Pasteurdon 2019 : Sandrine Etienne-Manneville, "profileuse" des tumeurs agressives du cerveau

Dans le cadre du Pasteudon 2019 et afin de mieux comprendre à quoi servent vos dons, nous vous proposons plusieurs portraits de chercheurs et les travaux sur lesquels ils planchent… Parmi eux, Sandrine Etienne-Manneville, « profileuse » des tumeurs agressives du cerveau. Explications.


Comment s’établit la communication des cellules cancéreuses entre elles et avec les cellules normales ? Quel processus de dissémination vont-elles mettre en place ?
 
Sandrine EtienneManneville récolte les indices inlassablement pour déterminer le comportement de la cellule cancéreuse au niveau du cerveau.
 
Entre immunologie et neurologie, elle n’a jamais voulu exclure l’une ou l’autre de ces thématiques. Le système nerveux central et le système immunitaire ont en commun le fait de s’étendre de la tête aux pieds, en utilisant chacun une communication très fine et ils partagent de nombreuses connexions.
 
Dès son cursus à l’Ecole Normale Supérieure, où elle a suivi des cours supplémentaires, en immunologie et en neurobiologie, l’exploration des liens entre les deux systèmes l’ont attirée. Pendant son doctorat, elle étudiera ainsi le mécanisme d’entrée des cellules immunitaires dans le cerveau.
 
Elle n’hésite pas à dire que pour elle la recherche est plus qu’une passion, c’est une vocation. Le cheminement scientifique et l’avancée des connaissances la motivent profondément. Sa persévérance et l’originalité de ses travaux lui ont permis d’obtenir la médaille de bronze du CNRS en 2006.
 
Sandrine Etienne-Manneville travaille sur les glioblastomes, des tumeurs particulièrement agressives et invasives du cerveau.
 
Les approches classiques telles que la chirurgie ou la radiothérapie ne sont malheureusement pas efficaces pour traiter ces tumeurs, en particulier parce que les cellules tumorales peuvent migrer et envahir le tissu cérébral loin de la tumeur initiale.
 
Son équipe étudie les mécanismes moléculaires impliqués dans le contrôle de la migration des cellules du système nerveux central pour déterminer quelles modifications confèrent aux glioblastomes ses propriétés invasives.
 
C’est la première étape avant de pouvoir proposer des approches thérapeutiques adaptées. Les recherches sur les facteurs de risque, tels que les infections bactériennes ou virales, sur l'apparition des capacités de prolifération et d'invasion des cellules tumorales, ainsi que sur l’immunité des tumeurs sont donc cruciales.
 
Elles trouvent particulièrement leur sens à l’Institut Pasteur qui dispose de nombreuses expertises complémentaires en microbiologie, virologie, biologie cellulaire et immunologie. Elle, qui a toujours voulu comprendre le monde du vivant, est aujourd’hui directrice de l’unité Polarité cellulaire, migration et cancer à l’Institut Pasteur.
 
Elle puise dans la croisée des disciplines les idées originales pour démontrer ses hypothèses. L’ouverture scientifique et la richesse de la diversité de points de vue qu’elle a trouvé à l’Institut Pasteur lui offre cette inspiration.
 
« Le Pasteurdon est une belle opportunité de partager les résultats de nos travaux et notre passion de la recherche fondamentale. Je suis ravie de participer à mettre en avant l’implication de l’Institut Pasteur dans la recherche contre le cancer, qui réunit 43 équipes. Et de pouvoir en parler directement avec le public » précise la chercheuse.

Publié le 11/10/2019 à 02:00 | Lu 869 fois



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