Les bienfaits du golf : trois questions au Professeur Olivier Dubourg

Suite à la conférence de presse de la Fédération française de golf qui s’est tenue le 21 septembre dernier à Paris, le professeur Olivier Dubourg* revient en trois questions sur les bienfaits sur la santé de ce sport de plein air de plus en plus populaire qui a la particulirité de mobiliser tous les muscles du corps.


À quel âge doit-on commencer à s’occuper de son coeur ?
Tout le temps. Une étude a par exemple montré que les jeunes pilotes de chasse américains tués durant la guerre du Vietnam avaient déjà des plaques d’athérome très importantes, conséquences du stress, d’une mauvaise alimentation, de l’abus de sodas, de cigarettes et d’alcool.
 
À partir du moment où vous ne fumez pas et que vous pratiquez une activité physique, vous vous occupez de votre coeur. Faire du sport, ce n’est pas seulement un peu de piscine l’été ou de ski en hiver, c’est une pratique régulière. Le golf permet cette activité en douceur.

 
À quelle fréquence doit-on pratiquer le golf pour une bonne prévention ?
Il faut savoir que jouer au golf équivaut à un petit jogging. L’idéal serait de jouer un jour sur deux pour bien récupérer, ou, à la rigueur deux fois par semaine. On n’est pas obligé de jouer 18 trous, 9 trous peuvent suffire. Le golf est très bon pour faire baisser le mauvais cholestérol et augmenter le bon cholestérol.
 
La compétition est-elle bonne pour le coeur ?
La compétition augmente le stress. Si, en plus, elle se déroule dans la pluie et le vent et sur un parcours pentu, vous augmentez d’autant plus les efforts et, par conséquent, la fréquence cardiaque.

Après, tout dépend de l’âge du golfeur. Quand un jeune est à 35% de sa fréquence cardiaque, quelqu’un de 60 ans sera, pour le même effort fourni, entre 70 à 80% de sa fréquence cardiaque. Certains peuvent même être à 100%. Et là, cela devient problématique.

Dans le cadre d’un programme de prévention développé depuis dix ans en coopération entre l’Hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt et la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM 92) et mené par le Professeur de Cardiologie Olivier Dubourg, 32.000 personnes de 36 à 70 ans ont été suivies depuis 2007.
 
Depuis le décret du 1er mars 2017, le sport est prescrit sur ordonnance aux personnes souffrant d’une ALD (affection longue durée) : « Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. »
 
Dans Prescri’forme, un dispositif de santé lancé en 2017, il y a des sports remboursés comme l’aviron ou la marche nordique. Alors pourquoi pas le golf ? Le golf n’est donc plus seulement un sport et un jeu, c’est aussi un enjeu de santé publique.
 
*Chef du service de cardiologie de l’Hôpital Ambroise Paré AP-HP

Publié le 26/09/2018 à 01:00 | Lu 4115 fois