Les seniors et les espaces verts… Usages et attentes

Les Français veulent plus de vert dans leur cadre de vie ! L’enquête 2008 de l’UNEP (Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage), menée en partenariat avec IPSOS, révèle que les parcs et jardins sont devenus indissociables de leurs attentes en matière d’aménagement urbain. Pour les trois-quarts d’entre eux (72%), la présence d’espaces verts à proximité de leur habitation reste un critère essentiel dans le choix de leur lieu de vie. Près d’un Français sur trois juge insuffisants les budgets que les collectivités consacrent aux parcs et jardins, et plus de la moitié réclame que soit instaurée l’obligation d’un pourcentage minimum d’espaces verts dans chaque projet immobilier ou commercial. Détails et focus sur les réponses des 50 ans et plus.


Les Français font rimer « verdure » et « cadre de vie »

L’enquête UNEP-IPSOS révèle qu’un quart des Français n’a pas accès à un jardin privé, qu’il soit individuel ou collectif.

Dans les grandes villes, ils sont un tiers à être dans ce cas, et jusqu’à un sur deux en région parisienne. Leur seule opportunité de satisfaire leur désir de nature est donc de se réfugier dans les parcs et jardins publics.

Rien d’étonnant, dans cette configuration, qu’ils soient 72% (dont 75% chez les 50/64 ans) à considérer la présence d’espaces verts à proximité de leur lieu d’habitation comme un critère « important », voire « prioritaire » lorsqu’ils emménagent. Seuls 8.7% des seniors interrogés estiment que c’est peu important. Visiblement jamais rassasiés de verdure, ceux qui disposent d’un jardin privé sont également les plus attentifs à l’existence d’espaces verts publics près de chez eux (82%).

A noter que les seniors font partie des privilégiés en matière d’espaces verts. Ainsi, 78% des 50 ans et plus (82% chez les 50/64 ans et 73% chez les 65 ans et plus) vivent dans une habitation (maison ou habitat collectif) avec jardin. Les 25-34 ans sont, quant à eux, moins bien lotis : seuls six sur dix ont cet avantage. Une différence qui s’explique principalement par les écarts de revenus, et une plus forte inclination pour l’habitat urbain chez les jeunes. .../...
Les seniors et les espaces verts… Usages et attentes

La prise en compte du végétal au sein de l’aménagement urbain : peut mieux faire !

Les seniors et les espaces verts… Usages et attentes
A la faveur de l’imminence des élections municipales, la fin de l’année 2007 a vu l’éclosion de nombreux projets d’embellissement urbain à travers toute la France.

Selon l’enquête TNS de novembre 2007 pour l’Observatoire de la Ville, un peu plus d’un élu sur deux a déjà créé des espaces verts respectant la biodiversité, et 28 % prévoient de le faire.

Mais ces efforts, s’ils sont réels, sont visiblement insuffisants aux yeux des Français : près d’un tiers estime que les budgets consacrés par les collectivités aux parcs et jardins ne sont pas assez élevés. Sans doute faut-il lire dans cette demande l’expression d’un besoin plus profond, celui du développement des espaces verts urbains sur le long terme, pour une rénovation durable de leur cadre de vie.

Dans la même veine, plus d’un Français sur deux (55.7%) souhaiterait que, dans tout projet immobilier ou commercial, un pourcentage minimum d’espaces verts soit imposé. D’autre part, 21.6% des 50 ans et plus pensent qu’il faut favoriser les initiatives privées de type « jardins communautaires » créés par des associations de riverains et cultivés collectivement. On notera également que 27.5% des 50 ans et plus souhaiteraient plus d’aires de jeux pour les enfants et qu’un quart d’entre eux apprécierait des parcours de santé.

Fait rassurant : les élus semblent bien sensibilisés aux attentes de leurs administrés en matière de développement durable et d’environnement. 44 % des maires estiment que, lors des élections municipales à venir, l’environnement et le cadre de vie compteront davantage qu’en 2001 (sondage IPSOS-Courrier des Maires, oct. 2007), et 99 % pensent que les problématiques liées au développement durable auront une place importante dans la façon dont ils géreront leur commune dans les années à venir (enquête TNS-Observatoire de la Ville).

1, 2, 3, nous irons au parc… !

Les seniors et les espaces verts… Usages et attentes
Le constat le plus dur de l’enquête est sans doute celui-ci : quatre Français sur dix iraient au parc s’ils en avaient un près de chez eux.

Loin d’être réfractaires à l’idée de s’y rendre, bien au contraire, ces « orphelins de la verdure » n’ont tout simplement pas la possibilité de le faire. Par contre, contrairement à ce qu’on pourrait croire, peu de seniors (4.1%) ne s’y sentent pas en sécurité et seul 1.6% estime qu’ils sont mal entretenus.

Au rayon des bonnes nouvelles, notons tout de même que la moitié des Français fréquentent les parcs, squares ou jardins publics plus d’une fois par mois. En moyenne, 20% des 50 ans et plus se rendent tous les jours ou presque dans les espaces verts contre seulement 10% chez les 25/34 ans. En revanche les chiffres s’inversent lorsque la fréquence des visites est d’environ une fois par semaine : 21% chez les 25/34 ans contre 9.5% chez les plus de 50 ans. Cette pratique est plutôt masculine (82 % des hommes vs 69 % des femmes). Quant aux usages régionaux, les Franciliens détiennent le record de la fréquentation d’espaces verts publics (neuf sur dix s’y rendent au moins de temps en temps).

Des espaces verts aux vertus apaisantes

La majorité des Français qui fréquentent les espaces verts régulièrement le font pour se détendre. En effet, ces « bulles de nature » sont associées à une meilleure qualité de vie et au bien-être.

Chez les seniors, la fréquentation des espaces verts en raison du bien-être et de la détente qu’ils y trouvent atteint 55 %. Pour cette même génération, l’activité qui arrive en seconde position est la promenade avec le chien. Enfin, notons que 6.8% y pratiquent un sport.


La ville rêvée des Français : quand le végétal donne vie au bâti

Les seniors et les espaces verts… Usages et attentes
Deux tiers des Français voient leur ville idéale comme un équilibre harmonieux entre architecture et espaces verts.

Les hommes sont 70 % à penser ainsi. Les femmes vont encore plus loin : au-delà de celles qui aspirent à une harmonie entre végétal et bâti (67 %), plus d’un quart rêvent d’une ville où le végétal prendrait totalement le pas sur les constructions.

En ce qui concerne les 50 ans et plus, 67.9% (dans la moyenne tous âges confondus qui est de 66.1%), ce serait une ville alliant urbanisme et de nombreux espaces verts. Et un senior sur cinq (20%) aimerait une ville où le végétal serait omniprésent.

Une inclination qui trouve un écho favorable, semble-t-il, dans les représentations des élus locaux : d’après l’enquête TNS-SOFRES pour l’Observatoire de la Ville, 46 % d’entre eux considèrent que l’environnement fait partie des principaux enjeux pour les villes de France dans les dix prochaines années.

Interview d’Emmanuel Mony, président de l’UNEP

Emmanuel Mony, président de l’UNEP
A quoi se mesure l’essor du secteur du paysage ?
Regardez aujourd’hui l’appétence des Français pour l’environnement et ce qu’il leur procure de bien-être ! Œuvrant pour l’amélioration de cet environnement, le secteur du paysage pèse de plus en plus fortement dans l’économie française, avec 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2007. La croissance est continue depuis 2001, engendrant un chiffre d’affaires en hausse de 28 % sur les 5 dernières années. De même le nombre de personnes au travail a augmenté de 24 % et nous continuons de recruter 15 000 personnes par an, professionnels passionnés par leur métier, mêlant créativité et rigueur.

Par nature acteurs de la gestion de l’environnement, nous aménageons le territoire et sommes ainsi acteurs de la cité. Les 13 500 entreprises du paysage comptent 70 000 femmes et hommes au travail, soit autant que l’ensemble des employés du secteur public dédiés à la création et à l’entretien des parcs et jardins. Aujourd’hui, un tiers de notre activité est consacré aux marchés publics dans le cadre de projets urbains.

Quel est le rôle des entrepreneurs du paysage dans la gestion des espaces verts ?
La profession est dynamique et désireuse d’agir d’un même élan, et en osmose avec les pouvoirs publics. Nous adoptons une posture de véritables partenaires avec les collectivités : celles-ci font souvent appel à nous en complément de leurs équipes.

Sollicités dans le cadre de projet de rénovation urbaine, nous apportons une expertise transversale dans les partenariats public-privé. La plus-value des entrepreneurs du paysage, que ce soit en matière de conseil ou de mise en œuvre, leur est indispensable pour la réalisation de grands projets (à l’exemple de l’aménagement des gares de Marseille et Strasbourg, ou du tramway parisien).

Comment comptez-vous prendre part à la rénovation de l’espace urbain en 2008 ?
Il faut remettre le végétal au cœur de la ville ! A l’inverse des constructions qui vieillissent, les espaces verts, eux, se bonifient avec le temps, pourvu qu’on les accompagne avec des techniques respectueuses de l’environnement. C’est dans cette optique que nous sommes partie prenante dans Plante & Cité, une plateforme nationale de conseil technique et d’expérimentation sur les espaces verts qui rassemble entreprises et collectivités ; ainsi que dans le projet Echos Paysage, plateforme régionale menée avec la ville de Lyon et un certain nombre de villes de la région Rhône-Alpes.

Ces dernières années ont vu apparaître trop de minéral dans les espaces publics. Notre ambition est de toucher les élus pour qu’ils prennent conscience de la nécessité de maintenir un équilibre entre la végétation et l’urbanisme en plein développement.

Plus de trois quarts des Français vivent aujourd’hui en milieu urbain, mais ils n’ont pas pour autant fait une croix sur la nature. Si, dès l’étape de la conception, le paysagiste intervient avec l’architecte, la ville pourrait trouver un véritable équilibre entre espaces verts et constructions.

Nous comptons beaucoup sur le nouveau groupe d’étude « Jardins, paysage & horticulture » qui a été créé à l’Assemblée Nationale. Notre devise : « 1 arbre, 1 habitant » !

L’UNEP est la seule organisation professionnelle représentative des 13 450 entreprises du paysage reconnue par les pouvoirs publics. Ses missions consistent à défendre et promouvoir les intérêts de la profession, mais aussi à informer et aider ses adhérents dans leur vie d’entrepreneur (90 % d’entre eux ont moins de 10 salariés). Son organisation en unions régionales lui permet d’entretenir des relations de proximité avec ces mêmes adhérents.

Publié le 22/02/2008 à 14:52 | Lu 8005 fois