Pouvoir d’achat : les seniors se sentent fragilisés…

Selon les résultats du 2ème baromètre « Les Français et leur pouvoir d’achat »* réalisé par l’institut CSA pour le compte de Cofidis, en cette rentrée 2013, la morosité budgétaire touche l’ensemble du territoire et les Français se serrent la ceinture. Notamment les seniors, une population fragilisée et inquiète pour son pouvoir d’achat…





Le sentiment de baisse du pouvoir d’achat sur les 12 mois échus s’accentue : en août 2012, les Français étaient 59% à estimer qu’il s’était rétracté, ils sont 65% à en faire le constat en cette rentrée 2013 (+6 points).
 
Par ailleurs, plus du quart (27%) juge qu’il est resté stable (-5 points) et 7% qu’il a augmenté (-1 point). Mais les seniors, inquiets de la baisse de leur revenus à la retraite, sont encore plus pessimistes que la moyenne (77% - cf. encadré ci-dessous).
 
Dans un contexte d’incertitude économique persistante, les Français n’envisagent pas d’éclaircie : 6 sur 10 anticipent en effet une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat pour les 12 prochains mois. Ce pessimisme est partagé par l’ensemble des catégories socioprofessionnelles : 58% des ouvriers, 56% des professions intermédiaires et 54% des cadres envisagent une baisse. Les employés sont légèrement moins inquiets (44%).
 
Malgré l’anticipation d’un nouveau recul, les Français continuent de juger le niveau de leur pouvoir d’achat de manière similaire à l’an passé. Une majorité d’entre eux (58%) l’estiment « correct mais sans plus », un tiers le jugent « faible » et seuls 8% le considèrent « élevé ». Une perception qui se traduit par une gestion plus prudente de leur budget et des coupes franches en matière de consommation.
 
En l’absence de perspectives positives nos compatriotes sont moins nombreux qu’en 2012 à déclarer être à découvert au moins une fois par an (39% vs 48% en 2012). Cette baisse concerne en premier lieu les personnes étant le plus souvent à découvert : 15% déclarent l’être tous les mois contre 21% l’année dernière. Et si ces difficultés affectent en premier les catégories modestes (23% des ouvriers indiquent être à découvert tous les mois), les catégories favorisées ne sont toutefois pas à l’abri (12%). Enfin, parmi les 57% qui ne sont « jamais à découvert ou moins d’une fois par an », on trouve une forte proportion de personnes âgées de 65 ans et plus (67%).

Les seniors : une population fragilisée et inquiète pour son pouvoir d’achat

De fait, 74% des 50-65 ans et 77% des 65 ans et plus estiment que leur pouvoir d’achat a baissé au cours des 12 derniers mois. Ils sont respectivement 68% et 80% (+10 points vs 2012) à anticiper une diminution de leur pouvoir d’achat sur les 12 prochains mois.
 
Les retraités français seraient-ils donc inquiets ? Oui, à en juger de leur capacité de projection en repli : 55% d’entre eux n’envisagent aucun projet nécessitant des dépenses importantes (achat de voiture, électroménager, vacances, travaux etc.), soit 8 points de plus que l’ensemble de la population française. 59% d’entre eux (+3 points vs 2012) puisent dans leur épargne personnelle pour faire face aux dépenses imprévues ou difficultés à boucler leur fins de mois (vs 53% de la population française).

En cas de dépenses imprévues ou de difficultés à boucler les fins de mois, une majorité des Français (53%) puise dans son épargne personnelle lorsqu’elle le peut. Cette part se porte à 66 % pour les cadres, 61% pour les professions intermédiaires et 59% pour les retraités. Preuve que la période est maigre pour l’ensemble de la population, seule une minorité de Français fait appel à son entourage (5%, -2 points vs 2012). Le recours au crédit accuse également un repli notable (5%, -2 points vs 2012).
 
Ainsi, l’ensemble de la population applique un principe de prudence dans sa gestion budgétaire et revoit ses habitudes de consommation à la baisse. Les restrictions, privilégiées par les personnes disposant d’un pouvoir d’achat faible (41%), et par les catégories populaires (38%), sont le lot de chaque foyer :

- Les postes de dépenses les plus affectés par la nécessité de faire des économies relèvent comme l’année dernière des dépenses d’agrément tels que les loisirs (57%), l’habillement (56%) ou encore l’équipement de la maison (37%).

- Parmi les dépenses contraintes, l’alimentation est la première sacrifiée en cas de difficultés financières. 17% des Français ont revu à l’économie leur panier de courses. Vient ensuite l’énergie (16%), poste d’économie pour un ouvrier sur cinq (contre 12% des CSP+).
 
Téléphonie & internet : les Français rechignent à se priver


En 2012, alors même que la prudence a conduit les Français à faire des économies, ils ont préféré se restreindre sur l’alimentation, l’énergie ou même les transports (17%, 16% et 14%) que de toucher aux dépenses d’internet et téléphonie (12%). En 2013, près d’un Français sur 3 se dit prêt à envisager de réduire ses dépenses de télécommunication. Mais plus le niveau de pouvoir d’achat est estimé faible, plus ce poste est sanctuarisé, arrivant en queue de peloton des dépenses potentiellement coupées, juste devant la santé et les loyers.
Cette tendance à la réduction de certains postes de consommation devrait se renforcer dans les mois à venir, marquant l’anticipation d’une nouvelle dégradation du pouvoir d’achat.
 
- Près de la moitié des Français (46%) envisagent de diminuer leurs dépenses à la rentrée, un cinquième compte les réduire significativement.

- Au cours des 12 prochains mois, les dépenses d’agrément (équipement de la maison : 55%, habillement et loisirs : 53%) seront à nouveau les premières sacrifiées. Et si la majorité des Français prévoit de stabiliser ses dépenses dans les autres postes testés, l’énergie, les transports, les télécommunications et l’alimentation sont loin d’être épargnées : un tiers environ envisage tout de même une diminution.

- Seuls la santé, les assurances et les loyers devraient y échapper.
 
Ces restrictions affectent l’ensemble des catégories sociales : les personnes déclarant disposer d’un pouvoir d’achat élevé sont logiquement les moins nombreuses à envisager une diminution de leurs dépenses, elles anticipent cependant de stabiliser leurs dépenses (de 51% à 82%).
 
Enfin, la situation du pouvoir d’achat pourrait également affecter les grands projets de dépenses des Français : si 51% d’entre eux déclarent en prévoir, seuls 18% sont certains de les réaliser, 20% pourraient les reporter à plus tard et 13% envisagent même de les annuler. Cette proportion demeure toutefois stable par rapport à l’année dernière. Près d’un Français sur deux enfin déclare ne pas avoir de projet, et ce principalement parmi les ouvriers (50%) et les plus âgés (56% des 50-64 ans).
 
* Baromètre exclusif CSA / Cofidis « Les Français et leur pouvoir d’achat » - 2ème édition
Sondage réalisé en ligne du 2 au 4 juillet 2013, auprès d’un échantillon national représentatif de 1001 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge et profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Article publié le 03/09/2013 à 10:54 | Lu 1651 fois


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