Les entrepreneurs et la retraite : résultats de l’étude Swiss Life

A l’heure où la réforme se prépare, Swiss Life, spécialiste en assurance des personnes a souhaité contribuer à la prise de conscience du rôle des entrepreneurs dans la préparation des retraites, en publiant une enquête LH2 auprès des dirigeants de PME de moins de 200 collaborateurs, qui emploient au total plus de 7 millions de salariés en France : les deux-tiers (67%) des dirigeants de PME s’intéressent aux débats actuels sur la retraite ; les trois-quarts (77%) ne traitent pas la question de la retraite de leurs collaborateurs et un sur cinq (19%) a mis en place un dispositif d’épargne retraite supplémentaire pour leurs salariés.


Les résultats de cette nouvelle enquête révèlent un intérêt fort des dirigeants de PME et TPE pour les débats actuels, mais une faible implication pour accompagner leurs salariés dans la préparation de leur retraite.

Mais l’étude Swiss Life–LH2 apporte également un éclairage sur les principaux freins à la constitution d’une épargne retraite en entreprise et ouvre des pistes pour aider les dirigeants à en faire un véritable outil de gestion des ressources humaines.

Pour Eric Le Baron, directeur général de Swiss Life Assurance et Patrimoine : « Le financement des retraites passe nécessairement par les entreprises. A l’avenir, les PME en feront un outil d’attraction et de fidélisation des talents, un élément de rémunération au même titre que le salaire, l’assurance santé et la prévoyance. Le dialogue entre dirigeants et collaborateurs sur cet enjeu est amené à se développer car la sécurisation des retraites sera un critère distinctif des entreprises socialement responsables. »

Retraite des collaborateurs : une épargne supplémentaire qui reste à développer

Enjeu non prioritaire pour 77% des dirigeants, la retraite des collaborateurs ne fait partie ni de leur stratégie d’entreprise ni de leur politique des ressources humaines. Seule une entreprise sur cinq a mis en place un dispositif de retraite supplémentaire, en raison, selon les sondés, de l’insuffisance des régimes obligatoires.

Principale cause de cette apparente frilosité ? Le manque d’information et l’absence de sollicitations des collaborateurs. Les deux-tiers des entrepreneurs reconnaissent qu’ils ne sont pas en mesure d’informer leurs salariés correctement sur les retraites. Par ailleurs, seuls 9% des dirigeants sont consultés par leurs collaborateurs sur des questions de retraite.

Selon les dirigeants, un cadre légal plus simple, des incitations fiscales ou sociales plus élevées, ainsi qu’une meilleure information sur les dispositifs existants les aideraient à développer l’épargne retraite pour leurs collaborateurs au sein de leur entreprise. Avec une différence notable entre petites et moyennes structures : si les premières appellent à une meilleure information sur les dispositifs, leurs avantages et leurs limites, les secondes citent de meilleures incitations sociales et fiscales. « Ces chiffres confirment nos convictions pour un dispositif clair et stable : si un dirigeant engage son entreprise, la solution doit rester favorable sur le long terme » explique Eric Le Baron.

Retraites des dirigeants : gare aux solutions miracles

Le débat actuel sur les retraites incite une majorité de dirigeants (58%) à compléter leur retraite personnelle. Leurs attentes sont fortes sur le sujet : plus d’un tiers (35%) souhaiterait de meilleures incitations sociales et fiscales ; et un peu moins d’un tiers souhaiterait un cadre légal simple (31%) et un cadre fiscal stable (29%).

« L’intérêt des entrepreneurs pour leur propre retraite est stimulé par les débats actuels » analyse Jean-François Levionnois, président de l’Institut LH2. « 67% des dirigeants ont déjà entrepris des démarches pour se constituer une retraite supplémentaire, avec un contrat d’assurance-vie classique (58%) ou un contrat Madelin (50%) pour une majorité d’entre eux. Mais ils sont dans le flou sur le montant réel de leur retraite : 15% des dirigeants ne savent pas ce qu’ils percevront lors de leur retraite, tandis que 37% pensent qu’ils percevront moins de la moitié de leur rémunération actuelle. Les dirigeants de PME expriment un fort besoin d’accompagnement personnalisé. »

De son côté, Eric Le Baron met en garde contre les solutions miracles : « Financer sa retraite, c’est connaître sa situation, définir précisément son besoin et mettre en place un dispositif qui y répond réellement. Pour le dirigeant, l’assurance-vie peut être une bonne réponse à condition de prévoir une sortie en rentes et de sécuriser la gestion des placements à l’approche de la retraite. Pour les salariés, la mise en place d’un PERCO ne garantit pas un effort de cotisation. Par ailleurs, les possibilités de déblocage anticipé sont en contradiction avec l’objectif de préservation du niveau de vie à la retraite. Pour faire face au défi des retraites, il faut éviter d’entretenir l’illusion des solutions miracles et que chacun - entrepreneur, salarié, conseil, assureur et décideur public - prenne ses responsabilités. »

Publié le 14/09/2010 à 11:26 | Lu 2822 fois