Parkinson : un entretien post-diagnostic de prévention qui peut changer la donne

France Parkinson et la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs proposent la création d’un nouvel acte de soin : une consultation assurée par le kinésithérapeute suite au diagnostic.


L’accès à ce temps d’échange serait ouvert systématiquement à tous les patients ayant reçu un diagnostic de Parkinson (systématisation avec la mise sous ALD 16, environ à 6 mois du diagnostic) et donc sans obligation de prescription médicale (accès direct au professionnel).
 
Il pourrait néanmoins être proposé dès les premiers mois du parcours par le neurologue ou le médecin traitant (dans ce cas sur prescription).
 
Cet entretien post diagnostic de prévention serait destiné à évaluer les capacités physiques du patient, ses troubles moteurs, à présenter l’importance de l’activité physique et de la rééducation dans la maladie de Parkinson, à transmettre les informations générales sur la maladie et le parcours de soin et à orienter le patient vers les bonnes ressources/ les bons interlocuteurs, à motiver et favoriser l’empowerment comme le recommande le guide du parcours de soins dans la maladie de Parkinson de la HAS de 2016.
 
Le coût d’un tel entretien est évalué à 60 € comprenant 45 min d’entretien et la rédaction d’un compte rendu obligatoire à transmettre au neurologue et au médecin traitant. Soulignons que ce coût ne sera engagé qu’une seule fois dans le parcours de soins du patient pour un rapport efficience et efficacité indéniable.
 
Ce type d’acte de soins va en outre dans le sens de l’évolution de la posture du kinésithérapeute dans le cadre du nouveau référentiel de la profession en positionnant le kiné dans un rôle pédagogique et de soutien aux patients.

L’enquête menée auprès des kinésithérapeutes révèle d’ailleurs que l’instauration systématique d’un entretien de prévention avec un professionnel kinésithérapeute au moment du diagnostic est plébiscitée par 9 kinés sur 10.
 
Des gains et bénéfices multiples

Pour le patient, cela créé l’opportunité d’une rencontre avec un professionnel dans le prolongement de l’annonce diagnostique, un accès à de l’information fiable, une meilleure compréhension de la maladie et une réassurance quant à sa capacité d'agir pour mieux vivre avec, une « prescription » d’activité physique.
 
Tout ceci étant facteur de mise en application concrète ensuite par le patient, une orientation vers des ressources et des interlocuteurs fiables et un premier contact avec un kinésithérapeute facilitant le recours ultérieur à ce professionnel.
 
Pour le kiné, cela permet par ailleurs de voir le patient dès le début de la maladie et d’effectuer une évaluation du patient au départ permettant un comparatif lorsque la maladie évoluera et le cas échéant de prescrire des mouvements adaptés.
 
Enfin, d’un point de vue sociétal, cet acte apporterait une solution concrète aux problématiques de parcours dans la Maladie de Parkinson, une solution pragmatique qui repose sur des recommandations validées, une solution réaliste avec un coût mesuré et raisonnable pour les finances publiques et une solution réalisable rapidement si l’on s’appuie sur l’assurance maladie pour sa mise en œuvre avec une automatisation de l’acte.
 
Ce nouvel acte jouerait pour finir un rôle incontestable sur la prévention de l’évolution de la maladie par la motivation à l’activité physique et sa pratique régulière, réduisant à terme les coûts inhérents à la perte d’autonomie.

Publié le 27/10/2023 à 01:00 | Lu 2614 fois