Maladies cardiaques : adapter le traitement aux plus de 80 avec le professeur Olivier Hanon

Les 25èmes Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie (SFC) se tiennent actuellement à Paris. Cette année, le thème principal porte sur « La Cardiologie sur-mesure ». Dans ce contexte, le professeur Olivier Hanon revient sur la nécessaire adaptation des traitements aux patients âgés de 80 ans et plus. Détails.


Les pathologies cardiovasculaires touchent le plus souvent des personnes âgées, voire même très âgées. Fondamentalement, les stratégies de prise en charge pharmacologique restent identiques pour les sujets de plus de 80 ans comme pour les sujets plus jeunes. Ainsi, les médicaments cardiovasculaires sont essentiels pour permettre de réduire la morbimortalité (quel que soit l’âge du patient) et de maintenir la qualité de vie des octogénaires.
 
En revanche, des précautions particulières d’utilisation des médicaments sont indispensables chez l'octogénaire. Ces adaptations thérapeutiques concernent les posologies et la surveillance en raison des comorbidités, des co-médications et des modifications pharmacocinétiques ou pharmacodynamiques liées au vieillissement.
 
Lors du parcours de soin de l’octogénaire, une évaluation gériatrique est indispensable afin d’apprécier : les comorbidités, les fonctions cognitives, l’autonomie, l’état thymique, l’état nutritionnel, le contexte de vie, la prise en charge sociale. En particulier, l’évaluation de la fonction rénale (clairance de la créatinine) est fondamental pour l’évaluation du pronostic et pour l’adaptation des posologies des médicaments.
 
Chez l’octogénaire, il est recommandé d’utiliser la formule de Cockcroft pour adapter le dosage de médicaments qui doivent être administrée au malade. La surveillance clinique (recherche d’hypotension orthostatique) et biologique (ionogramme sanguin, créatinine) doit être régulière -au moins tous les 3 mois-) et systématique en cas d’épisode intercurrent aigu (infection, déshydratation, chute…).
 
En conclusion, les thérapeutiques cardiovasculaires validées ont démontré un effet bénéfique quel que soit l’âge des malades. Mais chez les personnes de plus de 80 ans, ces traitements doivent être adaptés à l’espérance de vie, aux comorbidités afin de déterminer : leur rapport bénéfice/risque, les posologies et les les rythmes de surveillance. Cette évaluation nécessite une étroite collaboration entre cardiologues, gériatres, médecins traitants et personnels paramédicaux tout le long du parcours de soin du patient âgé.

Publié le 16/01/2015 à 02:00 | Lu 1050 fois