Parkinson : des solvants pourraient être impliqués dans le développement de la maladie selon l’INRS

Une récente étude américaine publiée dans la revue médicale Annals of Neurology montre un lien possible entre l'exposition à certains solvants et la survenue de la maladie de Parkinson, indique un communiqué de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS). Selon ces chercheurs, l'exposition professionnelle augmenterait significativement le risque de développer la maladie. Dans ce contexte, la prévention des expositions professionnelles s'impose.


Les solvants sont utilisés dans de nombreux secteurs industriels. On sait depuis longtemps que ces produits chimiques peuvent avoir des effets néfastes sur la santé des salariés exposés.

Une exposition régulière, même à faible dose, peut entraîner à plus ou moins long terme des atteintes, dont certaines sont irréversibles (cancers, insuffisances rénales ou hépatiques, impact sur la reproduction...).

Les travaux de chercheurs américains publiés dans la revue Annals of Neurology en novembre 2011 montrent que le trichloréthylène et le perchloroéthylène, des solvants d'utilisation courante dans l'industrie, pourraient également augmenter les risques de survenue de la maladie de Parkinson chez les travailleurs exposés.

Ces résultats ont été obtenus à partir d'une étude réalisée auprès de 99 paires de jumeaux dont un seul a développé la maladie. Les chercheurs ont retracé leurs parcours professionnels respectifs et évalué leurs expositions à six solvants : le toluène, le xylène, le n-hexane, trichloréthylène, le perchloroéthylène et le tétrachlorure de carbone.

Ils ont ainsi pu mettre en évidence un lien significatif entre l'exposition au trichloréthylène et le risque de survenue de la maladie de Parkinson. L'étude fait également apparaître une augmentation des risques consécutive à une exposition prolongée au perchloroéthylène et, dans une moindre mesure, au tétrachlorure de carbone. En revanche, aucun lien statistique n'a été trouvé pour les trois autres solvants évalués (toluène, xylène et n-hexane).

Comme le souligne le communiqué de l’INRS : « cet éclairage nouveau vient confirmer la nécessité de prévenir les risques liés à l'utilisation des solvants. La suppression ou la substitution des produits dangereux constitue la méthode de prévention la plus efficace. Si cela s'avère impossible, il est impératif de mettre en place des mesures de prévention collective (captage des polluants à la source, ventilation...). Quand ces mesures sont insuffisantes, les salariés susceptibles d'être exposés doivent être équipés de moyens de protection individuelle : vêtements de protection, gants, masques... »

Rappelons que la maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative grave affectant le système nerveux central. Très invalidante, elle se caractérise notamment par des tremblements, un ralentissement des gestes et parfois des atteintes intellectuelles.

Publié le 14/12/2011 à 09:20 | Lu 2998 fois