Mieux manger pour mieux vieillir : une campagne qui tord le cou aux idées reçues

Mieux manger pour mieux vieillir, la Société de Gériatrie et Gérontologie en Ile-de-France (SGGIF) tord le cou aux idées reçues en matière d’alimentation des seniors avec 2 ateliers de cuisine filmés et analysés par des spécialistes de la nutrition.





Cette campagne s’adresse à toutes et à tous dès la moitié de la vie : aux adultes. Le fait est que souvent, passé l’âge de la retraite, la plupart des personnes ont tendance à moins bien s’alimenter en diminuant les quantités de manière trop importante et en réduisant la diversité de leur alimentation, avec en général moins de viandes, de poissons, d’œufs ou de laitages et moins d’aliments gras.
 
Beaucoup de seniors pensent qu’une simple soupe ou des plats « pauvres » sont mieux adaptés à leur âge : c’est une erreur ! Au contraire, une alimentation riche, complète et diversifiée est à la base d’un vieillissement réussi.
 
C’est justement à cette période de la vie -la retraite- où l’on dispose de plus de temps libre, qu’il faut redonner une place centrale à son alimentation en prenant le temps de mieux choisir ses aliments, de faire le marché, de cuisiner et de passer du temps à table, tout en se faisant plaisir, bien évidemment.
 
Comme le rappelle le Dr Jean-Marie Bourre, spécialiste en nutrition : « le choix des aliments compte tout autant que le rythme des repas qui doit être régulier. Le plus exigeant et le plus important de nos organes, le cerveau, a besoin d’au moins une quarantaine de substances alimentaires indispensables que notre corps ne sait pas élaborer lui-même : 13 vitamines, une quinzaine de minéraux et oligoéléments, 10 acides aminés, un acide gras Oméga 6 et deux acides gras Oméga 3 ».
 
Et ce spécialiste de poursuivre : « notre cerveau est l’organe le plus gras de notre corps et il a besoin de lipides et de « bon gras » de toute sorte. Il a également besoin de protéines alimentaires de qualité, animales d’abord -œuf, lait, viande, poisson-, combinées à des protéines végétales. Enfin il a besoin de beaucoup de glucides, des sucres, car notre cerveau monopolise 40% de la ration glucidique journalière. Il lui faut une bonne dizaine de jours pour s’alimenter. Les dix jours sur lesquels doit s’établir, à peu près, l’équilibre alimentaire chez chacun d’entre nous ».
 
Troubles de la mémoire, problèmes de vue et d’audition, AVC, maladies cardio-vasculaires, HTA et maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, Parkinson…), dépression… sont les maux qui peuvent toucher les seniors. Des « boulets » trop souvent lourds à trainer pendant un grand nombre d’années. Partant du constat que mieux vieillir est l’affaire de tous, les médecins membres de la SGGIF préconisent à toutes et à tous de poursuivre une alimentation riche, complète et diversifiée tout au long de sa vie.
 
« En France au cours des soixante dernières années, les hommes comme les femmes ont gagné 14 ans d’espérance de vie en moyenne. C’est presque un record et ce chiffre pourrait faire rêver, mais les dernières années de vie ne sont pas toujours roses pour nos aînés » précise de son côté le Dr Olivier Henry, président de la SGGIF. A bon entendeur.

Article publié le 07/03/2019 à 02:52 | Lu 9097 fois