Semaine Bleue 2011 : à tout âge, acteurs proches et solidaires

Pour la seconde année consécutive, le Comité national a souhaité développer le lien intergénérationnel en proposant pour l’année 2011 le thème : « À tout âge : acteurs proches et solidaires ».


La Semaine Bleue 2011 est l’occasion de renforcer et de valoriser toutes ces contributions qu’apportent les personnes âgées au sein de nos villes et de nos territoires et de promouvoir des relations d’entraide, de partage et de solidarité.

La Semaine Bleue c’est « 365 jours pour agir, 7 jours pour le dire ». Alors… Soyons nombreux à participer à cet élan de solidarité intergénérationnel !

Le regard porté par nos sociétés sur les réalités du vieillissement et du grand âge véhicule depuis plusieurs décennies son cortège d’images dégradées, reflets d’une collectivité qui ne veut plus vieillir.

Pourtant, le phénomène inédit de vieillissement de la population ne correspond pas forcément au tsunami auquel certaines personnalités ont bien voulu le comparer. Car fort heureusement la probabilité de perdre son autonomie n’intervient significativement qu’à un âge beaucoup plus élevé.

Pour s’en convaincre, il suffit de considérer que l’âge moyen d’entrée en maison de retraite ne cesse de croître au point d’avoisiner aujourd’hui les 85 ans. Et encore, à cet âge, seules 25% des personnes vivent en établissement d’hébergement. Les plus autonomes vivent le plus souvent seuls, à leur domicile, ou en couple ou chez un descendant.

Un tel nombre de personnes, quel que soit leur état de santé, ne peut être durablement marginalisé sans risquer de compromettre la cohésion de la collectivité toute entière. D’ailleurs, la plupart d’entre elles revendiquent de rester en lien avec leur entourage, qu’il soit familial ou social et en contact avec les autres générations. Ce lien s’incarne le plus souvent dans une solidarité active qui implique le plus souvent la famille lorsque la fragilité s’installe, mais peut également concerner les voisins et amis.

Une étude de mai 2000 avait révélé que l’entourage intervient sept fois sur dix quand les personnes présentent une dépendance forte. À 80%, les aidants sont les enfants mais dans 11% des cas il s’agit des voisins et amis. Ces chiffres nous rappellent que les solidarités de proximité sont encore très vives lorsque le besoin d’assistance se révèle. Pour les autres, ceux qui n’ont pas besoin d’être aidés dans les gestes de la vie quotidienne, l’important c’est de continuer à vivre, à être actif, bien inséré dans sa communauté de base, qui va de la famille à la commune, en passant par le quartier, son cercle d’amis.

Ce sont aujourd’hui les retraités qui font vivre les territoires en s’impliquant dans les solidarités de proximité : n’oublions pas qu’ils constituent le premier mode de garde de la petite enfance, le gisement le plus productif de militants associatifs et d’aidants familiaux, un levier économique puissant pour le maintien des commerces et des services dans les territoires.

Les vieux ne sont pas le fardeau que l’on dépeint trop souvent, ils ne sont pas la cause exclusive des déficits abyssaux des comptes de la protection sociale, ils sont aussi porteurs de richesses prêtes à être transmises aux autres sous forme d’engagement, de présence, de convivialité.

Consultez le calendrier des actions de la Semaine Bleue

Geneviève Laroque, marraine de la Semaine Bleue 2011

Affiche de la Semaine Bleue 2011, copyright Mric
« Jamais trop vieux pour apprendre on n’est jamais trop jeune pour enseigner, jamais trop faible pour donner on n’est jamais trop fort pour accepter. La vie est échange et solidarité. »

Acteurs, proches et solidaires dans le temps et dans l’espace, ceux d’ici et ceux d’ailleurs, ceux d’avant et ceux d’après, ceux qui se connaissent et ceux qui se supposent, voilà un programme de vie, un programme d’action, un programme de réflexion.

Les acteurs, ce sont ceux qui sont ici, qu’ils soient d’ici ou qu’ils viennent d’ailleurs. Ils sont tous de maintenant, d’aujourd’hui, mais ils ne le sont pas de la même façon. Il y a ceux qui viennent d’arriver, parce qu’il n’y a pas très longtemps qu’ils sont nés ici : les enfants, les jeunes, (jusqu’à quand est-on « jeune » ? je ne connais pas la réponse) ils sont en train de découvrir les connaissances, de commencer des expériences, certains croient en savoir plus que les anciens sur ceci ou cela et parfois, c’est vrai.

Et il y a ceux qui viennent d’arriver d’ailleurs : ceux-là ils sont de tous les âges et ils savent et apportent d’autres choses. Et puis, il y a ceux qui sont là depuis longtemps : nés ici ou nés ailleurs, ils ont accumulé les années, ils ont donc accumulé les connaissances, les expériences, les joies, les souffrances. De certains, on dit qu’ils ont une verte vieillesse, d’autres sont devenus fragiles.

Tous ces acteurs peuvent être proches spontanément, naturellement par la famille, par l’amitié, par le voisinage, par le travail partagé, par les convictions et, au-delà de ces proximités, d’autres peuvent se construire, volontairement en vue d’un objectif commun qui rejoint convictions et action.

Toutes ces proximités, spontanées ou construites aboutissent, se concrétisent dans la solidarité : la solidarité est échange, échange constamment croisé, mystérieusement égalitaire et inégalitaire à la fois : je donne et je reçois, pas la même chose, pas au même moment, pas de la même façon, mais, toujours, je donne et je reçois, don et réception entremêlés. Jamais trop vieux pour apprendre on n’est jamais trop jeune pour enseigner, jamais trop faible pour donner on n’est jamais trop fort pour accepter.

La vie est échange et solidarité.

Comment pourrait-on ne pas soutenir cette affirmation et y participer : jeunes et vieux, acteurs nous sommes, proches nous sommes et demeurons, donc solidaires nous nous revendiquons.

Publié le 17/10/2011 à 12:33 | Lu 1984 fois





Dans la même rubrique
< >