Maladies cardiovasculaires : les produits laitiers n’auraient pas les mêmes effets que les huiles végétales partiellement hydrogénées

Une équipe de chercheurs multidisciplinaire de l’INRA-Université d’Auvergne, du Centre de recherches Nestlé de Lausanne, et du CNIEL*, ont examiné les effets des acides gras trans (AGT) d’origine naturelle (lait, beurre et produits laitiers) et industrielle (huiles végétales partiellement hydrogénées) sur les marqueurs du risque de maladies cardiovasculaires. Cette étude montre que les acides gras trans issus de produits naturels ou de produits industriels ont des effets différents sur les risques de maladies cardiovasculaires (MCV). Les résultats révèlent aussi une sensibilité plus importante à certains AGT chez la femme que chez l’homme.





« Les recherches sur les acides gras trans (AGT) et leurs éventuels effets sur la santé humaine représentent un enjeu important de santé publique » souligne d’emblée le communiqué de l’INRA. Et de préciser : « les limites d’utilisations des acides gras trans sont basées sur des preuves scientifiques démontrant que les AGT provenant d’huiles végétales partiellement hydrogénées utilisées dans l’industrie sont nuisibles à la santé humaine. La consommation de ces AGT entraîne en effet une diminution du niveau de « bon cholestérol » (HDL-C) et conduisent à l’augmentation du niveau de « mauvais cholestérol » (LDL-C), élevant ainsi sensiblement le risque de maladies cardiovasculaires (MCV). Cependant, aucune étude n’a abordé les effets spécifiques des acides gras trans d’origine naturelle (issus du lait de ruminants et présents dans le lait, le beurre et les produits laitiers) par comparaison à ces AGT d’origine industrielle ».

L’étude TRANSFACT montre que les AGT naturels provenant du lait de ruminants n’ont pas le même impact négatif sur les facteurs de risques de MCV que les AGT industriels. « Il est ainsi établi que les AGT d’origine naturelle ne diminuent pas le « bon cholestérol » et n’affectent pas les lipoprotéines les plus athérogènes (c’est-à-dire favorisant le dépôt de corps gras dans les vaisseaux sanguins), les LDL petites et denses (les formes de transport qui élèvent le plus le risque) » remarque encore le communiqué de l’INRA. .../...

De plus, les réponses biologiques aux AGT notamment sur les marqueurs plasmatiques sont plus significatives chez les femmes que chez les hommes.

Les résultats de cette étude suggèrent finalement que la consommation d’AGT d’origine naturelle, même à une dose largement supérieure à la consommation quotidienne constatée, n’a pas d’impact négatif sur les risques de maladies cardiovasculaires. De ce fait, on ne pourrait pas regrouper les deux sources d’AGT au niveau de recommandations qui visent à réduire leur consommation. Seuls les AGT d’origine industrielle devraient être concernés par cette restriction.

Le CNIEL, l’INRA et Nestlé conduisent désormais des études plus approfondies pour mieux comprendre les différents effets des AGT et leurs mécanismes biologiques sous-jacents, pour fournir des éléments complémentaires aux agences de sécurité alimentaire et aux autorités de régulation en vue de recommandations nutritionnelles en faveur de la lutte contre les maladies cardiovasculaires.

Article publié le 20/03/2008 à 09:01 | Lu 10174 fois