Personnes âgées : préserver l’équilibre pour prévenir les chutes

L’Agirc-Arrco, vient de présenter une toute nouvelle étude intitulée « Préserver l'équilibre pour prévenir les chutes ». Cette enquête, qui fait le point sur les causes de la chute et les effets de la démarche de prévention, a été réalisée auprès des personnes pré-retraitées et retraitées qui ont été reçues dans l'un des dix centres de prévention des deux organismes. En voici les grandes lignes.


La chute est un événement presque banal mais qui, lors de l’avancée en âge, s’accompagne de complications plus fréquentes et s’avère bien plus complexe dans sa compréhension.

En terme de santé publique comme au plan individuel, les conséquences des chutes sont considérables et diverses. Elles peuvent être immédiates, différées, physiques, psychologiques, ou sociales.

Les chiffres montrent l’ampleur du problème, ainsi en France, les chutes seraient responsables de 12.000 décès par an. C’est même la première cause de mortalité accidentelle chez les plus de 65 ans, soit près de 50% des décès par traumatismes dans cette tranche d’âge !

Le nombre de chutes de seniors est estimé à plus de deux millions par an. Chaque année, 450.000 chutes, chez les plus de 65 ans (soit 84% des accidents de la vie courante), nécessitent un recours aux urgences hospitalières).

Dans ce conteste, tout au long de l’année 2010, l’Agirc et l’Arrco, ont mené une étude auprès de la population qui fréquentent les centres de prévention répartis sur tout le territoire français… Voici ci-après, les grandes lignes du bilan de cette enquête.

L’étude « Préserver l’équilibre pour prévenir les chutes » s’est attachée à évaluer la réalité des chutes chez ces personnes, puis à mesurer l’impact des actions collectives d’initiation et de sensibilisation à l’équilibre qu’elles ont été amenées à suivre.

Le dépistage se fait dans le cadre des actions individuelles des centres, c’est à dire la consultation, composée d’un entretien, puis d’un examen clinique. La prévention des chutes par l’activité physique a lieu, ensuite, dans le cadre des actions collectives, les ateliers, mis en place dans les centres. Au cours de ces séances sont travaillés la souplesse, le renforcement musculaire, l’équilibre.

L’effet bénéfique de l’activité physique est confirmé dans la prévention des chutes, notamment associée à d’autres modes d’intervention indispensables comme le dépistage et la correction de la malnutrition, l’aménagement de l’habitat et les corrections de déficits sensoriels…

Les données recueillies lors de la consultation mettent en évidence notamment les relations entre l’échec au test de la station unipodale (sur un pied), indicateur de risque de chute, et l’âge, l’existence de problèmes orthopédiques ou la prise de médicaments. La relation entre le risque de chute et l’obésité est également démontrée.

Ce constat vient confirmer des travaux montrant que l’obésité a probablement une influence sur le contrôle de la posture et que la perte de poids chez les obèses améliore la stabilité posturale. Enfin l’étude fait apparaître que le risque de chute pourrait commencer à augmenter dès la classe d’âge des 55-74 ans et non uniquement avec le grand âge.

L’étude s’est également attachée à évaluer l’impact des actions collectives. Si les cycles d’actions collectives sont courts : cinq semaines, il faut pourtant noter que les améliorations sont très vite perceptibles. Les travaux mettent en évidence une nette amélioration de la confiance en soi, notamment pour les activités quotidiennes ; on observe ici une diminution de la peur de sortir.

Les éléments qualitatifs montrent l’ampleur du bénéfice global sur le mieux-être des personnes qui fréquentent les centres de prévention Agirc-Arrco. Ce bénéfice est aussi d’ordre social et s’explique par le fait qu’en reprenant confiance en elle, la personne recrée du lien et sort de l’isolement induit par sa chute. Ces résultats sont démontrés tant par les outils de mesure que par les témoignages des participants :

Evelyne, 72 ans, trouve une sensation de rajeunissement, des contacts agréables : « je rencontre des amis et après le cours on déjeune ensemble », une amélioration de son moral et un meilleur dynamisme : « les conseils facilitent mon quotidien » ;

Madeleine, 80 ans, a chuté au cours des semaines où elle fréquentait l’atelier « prévention des chutes » mais elle affirme qu'elle a plutôt bien vécu sa chute et que celle-ci n'a pas entrainé de conséquences au niveau psychologique. « J’ai appris à me relever toute seule, comment me protéger et moins tomber ».

L’expérience acquise depuis plus de trente ans par l’Agirc et l’Arrco témoigne de la pertinence de ces actions de prévention. Faire un bilan, se donner du temps pour tester des nouvelles approches dans des ateliers, capter de l’information dans des conférences… Le résultat est là : 45 % des personnes déclarent avoir modifié leur comportement. L’indicateur d’une action de prévention réussie.

Publié le 21/06/2011 à 08:01 | Lu 3667 fois