Les femmes vintage : pour une société capable de concevoir que la beauté existe en dehors de la jeunesse

On le sait, le vintage est à la mode… Dans tous les domaines... mode, automobile, décoration, etc. La sexologue canadienne, Jocelyne Robert vient donc de publier aux Editions de l’homme un ouvrage intitulé Les femmes vintage. Dans cet « essai-confession », l’auteur s’interroge : « Où sont les femmes vintage, ces femmes mûres-mûres, millésimées ? Comme Dieu, elles sont partout ». A lire.


Note de l’éditeur

« On passe de fée à sorcière, imperceptiblement. L’usure s’insinue en nous, subreptice et sournoise, au fil des ans. Elle viole notre intégrité à petite lampée. On a l’impression que les flots du temps nous lèchent sensuellement, nous donnent un petit goût salé, alors que ses lames grugent, érodent, ruinent nos berges… On ne sent rien, on ne voit rien et puis, d’un coup, l’érosion, qui a vachement fait son travail de sape, dans le vif de nos cellules, dans nos pores, dans nos cheveux, sous le derme, nous fait BEU ! Ce jour-là, on se regarde dans la glace, et c’est le choc. On se dit que le big-bang, la formidable contraction/expansion de l’univers, n’est rien en comparaison de la composition / décomposition de notre vaisseau corporel ! »

« Vieillir est insupportable. Alors, on triche, on gomme, on se raconte des balivernes, on fait comme si ça ne nous concernait pas. Il arrive avec l’âge ce qui est arrivé avec la minceur et la beauté à tout prix. Enfant, il fallait être belle. Ensuite, il nous fallut être mince et le rester. Désormais, le monstre est tricéphale : on n’a pas le droit d’être laide, pas le droit d’être grosse, pas le droit d’être vieille. »

La sexologue explique qu’elle a écrit ce livre pour apaiser ses propres angoisses existentielles au tournant de la soixantaine. « Loin de moi l'idée de ralentir le progrès, souligne l’auteur dans un article de Cyberpresse.ca. Je veux juste qu'on cesse de nous faire croire que les rides sont obscènes. Et que le corps intact (non retouché) d'une femme est abject. La grossièreté n'est pas dans les rides. La quadragénaire qui se donne des allures de nymphette et la sexagénaire qui se fait reconstruire en modèle trentenaire, me semblent bien plus obscènes

Ce que Jocelyne Robert revendique est tout simple : le droit d'être une senior tonique, hédoniste, dynamique, sexuée et sexuelle vivant dans une société capable de concevoir que la beauté existe en dehors de la jeunesse.

Sexologue renommée, Jocelyne Robert écrit sur le couple dans divers médias et tient le blog Sexosophies. Elle est régulièrement invitée sur différentes tribunes pour commenter les dossiers d’actualités et elle signe des textes d’opinion dans les journaux. Elle a publié une douzaine d’ouvrage traduits en vingt langues, réédités et distribués à travers le monde. Avec son essai Le sexe en mal d’amour, elle fut la première voix à s’élever contre les phénomènes de l’hypersexualisation et de la pornographisation de l’espace public.

Les femmes vintage
ISBN 13 : 9782761926775
Date de parution : Mars 2010
Nombre de pages : 208 pages
Format :22.9 X 15.2 cm

Publié le 18/03/2010 à 11:02 | Lu 4526 fois