Stop aux sucres cachés dans les aliments !

La Fédération française des diabétiques (FFD) et l’Institut national de la consommation se sont associés pour mesurer en laboratoire les teneurs en glucides et en sucres de 192 produits alimentaires transformés : pizzas, carottes râpées, bières, mayonnaises, merguez, céleris rémoulade…. Les quantités de sucre qui ont été relevées ne sont pas anodines, jusqu’à l’équivalent de trois morceaux de sucre dans une portion de pizza royale ou un yaourt aux fruits.





Comment repérer les sucres cachés pour mieux gérer son alimentation et sa santé ? Le sucre est bien là où on ne l’attend pas et parfois en trop grande quantité. En plus de la mesure des teneurs en glucides totaux et sucres simples, les experts ont analysé les étiquettes afin de repérer les ingrédients qui contribuent aux valeurs trouvées. Les édulcorants, ajoutés dans un certain nombre de produits, ont également été répertoriés pour avoir une vue globale des sucres présents dans ces produits.
 
L’omniprésence de ce sucre dans notre alimentation pose un problème de santé publique, les Français avalent en moyenne 100 grammes de sucres par jour alors que l’Organisation mondiale de la santé en préconise 50 pour un adulte voire 25 pour une meilleure santé dentaire et un contrôle de son poids.
Par ailleurs, le sucre est très addictif : 5 à 10% des adultes ne pourraient plus s’en passer. Les autorités de santé appellent à en limiter les apports mais cela s'avère délicat car certains fabricants ont tendance à ajouter du sucre dans une grande variété de produits.
 
On trouve du sucre en quantités insoupçonnées dans les glaces et les sodas, mais aussi dans des produits où l’on ne l'attend pas. C’est ce que montrent les analyses que nous avons réalisées sur 192 produits alimentaires, en partenariat avec la Fédération française des diabétiques.
 
Du sucre blanc, bien sûr, mais aussi des « maltose », « dextrose » ou encore « sirop de glucose-fructose ». Autant d’appellations qui permettent aux fabricants d’ajouter des sucres, au nom de contraintes technologiques ou organoleptiques, sans que le consommateur en soit conscient. Or, les sucres ajoutés sont critiqués pour leur part de responsabilité dans le surpoids et, indirectement, la survenue du diabète et de maladies cardiovasculaires.

Un miniguide, détachable dans le numéro de 60 Millions de consommateurs de juillet/août, permet de connaitre, d’un seul coup d’œil, les produits les plus et les moins sucrés parmi les 192 testés. Par exemple, il faut savoir qu’il y a deux fois plus de sucres dans la référence dite allégée d’une sauce pour crudités que dans la référence standard !
 
Rappelons que la maîtrise de la consommation de sucre est un élément déterminant dans la gestion du diabète. Il était donc important pour la Fédération française des diabétiques de s’associer à cette étude permettant de montrer la présence insoupçonnée de sucres dans de nombreux produits transformés. Ces sucres se cachent sous des noms souvent méconnus et sur des étiquettes complexes à déchiffrer : cela constitue une difficulté supplémentaire pour équilibrer la glycémie au quotidien.
 
Les résultats de cette étude sont présentés dans le magazine 60 millions de consommateurs (23 juin 2016, n° 517) sous le titre « 192 produits analysés. Sucres cachés. L’overdose ! ». Cette étude conforte l’action de la Fédération dans son rôle d’information et de prévention sur l’incidence des sucres sur la santé.
 
Dans cet esprit, la FFD interroge les industriels : pourquoi rajoutez-vous des sucres dans les produits qui n’en ont pas besoin ? Pourriez-vous indiquer, avec plus de transparence et de lisibilité, la présence de sucres, ou non, dans les produits alimentaires transformés ? Certains pays, à l’image de la Belgique, se sont emparés de ce problème de santé publique en concluant des accords entre ministère de la Santé et l’industrie agroalimentaire pour réduire de 5% les apports caloriques des produits alimentaires.
 
Rappelons que la consommation de sucres a augmenté de plus de 50% dans les cinquante dernières années. Forte de ce constat, une réponse nationale et internationale est nécessaire pour endiguer l’épidémie d’obésité et de diabète.

Article publié le 28/06/2016 à 06:16 | Lu 3786 fois