Médicaments : Le ministre de l’Industrie veut lutter contre la vente en ligne

Christian Estrosi, ministre de l’Industrie a rappelé cette semaine l’importance de la lutte contre la contrefaçon de médicaments et demandé un recensement des sites Internet français faisant commerce de médicaments. Détails.





Christian Estrosi s’est rendu, lundi 25 août, à Tours pour faire le point sur la lutte contre les médicaments contrefaits qui est, selon le ministre de l'Industrie, loin d'être « un phénomène marginal » indique un récent article du site Internet Gouvernement.fr.

A cette occasion, le ministre a visité le laboratoire central anti-contrefaçon de Sanofi-Aventis. En effet, grâce à ses équipements, le leader européen de l’industrie pharmaceutique peut analyser et identifier les médicaments suspects : 13000 produits suspects ont été examinés depuis la création du laboratoire en 2008.

Dans son discours, Christian Estrosi a indiqué que « plus de 780 000 médicaments ont été saisis par les services des douanes en 2007 ». En France, près de 5% des médicaments en circulation seraient des contrefaçons. En avril 2010, le ministre du Budget, dans le bilan des douanes 2009, annonçait que les médicaments représentaient 4,6% du volume total des saisies de la douane pour cette année-là.

« Copies de marque ou issus de la reprise de procédés brevetés, ces médicaments représentent un danger sanitaire et un frein pour l’économie française. En effet, la vente de faux médicaments représente un volume de plus d’un milliard d’euros par an, notamment via le réseau Internet » rappelle le site Gouvernement.fr.

Contrairement à l’achat d’un faux sac Vuitton ou d’une fausse Rolex, la consommation de médicaments de contrefaçon peut s’avérer au mieux inefficace et au pire, dangereuse voire mortelle. Comme le souligne Les entreprises du médicament (LEEM), « le médicament n'est pas un produit comme les autres. Il doit, avant d'être commercialisé, obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée par une autorité sanitaire, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps). Cette AMM garantit la sécurité, la qualité et l'efficacité du produit. Or, les « faux médicaments » ne respectent pas ces exigences et sont potentiellement dangereux pour la santé ».

« Les produits cibles des contrefacteurs sont surtout des produits à forte valeur ajoutée, mais aussi des produits dits « de conforts » ou « de société », comme des anorexigènes, hormones ou traitements du dysfonctionnement érectile » précise encore le LEEM qui rappelle qu’en France, « la vente de médicaments est réservée aux pharmaciens ». De fait, « la vente (de médicaments) sur le net n'est pas, à l'origine, une voie « normale » pour acheter des médicaments ».

« Par précaution et parce qu'on ne peut pas savoir ce que contiennent les médicaments vendus sur Internet, il est déconseillé d'acheter des médicaments à distance sans l'aide d'un pharmacien » conclut le LEEM sur son site Internet.

Recenser les sites Internet français de vente de médicaments
Le ministre de l'Industrie a donc rappelé qu'il était nécessaire de renforcer l'information des consommateurs « sur les risques qu’ils encourent lorsqu’ils commandent des médicaments sur des sites Internet, alors même que la vente de médicaments sur Internet est interdite en France ».

Christian Estrosi a par ailleurs indiqué qu'il avait demandé, en liaison avec le ministère de la Santé, un recensement des sites Internet français qui vendent des médicaments « en violation de la loi » afin de « les mettre en demeure de cesser immédiatement ces pratiques ». Il envisage la saisine du procureur de la République pour les cas les plus graves.

Article publié le 03/09/2010 à 10:48 | Lu 2288 fois