Mille défibrillateurs pour la Seine-Maritime pour sauver des vies

L'arrêt cardiaque inopiné, appelé aussi mort subite de l'adulte, est responsable de prés de 50.000 décès chaque année dans notre pays. Il constitue un véritable problème de santé publique. Devant ce diagnostic, Didier Marie, président du Département de Seine-Maritime, a proposé de participer à la chaîne de survie en achetant 1.000 défibrillateurs entièrement automatisés (DEA) pour les installer dans les sites départementaux (musées, collèges, etc.) et les 695 communes de moins de 3500 habitants.





Sauver 3 à 4.000 vies par an :

Si un choc électrique externe (défibrillation) est délivré précocement, il peut interrompre la fibrillation et permettre la survie du patient. On estime ainsi que 3.000 à 4.000 vies pourraient être sauvées chaque année en France. Par ailleurs, le taux de survie à un arrêt cardiaque est quatre à cinq fois plus élevé dans les pays dont les lieux publics sont équipés de défibrillateurs automatisés externes et la population formée aux gestes qui sauvent.

Pour cette raison, le décret de mai 2007 autorise l'utilisation par le public de défibrillateurs automatiques afin que le premier témoin, quelle que soit sa compétence, et sans formation préalable délivre le plus tôt possible un choc électrique externe pouvant sauver une vie.

Mille DEA pour la Seine-Maritime :

Fort ce constat, Didier Marie, président du Département de Seine-Maritime, a proposé lors de l'assemblée plénière de juin 2008, de participer à la chaîne de survie en achetant 1.000 défibrillateurs entièrement automatisés (DEA) pour les installer dans : les sites départementaux (musées, collèges, etc.), et les 695 communes de moins de 3500 habitants. Selon le communiqué du département, le coût de cette opération est évalué à 2 millions d’euros.

120 communes ont déjà souhaité recevoir l'appareil. Chacune d'entre elles a désigné deux référents (un élu et un technicien) qui suivront tout le processus d'installation. Il leur sera remis lors d'une réunion sur leur territoire en présence d'un représentant des services de secours (SDIS 76 ou Samu76) et du fabricant pour leur faire une représentation.

En partenariat avec le SAMU 76 et le SDIS 76 :
En parallèle, des actions de sensibilisation seront conduites par le SDIS 76 et le Samu 76 afin de sensibiliser le grand public aux gestes qui sauvent et à la formation aux premiers secours.

Un arrêt cardiaque, c'est quoi ? :
L'arrêt cardiaque inopiné est principalement causé par un trouble du rythme cardiaque appelé fibrillation ventriculaire qui peut aussi bien survenir sur un coeur sain que sur un coeur malade : le coeur ne se contracte plus normalement mais se met brutalement à vibrer - à fibriller, ne permettant plus d'envoyer du sang oxygéné à tous les organes et entraînant donc la mort en quelques minutes. La fibrillation est réversible si un massage cardiaque est effectué avec une ventilation artificielle et si un choc électrique est administré très rapidement.

Un défibrillateur, c'est quoi ? :

Le défibrillateur entièrement automatique est un appareil portable, fonctionnant au moyen d'une batterie, de la taille d'une sacoche, dont le rôle est d'analyser le rythme cardiaque et si nécessaire de permettre la délivrance d'un choc électrique, ou défibrillation. Le premier défibrillateur automatique commercial date de 1994.

Afin que ce geste médical puisse être effectué le plus précocement, des appareils simplifiés nommés défibrillateurs automatiques ou encore défibrillateurs automatiques externes ont été créés. Ces appareils qui procèdent automatiquement au diagnostic de la fibrillation ventriculaire, grâce à un logiciel d'analyse de tracé électro cardiographique ont vocation à être utilisable par tout le monde. Ils permettent au besoin de délivrer un choc électrique pour effectuer la défibrillation.

L'appareil dispose d'une carte à mémoire de type mémoire flash enregistrant les paramètres de fonctionnement (électrocardiogrammes, séquences de défibrillation). Les données enregistrées permettront d'effectuer une analyse a posteriori de la situation, donnant des informations aux services médicaux sur la démarche thérapeutique à entreprendre.

Un défibrillateur, comment ca marche ? :

Le défibrillateur automatique ne doit être posé en première intention que sur une personne de plus de 1 an (entre 1 et 8 an mettre la clé DAE enfant) en arrêt cardio-circulatoire avéré, c'est-à-dire qui ne respire pas et dont les pouls carotidien ou fémoraux sont absents. En cas de doute, il vaut mieux installer le défibrillateur automatique qui rectifiera le diagnostic. Il faut s'assurer que l'arc électrique passera bien dans le corps à travers le coeur et non pas à l'extérieur, il faut donc :
. s'assurer que l'on n'est pas dans une atmosphère explosive (fuite de gaz...) ;
. mettre la victime sur une surface sèche, non métallique ;
. dénuder le torse de la victime ;
. sécher si besoin rapidement le torse de la victime ;
. si nécessaire, raser les poils à l'endroit où l'on va poser les électrodes, pour permettre un bon contact ;

Le boîtier est relié à deux électrodes collantes (patch) à disposer sur la poitrine de la victime, une au niveau de la clavicule droite, l'autre sous l'aisselle gauche. Les électrodes ont un double usage : elles permettent à l'appareil de recueillir le rythme cardiaque et servent si nécessaire d'interface de transmission de l'influx électrique vers la victime. Les réglages de l'appareil sont verrouillés, les seules actions possibles sont de l'allumer, de l'éteindre, et de délivrer le choc si l'appareil le demande.

Les premiers secours, c'est quoi ? :

Le scénario idéal d'une réanimation à l'aide d'un défibrillateur automatique est :
. Le témoin est là lorsque la personne s'effondre et reconnaît une situation d'arrêt cardio-circulatoire : la personne ne répond pas, ne respire pas et ne réagit pas aux insufflations ;
. Il appelle (ou fait appeler) les secours (112 dans l'Union européenne, ou autres numéros suivant sa localisation géographique) immédiatement en spécifiant qu'il est en présence d'une personne en arrêt respiratoire et circulatoire ;
. Il pratique la réanimation cardio-pulmonaire ;
. Un défibrillateur automatique est mis en place dans les 5 minutes suivantes ;
. Une équipe médicale (comme le SMUR en France) ou paramédicale est présente dans les 20 minutes, selon la localisation, pour poursuivre la réanimation.

Article publié le 18/11/2008 à 06:07 | Lu 6296 fois