars taiwanais.

« Couplé à la minoration de la cotisation à l’assurance-santé, qui s’élève pour eux à seulement 78 dollars taiwanais par mois, ce dispositif conduit les agriculteurs âgés à prolonger leur activité bien au-delà de 65 ans », pointe Chang Chih-hao.

Il en résulte un vieillissement de la population active agricole, dont la moyenne d’âge frôle désormais 62 ans, une baisse de la productivité dans ce secteur et un grippage de la transmission des terres agricoles, démontre le chercheur. Chang Chih-hao a appelé le gouvernement à réformer ce système de manière à faciliter la transmission des exploitations agricoles.

Publié le 24/02/2012 à 09:00 | Lu 1020 fois