Les Parcours du Cœur les 26 et 27 avril dans toute la France pour bouger et protéger son cœur

La Fédération Française de Cardiologie*, qui organise depuis 1975 les Parcours du Cœur, donne rendez-vous aux Français les 26 et 27 avril prochains pour qu’ils « bougent et protègent leur cœur ! » En effet, rappelons que pratiquer une activité physique régulière diminue de 30 % les risques de maladies cardiovasculaires, pourtant seul un Français sur dix fait le lien entre activité physique et santé... Alors chaussez vos baskets, et soyez au rendez-vous de cet événement festif et familial, organisé dans quelques 900 villes de France.





Le développement de la sédentarité allié à une alimentation plus riche (en sucres, graisses, sel…) nous expose tous au risque cardiovasculaire. Avec près de 150 000 décès par an, les maladies cardiovasculaires restent une des premières causes de mortalité en France.

Changer ses habitudes au quotidien pour adopter un style de vie plus actif est une nécessité. Au moins un tiers des Français1 ne pratique aucune activité physique régulière, il faut donc rappeler son rôle essentiel pour la santé, qui se traduit en années de vie gagnées.

La pratique régulière d’une activité physique prévient et améliore certaines pathologies : le diabète, certains cancers, les maladies cardiovasculaires… Elle accroît le bien être, réduit le stress, augmente le niveau d'énergie, aide à atteindre et maintenir un poids adéquat…

L’activité physique, c’est vital pour tous ! À tous les âges, pratiquer une activité physique régulière est essentiel. Pour cela, il existe des sports adaptés correspondant à chaque état de santé, mode de vie ou envies. L'activité physique est accessible à tout le monde. Des moyens très simples existent pour demeurer actif au quotidien comme monter les escaliers, privilégier la marche ou le vélo…

Les 26 et 27 avril prochains, dans toute la France, les organisateurs des Parcours du Coeur invitent petits et grands à bouger en famille ou entre amis. L’occasion pour chacun de tonifier son cœur et de se faire plaisir. De nombreux professionnels de santé seront présents pour apporter conseils et informations sur les maladies cardiovasculaires et le meilleur moyen de les prévenir. Un don libre est demandé à chaque participant car la FFC finance ses actions uniquement grâce à la générosité du public.

À Paris, rendez-vous sur le Parvis de l’Hôtel de Ville pour un week-end sportif ! Effectivement, durant deux jours, la Fédération Française de Cardiologie invite gratuitement les Parisiens sur son village de 3.000 m2. À cette occasion, ils pourront s’exercer aux rollers, acrobranche, Tai-chi ou gymnastique, ou encore découvrir de nouveaux sports à la mode comme la Marche Nordique.

Selon les organisateurs, en 2007, près de 900 villes ont organisé des Parcours du Coeur et plus de 90 000 personnes ont participé.

« Pratiquer une activité physique régulièrement – 3 à 4 fois par semaine - doit devenir un réflexe pour protéger son coeur et se maintenir en forme. ».

Pour connaître le Parcours du Coeur le plus proche de chez vous, connectez-vous sur www.fedecardio.com

Rappelons que cette édition sera parrainée par Stéphane Diagana, ancien champion du monde du 400 m haies et du 4 x 400 m plat et président de la Ligue nationale d'athlétisme (LNA).
Les Parcours du Cœur les 26 et 27 avril dans toute la France pour bouger et protéger son cœur

Les bénéfices de l’activité physique pour la santé du cœur, par le Professeur Hervé Douard,

Un tiers des Français ne pratique pas d'activité physique régulière. De nombreux indices tendent à montrer une augmentation de la sédentarité à tous les âges et même pour les plus jeunes. Pourtant, on sait aujourd’hui que l’activité physique est un facteur déterminant de l’état de santé des individus. Elle est la meilleure prévention contre les maladies cardiovasculaires.

Quels sont les bienfaits de l’activité physique sur le cœur ?
La pratique d’une activité physique régulière a des bénéfices à la fois directs et indirects. Indirects quand elle diminue les facteurs de risque tels que le mauvais cholestérol, la tension artérielle, le diabète, les tendances tabagiques... Quant aux effets directs sur le cœur, il s’agit d’une réduction de la fréquence cardiaque au repos. Soumis à l’effort physique régulier, le cœur a besoin de moins d’effort pour effectuer le même travail car il est plus puissant, plus tonique et plus résistant.

… et sur la santé physique et la santé mentale ?
La pratique régulière d’une activité physique a des effets très positifs dans la prévention et sur l’évolution d’un certain nombre de pathologies : le diabète, l’ostéoporose, les atteintes du système ostéo-articulaire, ainsi que sur le risque d’apparition de certains cancers. Elle aide aussi à prévenir et à contrôler les facteurs de risque comme l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie et l’obésité. Intégrer un exercice physique aux habitudes quotidiennes améliore la santé mentale en diminuant l’anxiété et l’instabilité émotionnelle permettant, ainsi, de soulager les dépressions, de favoriser le sommeil et la digestion. Autant de bénéfices qui génèrent une plus grande sérénité et améliorent la qualité de vie.

Y a-t-il des activités physiques meilleures que d’autres pour le cœur ?
On a l’habitude de différencier les activités physiques et sportives en activité d’endurance (marche, course à pied, jogging, roller, cyclisme, natation…) et activité de résistance (musculation, sports de combat…). On sait que les activités du premier type sont meilleures pour le cœur.

Il est important d’adapter l’activité physique en fonction de l'âge. En effet, c’est un critère très important car les risques cardiaques liés aux sports de résistance s’accroissent avec les années en raison des fortes sollicitations cardiaques qu’ils demandent : par exemple, le squash est souvent cité comme un sport à éviter après 45 ans.

Quel est pour vous le programme idéal ?
Les recommandations officielles recommandent la pratique de 30 minutes d’activité physique ou sportive au moins trois fois par semaine. Celles-ci doivent respecter un certain niveau de fréquence cardiaque – 60 à 70% de la fréquence cardiaque maximale théorique. Il vaut mieux des activités répétées plutôt qu’une seule séance prolongée hebdomadaire.

Ces prescriptions ne sont pas toujours adaptées à une vie professionnelle prenante mais il vaut mieux essayer de faire une ou deux séances plus courtes en semaine et une autre un peu plus prolongée le week-end.

Cette activité physique passe aussi par un changement du comportement dans la vie de tous les jours (éviter les ascenseurs pour un ou deux étages, les escaliers roulants…), privilégier le vélo ou la marche aux véhicules motorisés pour des courses de petite distance. Les salles de sport se sont multipliées depuis quelques années, elles offrent des appareils permettant de travailler en endurance (vélo, tapis, steps…) mais également en résistance (musculation).

Dans tous les cas, il faut respecter un échauffement progressif.

Après un accident cardiovasculaire ou autre problème de santé, le patient peut-il recommencer à exercer une activité physique et dans quelles conditions ?
Après un accident cardiovasculaire, qu’il s’agisse d’un infarctus du myocarde, d’une intervention cardiaque pour pontage ou d’un remplacement valvulaire… les patients doivent toujours requérir les conseils d’un cardiologue avant de reprendre une activité physique. Ce dernier proposera au patient de réaliser un test d’effort quelques semaines après cet accident cardiovasculaire afin d'identifier directement ou indirectement les capacités d'endurance et démasquer les anomalies du système cardiovasculaire parfois absentes au repos.

En général, une réadaptation cardiaque adaptée permet de redonner confiance au patient et de montrer qu’il conserve, voire améliore parfois ses capacités d’effort après un petit infarctus (moins de sédentarité, diminution du poids, arrêt du tabac…). Tout dépend bien sûr de la gravité de la pathologie cardiaque, mais même pour les cas les plus sévères l’activité physique adaptée est toujours conseillée et favorable. Cette activité physique est toujours couplée à une prise médicamenteuse et à une correction des facteurs de risque existants (tabac, cholestérol, diabète, hypertension artérielle…).

À partir de quel âge l’activité physique doit-elle être diminuée ou modifiée car elle peut avoir des effets néfastes sur le cœur ?
Il n’y pas vraiment d’âge… les accidents cardiaques peuvent survenir chez des sujets jeunes ; c’est heureusement exceptionnel et lié à des pathologies rares et souvent difficilement détectables.

La pathologie la plus fréquente concerne l’encrassement des artères coronaires (athérosclérose) et sa fréquence augmente essentiellement après 40 ans chez l’homme et 50 ans chez la femme, pouvant entraîner un infarctus du myocarde. Avec l’âge ces risques sont plus élevés et nécessitent de suivre d’autant plus les règles de prudence (échauffement progressif, éviter les atmosphères hostiles, pas de tabac deux heures avant et deux heures après le sport, pas d’activité sportive en période d’infection, de fièvre, pas de douche trop chaude ou trop froide juste après l’activité sportive…). Les sports pratiqués doivent toujours être adaptés à l’âge tant au niveau technique qu’au niveau cardiovasculaire. On voit cependant des septuagénaires courir encore des marathons !

A chacun son rythme, par le Dr Jean-Claude Verdier, Cardiologue, Paris (75)

Quelles que soient la vitalité et l’endurance physique de chacun, à chaque âge correspond une activité physique adaptée afin de mieux protéger son cœur.

Thierry, 50 ans, souffre d’un embonpoint naissant, son âge, sa gourmandise et son manque d’activité y sont pour quelque chose… Il ressent que le moindre effort physique devient maintenant pour lui beaucoup plus difficile et ne supporte pas de se voir vieillir ainsi.
Il souhaite exercer une activité physique afin de rester en bonne santé tant au niveau musculaire que cardiovasculaire.
Q : Quel est son risque cardiaque ?
R : Thierry présente des caractéristiques majorant son risque cardiovasculaire : sexe masculin, âge de plus de 45 ans, surcharge de poids et sédentarité...
Q : Comment débuter la pratique d’une activité physique ?
R : Les conseils doivent être personnalisés, en fonction du passé (sportif ou non), des limites éventuelles (genoux, dos, ...), des capacités physiques, des disponibilités et des envies. C'est
en intégrant ces données que le médecin aidera Thierry à reprendre sans risque et avec plaisir les activités physiques.
Q : Un avis médical est-il nécessaire ?
R : En présence de plusieurs facteurs de risque, un avis médical est souhaitable, comprenant souvent une épreuve d'effort.

Jacques vient de fêter ses 70 ans ; ses petits-enfants lui réclament régulièrement des balades à vélo, des promenades en forêt, de les pousser sur la balançoire… seulement il n’a plus la même vitalité qu’avant, et craint l’effort physique.
• Q : Jacques a de la tension et du cholestérol, peut-il pratiquer une activité physique ?
• R : Bien sûr.... après avis médical.
• Q : Une vie sportive mais à son rythme
• R : L'idéal est de reprendre un rythme régulier: une heure de marche par jour, idéalement en 2 sorties; voire plus !
• Q : Les exercices physiques à pratiquer sans risque et ceux à éviter
• R : A cet âge, toute activité d'endurance est bénéfique (marche, cyclisme, natation). Les travaux d'intérieur et d'extérieur sont à poursuivre... en respectant les limites du corps (dos, genoux.....).

Les efforts brefs et intenses sont à éviter ; respecter les règles d'échauffement et de récupération active : démarrer lentement et respecter une période de récupération.

Le sport sans risque, quelques conseils pour tous :
• Respirer à fond, buvez de l’eau régulièrement
• N’allez jamais au bout de vos limites
• Apprenez à connaître votre fréquence cardiaque limite (220-votre âge = nombre de battements par minute)
• Contrôlez souvent votre pouls (nombre de pulsations pendant 15 secondes x 4)
• Accordez-vous des temps de repos durant lesquels votre fréquence cardiaque doit diminuer d’au moins de 30 battements en 3 minutes

*Créée en 1964, la Fédération Française de Cardiologie est une association de loi 1901 reconnue d’utilité publique depuis 1977. Animée par 300 cardiologues bénévoles, elle lutte activement contre les maladies cardiovasculaires, à l’origine de 150 000 décès par an.

Article publié le 25/04/2008 à 14:17 | Lu 8796 fois